Dans sa tournée européenne pour négocier l’appui de plusieurs pays à la restructuration de la dette argentine contractée auprès du FMI et d’autres enjeux liés à la crise sanitaire, le président Alberto Fernández est passé hier par Paris où il a été reçu par son homologue à l’Élysée.
Emmanuel Macron a déclaré soutenir les demandes de l’Argentine auprès du FMI et plusieurs journaux ce matin intègre la déclaration conjointe en vidéo des deux chefs d’État dans la cour de notre palais présidentiel.
Il y a un an,
Alberto Fernández avait déjà fait le voyage de Paris avant que la
pandémie remette les pendules à zéro sur toute la planète. Pour
l’échange de cadeaux diplomatiques, Emmanuel Macron avait offert à
son homologue une guitare réalisée par un luthier argentin installé
chez nous. Grand succès puisque le président argentin est fin
musicien et joue de l’instrument avec un véritable talent, tout
professeur de droit pénal qu’il est par ailleurs.
Cette année, le président français a salué son invité en lui offrant une version traduite de l’autobiographie de Simone Veil, Une vie (una vida), pour rendre hommage au vote le 30 décembre dernier de la loi autorisant l’avortement en Argentine. Ce qui fait un drôle d’effet lorsqu’on ouvre le site de Página/12 aujourd’hui, c’est de voir notre Simone Veil nationale présentée aux Argentins pour qui elle est une parfaite inconnue… L’effet que produit sur les Argentins mes textes lorsque je présente à mes compatriotes leurs héros, que ce soit San Martín ou Belgrano !!!!
Pas un mot de ce cadeau hautement politique dans les autres titres de la presse quotidienne nationale à Buenos Aires.
Pour aller
plus loin :
lire l’entrefilet de Página/12 sur Une vie et sa dédicace en espagnol de la main de Macron (1)
(1) Emmanuel Macron y félicite son homologue pour cette loi. Or c’est précisément ce qui a refroidi les relations diplomatiques avec le Saint-Siège où, ce matin, le Pape a accordé au président de son pays natal une audience officielle de 35 minutes, ce qui n’est pas un affront même si les journaux argentins de droite s’efforcent de lui donner ce sens.