mardi 18 mai 2021

Página/12 nous parle du cinéma guarani [à l’affiche]


Ce matin, dans ses pages culturelles, Página/12 nous présente une organisation binationale argentine et brésilienne qui réunit des cinéastes du peuple guaraní en province de Misiones (Argentine) : el Colectivo de Cine Mbya Guaraní Ara Pyau, fondé en 2017.

Ce groupe, fort de 24 membres, entend défendre la "souveraineté cinématographique" de ce peuple originaire qui est parfois le sujet de documentaire filmés par des descendants d’Européens qui ne prennent même pas la peine de revenir leur présenter le résultat du tournage une fois monté et encore moins de les consulter sur l’usage qui sera fait de leur image.

Sous les présidences de Lula et de Dilma Roussef, au Brésil, ces jeunes artistes ont reçu des appuis financiers à l’est de la frontière jusqu’au coup d’État parlementaire qui a destitué Dilma en 2016. Tout s’est alors arrêté du côté brésilien. Ils ont donc monté cette structure avec l’aide de l’Institut des Arts audiovisuels de la province de Misiones. Avec des moyens de fortune, ils produisent des courts-métrages dans leur langue, sous-titrés en espagnol.

Aujourd’hui, ils revendiquent le droit à une expression cinématographique qui leur soit propre et qui ne leur ait pas facilement reconnu par le secteur de la distribution, qui sème de difficultés leurs chemins. A partir de demain, mercredi 19 mai 2021 et jusqu’à la fête nationale, le 25 mai, dans des conditions rendues encore plus difficiles que d’ordinaire par l’épidémie, le Colectivo de Cine Ara Pyau participe à la Semaine Internationale des Peuples originaires et y présentera plusieurs documentaires sur les Guaranís,, leurs croyances, leurs valeurs et leurs traditions.


Página/12 a donc décidé de leur donner un coup de main afin qu’ils aient un peu de visibilité sur la scène nationale. C’est une question de justice pour la diversité culturelle du pays. Un choix qui interroge la conscience nationale en ce jour qui marque le début de la semaine anniversaire de la Révolution.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12