Étant
donné l’actualité financière et pénale du président en
fonction, l’affaire, qui avait occupé la une pendant plusieurs
semaines d’affilée l’année dernière, ne donne plus que de
maigres titres secondaires dans la presse argentine : le
prédécesseur de gauche et ultra-féministe de Javier Mileí, Alberto
Fernández, vient d’être formellement inculpé de coups et
blessures volontaires et répétées sur son ex-compagne, Fabiola
Yánez, qui a tenu le rôle de Première dame pendant les quatre ans
du mandat de celui qui n’était pas son mari et qui vit
aujourd’hui, avec leur fils de quatre ans, à Madrid, où il a
interdiction de l’approcher.
Les
faits tels que l’instruction les a reconstitués sont documentés
depuis le début de la relation amoureuse entre les deux, donc bien
avant la prise de fonction présidentielle.
Au
regard de la gravité des faits dans le droit argentin toujours en
vigueur, même si Mileí aimerait bien le réformer en faveur des
hommes violents, façon législation de la Fédération de Russie,
Fernández aurait pu être envoyé en prison préventive dès le
prononcé de l’inculpation. Il a cependant été laissé en liberté
avec la simple obligation de prévenir les autorités judiciaires
lorsqu’il souhaitera voyager à l’étranger, une capacité qu’il
avait perdue il y a quelques mois lorsque la justice lui avait
confisqué son passeport. Le magistrat a motivé sa décision
favorable par le fait que Fernández a toujours obtempéré à toutes
les convocations de la justice depuis le début de l’affaire. Le
prévenu est donc réputé fiable.
Conservant son système de défense qui consiste à nier l’ensemble des faits et même à inverser la situation (il se dit victime de la violence de son ex-femme), Alberto Fernández a déclaré que son inculpation était motivée par le besoin du gouvernement actuel de détourner l’attention du scandale du cryptogate de ce week-end. Si c’est le cas, un coup d’œil sur les unes du jour vous prouvera que c’est raté ! Cette inculpation apparaît en fait comme la suite logique de l’instruction. On ne peut pas parler ici de « lawfare », cette détestable pratique qui consiste pour les gouvernements de droite d’Amérique latine à faire poursuivre par la justice leurs prédécesseurs de gauche, sous des prétextes variés et parfois cyniquement mensongers (dans le cas de Lula par exemple), afin de les écarter définitivement du pouvoir.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article
de Página/12
lire
l’article
de La Prensa
lire
l’article
de Clar॓ín
lire
l’article
de La Nación