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Alors
que le président du conseil espagnol, le très droitier Mariano
Rajoy (1), allait se rendre en visite officielle en Argentine, la
première fois depuis onze ans qu'un chef du gouvernement de la
Péninsule foule le sol argentin, le président Mauricio Macri a
accordé une interview à ABC, un quotidien de droite espagnol
(proche de l'épiscopat).
Le gros titre est pour la visite de Rajoy La photo de une se rapporte à un fait divers tragique (un accident d'aviation de plaisance) Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Entre
autres propos, il a assimilé l'Argentine et l'Espagne à deux amants
qui se retrouvaient après une longue séparation. Une expression
imagée que toute la presse argentine reprend mais qui a des accents
bien malheureux. D'abord parce que ça sent l'inceste (l'Espagne est
toujours la Madre Patria de tous les pays issus de son ancien empire
colonial en Amérique) - ça fait vraiment glauque. Ensuite parce que l'expression "relations charnelles" a longtemps désigné la soumission économique et
politique de l'Argentine aux puissances impérialistes du XIXème
et du XXème
siècle, d'abord la Grande-Bretagne puis les Etats-Unis.
Hélas, Mauricio Macri est un véritable cancre en histoire. Les politiques
argentins sont généralement assez ignares en la matière mais l'actuel président se révèle maladroit et particulièrement inculte (comment pouvait l'être et le reste Nicolas Sarkozy). Macri accumule les symboles gaffeurs et les erreurs grossières de date ou de personnages au sujet de
grands épisodes de l'histoire nationale.
Pour le bicentenaire de la
déclaration d'indépendance, il avait pourtant su faire un discours
exempt d'âneries le 9 juillet 2016, à Tucumán (mais en était-il
l'auteur véritable ?)
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de Clarín
lire
l'entrefilet de Página/12 qui avait choisi de mettre l'accent sur d'autres casus belli aujourd'hui.
(1)
De surcroît, Rajoy trimbale derrière lui un bon nombre de
casseroles et son parti politique, le Partido Popular, aussi. C'est une des raisons, entre autres,
qui rend si difficile la situation en Catalogne. Les indépendantistes
jugent ce gouvernement corrompu et donc d'autant plus illégitime
dans son action contre la tentative de sécession.