Hier,
la Legislatura de Buenos Aires rendait hommage à travers sa milonga
gratuite du premier mardi du mois à Pepe Libertella, décédé à
Paris en décembre 2004, il y a dix ans, l'un des six fondateurs du
Sexteto Mayor.
Les
membres actuels de la formation devaient participer à cette matinée
festive et musicale, dont je vous avais parlé dans ces colonnes
hier.
La
veille, un autre de ces fondateurs, le violoniste Mario Abramovich
est mort à Buenos Aires, à l'âge de 88 ans. Il jouait encore
puisqu'il s'était produit au début du mois de novembre au Almagro
Tango Club, de la rue Medrano.
Violoniste,
arrangeur, compositeur aussi, il avait commencé la musique à six
ans et avait réussi à intégrer l'orchestre philharmonique du
Teatro Colón, la référence en matière de musique classique en
Argentine, l'une des plus prestigieuses scènes lyriques du monde. Il
y était resté vingt ans avant de se tourner vers le tango en 1943.
Son très haut niveau musical lui a naturellement ouvert les portes
des meilleures formations du genre. Il a travaillé avec Osvaldo
Fresedo, Miguel Caló, Juan D'Arienzo et Aníbal Troilo, pour ne
citer que quatre noms.
En
1973, à la fondation du Sexteto Mayor, il rejoignit le groupe sur
proposition de Fernando Suárez Paz qui avait décliné l'offre
d'être le violoniste du sextuor. Il a fait partie de la troupe de
Tango Argentino, le grand spectacle qui a tourné dans le monde
entier lorsque l'Argentine renouait avec la démocratie dans les
années 1980.
Il
a été enterré hier au cimetière de Berazategui, dans le Gran
Buenos Aires, aux côtés de son épouse. C'est sa fille qui s'est
chargée de publier la nouvelle à travers l'agence de presse Télam
lundi en début de soirée et la nouvelle est passée inaperçue.
Ce
matin encore malgré la coïncidence avec l'hommage à Libertella et
au Sexteto Mayor, peu de journaux reprennent l'information, qu'on
peut néanmoins lire sur le blog Maldito Tango, abrité par le site
Internet de La Nación.