samedi 29 mai 2021

La paix scolaire n’aura pas fait long feu ! [Actu]

"Présent", répond le petit virus, déguisé en écolier
à l'appel du professeur


Entre le gouvernement de la Ville de Buenos Aires et le gouvernement fédéral, il y a eu depuis une semaine une trêve au milieu de cette campagne électorale de mi-mandat dans laquelle la droite ne recule devant aucune manœuvre, fût-ce au détriment de la sécurité sanitaire.

Mais c’est déjà fini. Horacio Rodríguez Larreta vient en effet d’annoncer que la capitale argentine, dont il dirige le gouvernement local, reprendrait dès lundi prochain les cours en présentiel en maternelle et dans le primaire, en format mixte pour les deux premières années du secondaire et uniquement à distance à partir de la troisième année du secondaire. L’Argentine vient pourtant de franchir un seuil supplémentaire dans cette deuxième (ou troisième) vague de l’épidémie : on a enregistré hier 560 morts et 39 207 nouveaux cas positifs (sur près de 11 100 tests effectués). Le taux d’occupation des lits est de 77,1 % sur l’ensemble du pays. Le total des morts depuis mars 2020 s’élève à 76 693 dans un pays de 44 millions d’habitants qui se répartissent de façon très inégale entre de nombreux noyaux urbains et d’immenses zones rurales particulièrement dépeuplées. Les variants anglais et brésilien (celui de Manaus surtout) font des dégâts dans tout le pays.

Le chef du gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires va aussi desserrer l’étau sur les autres mesures : un couvre-feu qui passera de 18h à 20h, les restaurants qui pourront rouvrir avec quatre convives ou la totalité d’un même foyer à la même table en terrasse, la possibilité de faire du sport en groupe sans contact, celle de pratiquer des activités cultuelles et religieuses et la reprise du travail pour plusieurs professions jugées non essentielles au niveau national.

"Les écoles rouvrent dans la ville
et les mesures se durcissent dans la province", dit le gros titre
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La campagne est donc sans pitié. Tout se passe comme si la droite n’avait plus désormais que faire des morts supplémentaires si c’est le prix à payer (par le pays) pour qu’elle retrouve le pouvoir !


La journaliste : Les cours en présentiels reviennent ?
Le ministre portègne : C’est la Cour suprême qui a décidé ça.
Elle : Et si le système de santé ne peut plus faire face ?
Lui : J’espère que la Cour aura des lits disponibles.
Traduction © Denise Anne Clavilier


Página/12
, le quotidien de gauche, souligne que pour jouer ainsi avec la santé, elle ne doit pas avoir grand-chose de concret à proposer à ses électeurs. Larreta s’obstine en effet à de désolidariser de la Nation et de la Province limitrophe tandis que Patricia Bullrich relance sa campagne de diffamation contre le gouvernement en reprenant (toujours sans aucune preuve) les accusations qu’elle avait démenties il y a deux jours et selon lesquelles les négociations avec Pfizer n’avanceraient pas parce que le gouvernement exigerait des contreparties financières (entendez des dessous-de-table). Ce qui a été formellement démenti par le laboratoire pharmaceutique. L’accusation est grave. Mis en cause personnellement, le président a chargé son avocat d’intenter une action civile contre Bullrich et le ministère national de la Santé la poursuit devant une autre juridiction pour obstacle à la politique sanitaire, entrave à la négociation commerciale en cours avec le laboratoire et création dans la population des conditions de développement d’une défiance vis-à-vis de la vaccination.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12, qui a choisi une nouvelle fois de faire passer son analyse de la situation par l’humour
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

Ajout du 30 mai 2021 :
lire cet article de Página/12 sur les déclarations provocatrices de la ministre portègne de l'Education (non commentées par la presse de droite)