Dans une interview donnée hier à LN+, la télévision en ligne du journal La Nación, Mileí a nié une nouvelle fois la signification des gigantesques manifestations contre sa politique qui se sont tenues samedi partout dans le pays et, tout en contestant tout propos hostile aux femmes et aux LGTBQI+, il en a remis une couche en employant pour les désigner un vocabulaire pour le moins désobligeant.
Comme Alice Weibel, la chef de l'AfD, en Allemagne, il soutient mordicus que les gauchistes (zurditos), ce qui dans sa bouche inclut toute la gauche, qu’elle soit démocratique ou non, les communistes et les fascistes ou nazi, c’est du pareil au même. Tous des collectivistes qui veulent renforcer son ennemi : l’État. Ce sont eux, les fascistes, ceux qui sont descendus pacifiquement dans la rue pour lui dire leur refus de sa politique, des excités qu’il dit être manipulés par ses ennemis. Ben voyons !
Rappelons que cette manifestation a été organisée à la suite du discours incendiaire et ultra-viriliste tenu par Javier Mileí à Davos où il a traité les couples homosexuels de pédophiles, prétendu que les femmes recherchaient le pouvoir pour en finir avec les hommes et appelé son auditoire à éradiquer les idéologies de gauche.
Un festival de propos pervers, tant à Davos qu’à Buenos Aires, dont l’apparence erratique et insensée fait perdre leurs repères et leurs moyens aux partisans de l’État de droit qui n’ont plus que leur colère pour s’opposer à cette engeance destructrice. Et après cette nouvelle slave, le président s’en va à Washington assister à un énième congrès de l’extrême-droite (ça doit être le quatrième en un an de pouvoir) et baiser la main de Trump, son bien-aimé parrain, qu’il imite en tout et dont la politique économique vient de faire plonger la bourse de Buenos Aires.
Pour aller plus loin :
Quant à l’absence de racisme
dans la politique de Mileí, il n’y a qu’à lire cet article de
Página/12
sur la crise que traverse l’Institut national des Affaires
indigènes pour s’en rendre compte : désormais, l’institut
n’apportera plus aucun soutien juridique aux communautés qui se
battent pour faire valoir leurs droits sur leurs territoires. Et
pendant ce temps-là, dans la province de Río Negro, dans les
montagnes de la Patagonie, la communauté Tehuelche se bat seule,
avec ses pauvres ressources économiques et son abondance d’huile
de coude, pour réaliser un peu partout des coupe-feux alors que les
incendies se multiplient dans la région, en particulier l’été
comme maintenant.
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Campagne de crowd-funding d'une communauté de la grande Nation Mapuche à Río Negro Cliquez sur l'image pour une haute résolution |