Les incidents du Salon du Livre ont droit à la photo de une On y voit le moment où le ministre national de la Culture est interrompu Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Hier,
s'ouvrait le quarante-quatrième Salon du Livre de Buenos Aires et
pour la première fois, en presque un demi-siècle, les ministres de
la Culture, du gouvernement national et de la Ville, ont été
interrompus lors des discours inauguraux par des manifestants qui
militent pour le droit à l'avortement (actuellement en discussion au
Congrès) d'un part et qui entendaient, d'autre part, contester la
politique néolibérale qui veut imposer une réforme de l'université
par la fusion de toutes les institutions de formation de formateurs à
Buenos Aires (UniCABA), alors que chacune de ces 29 écoles a son
histoire, s'enorgueillit de ses résultats et craint (1) que la
réforme cache (mal) l'intention de réduire les budgets et, par
conséquent, l'autonomie pédagogique de chaque entité, et non pas
seulement les coûts de fonctionnements pour le contribuable. Et il
n'en faut pas beaucoup actuellement pour que le monde universitaire
et culturel s'embrase.
Le
ministre national de la Culture, Pablo Avelluto, a abandonné la
scène en traitant de fascistes les manifestants [en Argentine, "fasciste", cela veut dire dictatorial, cela n'a rien à voir avec la réalité idéologique du fascisme historique).
Quant au ministre
de la culture de Buenos Aires, il a renoncé à parler et cédé la
parole à l'auteure chargée de faire le discours d'inauguration, une
intellectuelle kirchneriste (2) qui a aussitôt pris le micro pour se
solidariser avec ceux qui perturbaient la soirée.
Clarín a préféré traiter cette information dans un titre secondaire en haut de la colonne de droite Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Après
l'effacement des ministres, le président de la Fondation El Libro,
qui organise la manifestation, a pu reprendre la parole pour rappeler
la crise que traverse le secteur du livre en Argentine.
Pour
aller plus loin :
lire
l'article de La Prensa sur les déclarations du président de la
Feria del Libro
lire
l'article de Clarín
(1)
A moins qu'il ne s'agisse que d'une manipulation politique car
l'opposition péroniste est très remontée, elle n'est pas à un
mensonge près lorsqu'elle expose ses raisons de s'opposer, or elle
vient d'être attaquée durement par la mise sous tutelle du Partido Justicialista récemment ordonnée par la justice fédérale... Les péronistes peuvent avoir tenté
d'instrumentaliser les peurs des étudiants et de certains
professeurs. Pour ma part, je suis intervenue dans l'une des écoles
dont les étudiants ont participé à la manifestation d'hier et ces
mêmes étudiants occupaient alors les locaux. Ils n'étaient pas
violents mais ils étaient bien décidés à ne rien lâcher.
(2)
Sous la présidence de Cristina Kirchner, il était rare que des
intellectuels de l'opposition aient droit à de telles tribunes...