La couverture du livre emprunte à la très emblématique signalétique urbaine de Buenos Aires |
L'écrivain,
poète et essayiste, Oscar Conde, membre de la Academia Porteña del
Lunfardo, répond ce matin à un interview de Página/12 et donne son
analyse de ce phénomène linguistique qu'est le lunfardo, la langue
née dans les couches populaires de Buenos Aires (et de Montevideo)
dès le début de la grande immigration, dans les années 1880.
Cette
langue, très longtemps méprisée par les gens qui prétendaient
appartenir à la société honorable, a nourri le répertoire du
tango avec plusieurs grands poètes, dont les deux plus saillants
sont sans doute Celedonio Flores et Enrique Discepolo, repérés par Carlos Gardel dès que celui-ci a versé dans le tango-canción en 1917,
grâce à cet autre poète du lunfardo qu'était Pascual Contursi.
Autre grand symbole de la réalité sociale du lunfardo les vieux pavés des quartiers du centre-ville qui disparaissent progressivement |
Aujourd'hui, le lunfardo a gagné toutes les classes sociales au point d'être en train de devenir la langue ordinaire
de Buenos Aires et il se répand peu à peu dans tout le pays, dont elle
est encore loin d'effacer la diversité idiomatique.
Pour
en savoir plus :
lire
la fiche de Oscar Conde sur le site de la Academia Porteña del
Lunfardo, institution privée installée dans le quartier de
Constitución.