Elle s'appelait Nélida Gómez de Navajas. Elle a cherché pendant 35 ans un petit-fils ou une petite-fille (on ne connaît toujours pas le sexe du bébé) à qui sa fille aînée, Cristina, avait donné la vie après son arrestation arbitraire le 13 juin 1976, après quoi elle disparut dans les geôles de la Dictature. Cristina avait déjà deux enfants lorsqu'elle fut arrêtée et sa mère n'a su sa grossesse qu'en découvrant dans ses affaires, après son arrestation, une lettre qu'elle n'avait pas eu le temps d'envoyer. La missive annonçait l'espérance d'un enfant à celui qui en était le père, un prêtre défroqué qui était alors parti en Europe.
Après avoir eu confirmation de la grossesse de sa fille par des anciens détenus qui l'avaient croisée en prison, Nélida Gómez rejoignit ce groupe de femmes qui commençaient à manifester sur Plaza de Mayo en réclamant de savoir ce qu'étaient devenus leurs petits-enfants. Elle fit partie du premier groupe qui organisa ce combat et cette lutte qui dure toujours.
Beaucoup de grands-mères sont déjà décédées sans avoir jamais retrouvé l'enfant ou les enfants qu'elles cherchaient.
Pour aller plus loin sur cette disparition chargée de symboles :
lire l'article de Página/12 de ce matin.