samedi 25 juin 2022

La marche arrière aux États-Unis vue depuis le Río de la Plata [Actu]

"Un recul de 50 ans", dit le gros titre
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De toute évidence, la décision scandaleuse que la Cour suprême des États-Unis vient de prendre contre la vie privée et la vie tout court des femmes émeut beaucoup plus en Argentine qu’en Uruguay, qui semble s’en moquer comme de son premier mouchoir.

En Argentine, l’information fait la une de plusieurs quotidiens tandis qu’elle n’apparaît pas sur Les premières pages des journaux uruguayens, qui, lorsqu’ils la traitent, le font fort discrètement en pages intérieures. Seul El País mentionne en une le recul états-unien dans un minuscule encart dans la partie supérieure de la page, le tout (ou plutôt le rien) illustré d’une photo indéchiffrable (un visage de femme qui hurle de colère – ni couleur symbolique, ni slogan en vue).

"Dans un arrêt historique, la Cour des Etats-Unis
valide l'interdiction de l'avortement", dit le gros titre
sans photo adéquate
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Rien à voir avec ce que font La Nación, Clarín et Página/12 dont la stupéfaction occupe la majeure partie de leur première page imprimée (1).

"La Cour suprême révoque [le droit à] l'avortement
et les Etats-Unis prennent un virage historique"
L'image correspond à un équipage aérien retenu
à Buenos Aires par une enquête judiciaire
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Dans l’un et l’autre pays, depuis quelques années, l’avortement est légal. L’Uruguay a été pionnier en la matière. L’IVG a été légalisée sous le mandat (de gauche) de José Mujica, après une première tentative contrariée par l’opposition de conscience de son prédécesseur de la même couleur politique, un cancérologue de renom, feu Tabaré Vázquez, dont les convictions éthiques allaient dans un autre sens. En Argentine, la loi a été votée au début de l’actuelle présidence, malgré la pression très forte exercée par la droite catholique (ou prétendue telle) qui s’est manifestée publiquement, avec des arguments fumeux qui en appelaient aux émotions bien plus qu’à la raison (comme c’est si souvent le cas).

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La décision de la Cour suprême des États-Unis est généralement interprétée sur les rives du Río de la Plata comme un recul du droit des femmes. La réaction du pape François qui s’est félicité de la décision états-unienne est relayée, non sans mal, par Elisabetta Piqué, la correspondante de La Nación en Italie, rentrée de son épopée en Ukraine entamée le 23 février.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de LR21 (quotidien en ligne)
lire l’article principal en ligne de El Observador (l’autre article concerne un éventuel recul du même ordre qui est envisagée dans la foulée en Colombie et il est plus facilement accessible en ligne)
lire l’article de Grupo Multimedio (ex-La República)



(1) La une de La Prensa n’est pas disponible à l’heure où je publie cette entrée. Sur son site Internet, la rédaction n’a rien mis sur le sujet.