mercredi 3 décembre 2014

Le Sexteto Mayor en deuil [Actu]


Hier, la Legislatura de Buenos Aires rendait hommage à travers sa milonga gratuite du premier mardi du mois à Pepe Libertella, décédé à Paris en décembre 2004, il y a dix ans, l'un des six fondateurs du Sexteto Mayor.

Les membres actuels de la formation devaient participer à cette matinée festive et musicale, dont je vous avais parlé dans ces colonnes hier.

La veille, un autre de ces fondateurs, le violoniste Mario Abramovich est mort à Buenos Aires, à l'âge de 88 ans. Il jouait encore puisqu'il s'était produit au début du mois de novembre au Almagro Tango Club, de la rue Medrano.

Violoniste, arrangeur, compositeur aussi, il avait commencé la musique à six ans et avait réussi à intégrer l'orchestre philharmonique du Teatro Colón, la référence en matière de musique classique en Argentine, l'une des plus prestigieuses scènes lyriques du monde. Il y était resté vingt ans avant de se tourner vers le tango en 1943. Son très haut niveau musical lui a naturellement ouvert les portes des meilleures formations du genre. Il a travaillé avec Osvaldo Fresedo, Miguel Caló, Juan D'Arienzo et Aníbal Troilo, pour ne citer que quatre noms.

En 1973, à la fondation du Sexteto Mayor, il rejoignit le groupe sur proposition de Fernando Suárez Paz qui avait décliné l'offre d'être le violoniste du sextuor. Il a fait partie de la troupe de Tango Argentino, le grand spectacle qui a tourné dans le monde entier lorsque l'Argentine renouait avec la démocratie dans les années 1980.

Il a été enterré hier au cimetière de Berazategui, dans le Gran Buenos Aires, aux côtés de son épouse. C'est sa fille qui s'est chargée de publier la nouvelle à travers l'agence de presse Télam lundi en début de soirée et la nouvelle est passée inaperçue.

Ce matin encore malgré la coïncidence avec l'hommage à Libertella et au Sexteto Mayor, peu de journaux reprennent l'information, qu'on peut néanmoins lire sur le blog Maldito Tango, abrité par le site Internet de La Nación.