La gamme SanCor, dont son "Porsalut" en argentin dans le textes, ses yaourts, ses crèmes à tartiner, son beurre et ses briques de lait |
La
grande coopérative laitière SanCor fondée en 1938, dans une petite ville
de la Province de Santa Fe et qui a pris pour nom les deux premières
syllabes des noms de provinces Santa Fe et Córdoba, vient d'accepter
de passer sous le pavillon industriel de Adecoagro, une société
argentine fondée par Georges Soros, immatriculée au Luxembourg,
pour exercer ses activités en Argentine, au Brésil et en Uruguay.
Il y a fort à parier qu'il y a des impôts dont la République
argentine ne verra plus jamais la couleur.
Il
s'agit d'un accord que les dirigeants de la coopérative ont négocié
avec le repreneur et présenté au tribunal de commerce, qui l'a
enregistré, après la constatation d'une situation de cessation de
paiement ou d'endettement tel que SanCor aurait pu disparaître corps
et bien, avec ses marques, ses produits, son savoir-faire, son
capital de popularité sur le marché argentin où ses yaourts, ses
fromages, son lait, son dulce de leche sont très appréciés. On les
trouve dans toutes les surfaces, grandes et petites, partout dans le
pays, à côté des produits de sa concurrente, La Serenísima.
L'assemblée générale des coopérateurs a voté l'acceptation de ce
plan qui laisse les manettes à Adecoagro et qui change complètement
la physionomie de l'actionnariat.
C'est
donc un modèle de gestion alternatif qui subit un gros revers dans
un pays où le secteur agraire est traditionnellement dominé par de
très gros et très puissants producteurs, qui ne traitent pas
toujours leurs salariés permanents, ni leurs saisonniers ni leurs
fournisseurs avec a considération qui leur est due. Les
consommateurs non plus, au reste. La transparence n'est pas toujours
au rendez-vous, loin de là. C'est donc aussi un patrimoine industriel qui risque de disparaître.
SanCor,
c'est 300 000 hectares de terre en Argentine et un chiffre
d'affaires de 500 millions de dollars par an. Adecoagro cherchait à
racheter l'entreprise depuis plusieurs années. La coopérative
restera actionnaire à 10% de son capital. Elle cède 90% des actions
collectives.
Depuis
35 mois, les producteurs de SanCor livraient leur lait à la
coopérative sans pouvoir se le faire payer. Adecoagro devrait
injecter 100 millions de dollars immédiatement dans l'affaire pour
effacer 60% de l'ardoise et a promis aux producteurs de leur payer le
lait qu'ils livreraient aux usines qu'il reprend. Plus de 2 100
créanciers (producteurs-coopérateurs et fournisseurs hors
coopérative) ont accepté le plan.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Página/12, très favorable au modèle coopératif
lire
l'article de Ambito, le quotidien financier ultra-libéral.
Vous
pouvez aussi aller visiter le site Internet de la coopérative tant
qu'il est encore sous sa forme traditionnel (il est plus que probable
qu'il va très vite se faire relooker).
Ajout du 13 avril 2018 :
lire cet article de Página/12 sur le changement de modèle qui s'opère
Ajout du 14 avril 2018 :
lire cet article de Clarín sur le changement de structure abouti. Le journal ne s'était guère penché sur le sujet jusqu'alors.
Ajout du 13 avril 2018 :
lire cet article de Página/12 sur le changement de modèle qui s'opère
Ajout du 14 avril 2018 :
lire cet article de Clarín sur le changement de structure abouti. Le journal ne s'était guère penché sur le sujet jusqu'alors.