samedi 8 mai 2021

Un « Caras y Caretas » spécial Homero Manzi [Actu]

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Il y a 70 ans, le 3 mai 1951, le poète Homero Manzi disparaissait, vaincu par le cancer, à l’âge de 43 ans, laissant un fils de 17 ans, lui aussi poète, Acho Manzi (1), et deux filles adoptives, les filles que sa femme avait eues d’un premier lit.

Demain, Página/12 met en vente son numéro de mai du mensuel culturel Caras y Caretas, consacré à cet homme exceptionnel qui fut à la fois poète (il est entre autres l’auteur de Barrio de Tango, avec son ami, le compositeur Aníbal Troilo), scénariste de cinéma et réalisateur, écrivain et homme politique. Grand militant de la Unión Cívica Radical, un parti alors de gauche et souverainiste qui militait pour une plus juste répartition des richesses, il passa au Justicialismo, le courant idéologique animé par Juan Domingo Perón, lorsque celui-ci entama sa carrière politique en prenant en charge le nouveau secrétariat d’État au Travail dans le gouvernement militaire qui s’était imposé en 1943 pour soutenir le maintien de l’Argentine dans la neutralité pendant la seconde guerre mondiale.

Le nouveau numéro de Caras y Caretas rassemblera les signatures prestigieuses habituelles de la rédaction (Felipe Pigna, le directeur, et María Seoane, la principale éditorialiste) mais aussi celle du chroniqueur tango de La Nación, Gabriel Plaza, qui joint à ses talents de plume des dons de DJ de milonga...

Le 3 mai dernier (2), son petit-fils, Homero Mancione, fils de Acho (qui est décédé il y a quelques années), rendait hommage à son grand-père dans les colonnes de La Prensa, le seul quotidien à avoir évoqué le souvenir du poète avant Página/12.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’annonce de Página/12
lire l’hommage de Homero Manzione à son grand-père
lire l’article de fond sur Homero Manzi dans La Prensa


Ajout du 9 mai 2021
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(1) Acho Manzi était, entre autres, l’auteur de El último organito, un tango voulu par son père qui, se sachant malade, avait souhaité écrire quelque chose avec lui pour lui laisser un souvenir et une fierté. Cette fierté, Acho Manzi, un délicieux vieux monsieur, la portait encore en lui en 2007 lorsque un ami commun, le peintre, lui aussi disparu, Chilo Tulissi, nous fit nous rencontrer à la Esquina Homero Manzi, qui doit avoir souffert le martyre depuis mars 2020 avec cette épidémie insupportable. El último organito, Barrio de Tango, Malena, Discepolín et Sur faisaient déjà partie de l’anthologie bilingue que je préparais alors et qui est sortie trois ans plus tard aux Éditions du Jasmin sous le titre de Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins.

(2) Le 3, j’ai manqué le coche parce que j’étais un peu trop occupée à structurer ma prochaine conférence à l’Ambassade, le 28 mai prochain, qui portera sur un sujet très éloigné du tango et de son histoire : un parallèle entre Napoléon et San Martín, le genre de chose qui ne s’improvise pas !