"Liberté pour discriminer," s'exclame le gros titre Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
Le président Javier Mileí vient de signer un décret qui met fin à l’existence de l’Institut national de lutte contre les discriminations et le racisme (INADI). Il estime en effet que cet institut ne sert à rien et coûte très cher. D’après le communiqué officiel de la présidence, il compterait 400 agents incapables d’instruire les 7 000 dossiers en attente tandis qu’au cours des deux derniers mois, 2 000 d’entre eux auraient été traités de bout en bout. Ces chiffres sont sujets à caution : Mileí nous a déjà amplement démontré qu’il savait manipuler les données en fonction de ce qu’il veut leur faire dire et selon le proverbe : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ».
De plus, si l’institut fait mal
son travail, ce qui n’est pas impossible, l’administration
argentine n’étant pas toujours très efficace, il faut le
réformer, l’obliger à mieux travailler puisque c’est ainsi que
l’État progresse et la démocratie aussi.
Le gros titre est consacré au préavis de grève lancé par les enseignants pour la rentrée du 1er mars Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Par ailleurs, quand on observe
l’évolution de la société argentine sur la durée, depuis une
vingtaine d’années, on est frappé par l’importance qu’ont
prise ces questions de diversité et d’égalité de tous les
habitants en dignité et en droits. Bien entendu, les débats qui
agitent la société ne l’empêche pas de rester, dans les faits,
rongée par les maux contraires : il y a du racisme, de la
xénophobie et du chauvinisme, de l’homophobie et de la violence de
genre mais la prise de conscience est très ample et les
protestations s’amplifient d’année en année dès qu’un mot,
un geste déplacé, une chanson insultante ou une mauvaise blague
sont rendus publics. De nombreux personnages publics ont dû effacer
tel ou tel tweet ou tel post sur leur mur Facebook ces dernières
années ou ont dû s’excuser publiquement. Et que dire de l’émotion
qui s’empare des médias lorsqu’on rapporte qu’un homme vient
d’assassiner une femme de son entourage familial ou amoureux !
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Ce qui invite à penser que cet institut n’est pas si inutile que Mileí veut le croire, ce sont ces changements visibles qui se sont d’ailleurs traduits par des mesures législatives comme le mariage pour tous (dit matrimonio egalitario), la légalisation de l’IVG (IVE selon le sigle argentin) ou la lutte contre les féminicides dont le slogan Ni una menos (pas une seule qui manquerait à l’appel !) résonne dans les rues après chaque féminicide. Tout ce que Mileí vomit.
D’où ce nouveau DNU sorti de
sa plume hier.
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Pour le moment, l’INADI continue toutefois d’exister et de fonctionner car un décret ne peut mettre fin à une institution mise en place par la loi. Il faudra que le Congrès en débatte et vote et quand on voit comment se comportent les deux Chambres depuis le début de la législature, on peut imaginer que cela n’ira pas de soi.
Bien entendu, la décision choque plus à gauche qu’à droite et les différents espaces qui lui sont consacrés sur les unes des journaux sont là pour en attester.
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Nación
La Prensa a consacré un discret titre secondaire à cette affaire en pied de une mais l’article n’est pas disponible sur son site Internet, comme c’est très souvent le cas.