lundi 17 février 2025

Une pyramide de Ponzi s’effondre avec Mileí en-dessous [Actu]

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Et en plus, c’est lui qui organise les premiers secours avec sa sœur !

"Fort impact politique du scandale de la
cryptomonnaie promue par Mileí", dit ce gros titre
qui vole presque la vedette à la libération d'un otage
argentino-israélien
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Je vous la fais courte : vendredi, en début de soirée, vers 19h, sur ses comptes officiels Instagram et X, qu’il utilise comme un simple particulier, y publiant tout et n’importe quoi, le président argentin fait de la retape pour une monnaie cryptée dénommée Libra. Il prétend que cet instrument financier virtuel doit permettre de développer les PME en Argentine.

"Scandale à cause du coup de pouce
de Mileí à une cryptomonnaie :
l'opposition demande une enquête"
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Dans la soirée, une foule d’internautes investissent des sommes parfois conséquentes, encouragées par ce message et sa reprise par des personnalités médiatiques très contestables qui sont autant de thuriféraires de Mileí. La valeur de la libra monte en flèche pendant quatre heures et vers minuit, tout s’effondre d’un coup, faute de liquidités puisque profitant de cette hausse inouïe, les inventeurs de cette monnaie ont revendu leur mise, gagnant au passage, selon toute probabilité, entre 70 et 100 millions de dollars. Le pot-aux-roses est immédiatement identifié : c’est une pyramide de Ponzi qui vient de s’effondrer, un schéma d’escroquerie inventée par un Italien de New York qui lui a donné son nom (les clients sont payés avec les montants versés par d’autres clients dans une fuite en avant jusqu’à ce que trop de personnes réclament leur dû et que le tout s’écroule).

"Que Dieu me délivre", dit le gros titre
avec un jeu de mot habituel entre le nom de la monnaie
et le verbe "libérer"
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Avant l’aube paraît sur les comptes du président une déclaration sobre d’une rare lâcheté : Mileí prétend ne pas avoir été informés des détails de cette opération. Bref, il n’y est pour rien. C’est la faute des autres, comme d’habitude.

Dans la matinée, les preuves de sa duplicité font surface les unes derrières les autres. On identifie les auteurs de l’escroquerie, trois types dont un Singapourien (Singapour n’est pas connu pour la transparence de ses pratiques financières). On constate que les promoteurs de cette fausse monnaie virtuelle ont été reçus au moins à six reprises par le président et/ou sa sœur, tantôt à la Casa Rosada (le palais présidentiel officiel) tantôt à Olivos, la résidence privée dans le Gran Buenos Aires. Il semblerait que ces hommes soient en contact avec Mileí depuis longtemps, et en tout cas avant son élection. Il paraît donc improbable qu’il ait été aussi peu informé des tenants et aboutissants du projet. Un homme a même déclaré avoir fait l’objet d’une demande de pot-de-vin pour obtenir le rendez-vous qu’il réclamait auprès du chef de l’État.

"Scandale de la crypto : le gouvernement porte
plainte contre une entreprise et le PRO réclame une enquête"
Le PRO est le parti néolibéral de Mauricio Macri
qui était sur le point de s'allier à Mileí
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Depuis hier, les plaintes pleuvent chez les procureurs fédéraux. L’instruction d’un premier dossier vient d’être confiée à une juge très connue, Madame Servini.

"Les critiques se multiplient après le cryptogate
et le PRO vise l'entourage présidentiel", dit le gros titre
En-dessous une photo du ministre de l'Economie
en pleine opération de recrutement pour le parti présidentiel
La Libertad Avanza (LLA)
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Au Congrès, on parle déjà de procès politique, l’expression consacrée en Argentine pour parler de procédure de destitution, qui relève de l’autorité législative.

© Denise Anne Clavilier


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