Vous trouvez ça intelligent et beau, vous ? |
Demain,
8 décembre 2014, jour férié en Argentine comme dans presque toute
la zone hispanique, Mauricio Macri inaugure pour la troisième année
consécutive et dans une partie du Parque Carlos Thays, dans les
gigantesques espaces verts de Palermo, un petit parc d'attraction sur
le thème de Noël, mais un Noël à la mode des Etats-Unis, où Noël
est réduit à une occasion de consommation massive. Les Rois Mages
n'existent plus, seul le Père Noël inventé par Coca Cola à la fin
du XIXème
siècle sera au rendez-vous.
Couleurs
criardes, friandises à gogo, absence de toute espèce d'invitation à
la réflexion pour les minots, rennes, dont Rudolf, le renne en chef
des attelages chez l'Oncle Sam, et traîneaux façon marché de Noël
scandinave mais sous 40° à l'ombre, activités gratuites et
présence obsessive des symboles politiques rappelant les slogans du
présent gouvernement et son parti, avec ce jaune canari hurlant dont
le PRO s'est fait un emblème (reconnaissable entre tous). On imagine
mal en Europe atlantique un parti politique (aux affaires qui plus
est) prendre ainsi en otage les chères petites têtes blondes, sans
que presque personne ne s'insurge, à l'occasion d'une fête aussi
universelle, aussi attendue que Noël, qui plus est en terre
hispanique, où la Nativité conserve fortement son caractère
confessionnel !
La
manifestation a même sa page Facebook (le PRO ne recule devant aucun
sacrifice !)
L'agenda
culturel officiel de la Ville Autonome de Buenos Aires lui accorde
une très belle place.
Le
4 décembre, Página/12 a donc défouraillé sa plume la plus acérée
pour tailler en pièces l'indécence de cette propagande
politique, maquillée comme une voiture volée, dans la bonne
tradition des comités que la droite conservatrice organisait à la
fin du XIXème
siècle et au début du suivant pour s'inféoder les couches
populaires qui devenaient ainsi les clientes dociles et
reconnaissantes des caciques de ces partis, juste avant que
l'élection d'un premier président radical, en 1916, ne modifie un
peu les mœurs politiques nationales. Rappelons que c'est ce même gouvernement qui depuis un an s'acharne à détruite le Programme des Orchestres d'Enfants de l'enseignement public dans la capitale argentine.
Pour
aller plus loin :
consulter
la page de l'Agenda Cultural