mardi 18 février 2025

Alberto Fernández inculpé pour violences conjugales [Actu]

La Une porte sur l'interview accordée hier par le président
à un journaliste connu pour ses complaisances à son égard
et où il a tenté, en vain, de se déresponsabiliser
dans le scandale de la monnaie cryptée qu'il a promue
et qui a ruiné beaucoup de gens
L'affaire de Alberto Fernández fait l'objet d'un petit titre
tout en bas à gauche
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Étant donné l’actualité financière et pénale du président en fonction, l’affaire, qui avait occupé la une pendant plusieurs semaines d’affilée l’année dernière, ne donne plus que de maigres titres secondaires dans la presse argentine : le prédécesseur de gauche et ultra-féministe de Javier Mileí, Alberto Fernández, vient d’être formellement inculpé de coups et blessures volontaires et répétées sur son ex-compagne, Fabiola Yánez, qui a tenu le rôle de Première dame pendant les quatre ans du mandat de celui qui n’était pas son mari et qui vit aujourd’hui, avec leur fils de quatre ans, à Madrid, où il a interdiction de l’approcher.

C'est la Une où l'info est traitée de la manière la plus visible
Tout à en haut, à gauche, avec photo.
Le gros titre cite le président lors de son interview d'hier soir :
"J'ai voulu aider et je m'en suis pris plein la figure"
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Les faits tels que l’instruction les a reconstitués sont documentés depuis le début de la relation amoureuse entre les deux, donc bien avant la prise de fonction présidentielle.

L'affaire est traité à droite, à mi-hauteur
En photo, une rixe de livreurs d'appli
En haut, le gros titre :
"Mileí admet que le scandale crypto
a des conséquences politiques"
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Au regard de la gravité des faits dans le droit argentin toujours en vigueur, même si Mileí aimerait bien le réformer en faveur des hommes violents, façon législation de la Fédération de Russie, Fernández aurait pu être envoyé en prison préventive dès le prononcé de l’inculpation. Il a cependant été laissé en liberté avec la simple obligation de prévenir les autorités judiciaires lorsqu’il souhaitera voyager à l’étranger, une capacité qu’il avait perdue il y a quelques mois lorsque la justice lui avait confisqué son passeport. Le magistrat a motivé sa décision favorable par le fait que Fernández a toujours obtempéré à toutes les convocations de la justice depuis le début de l’affaire. Le prévenu est donc réputé fiable.

L'affaire est placée à droite, sous le titre
En face, les déclarations de Mileí
"Moi, je n'ai rien fait de mal. Ils savaient
les risques qu'ils prenaient"
En-dessous, la bagarre à moto
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Conservant son système de défense qui consiste à nier l’ensemble des faits et même à inverser la situation (il se dit victime de la violence de son ex-femme), Alberto Fernández a déclaré que son inculpation était motivée par le besoin du gouvernement actuel de détourner l’attention du scandale du cryptogate de ce week-end. Si c’est le cas, un coup d’œil sur les unes du jour vous prouvera que c’est raté ! Cette inculpation apparaît en fait comme la suite logique de l’instruction. On ne peut pas parler ici de « lawfare », cette détestable pratique qui consiste pour les gouvernements de droite d’Amérique latine à faire poursuivre par la justice leurs prédécesseurs de gauche, sous des prétextes variés et parfois cyniquement mensongers (dans le cas de Lula par exemple), afin de les écarter définitivement du pouvoir.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación