"Pas à pas", dit le gros titre sur cette une qui ne parle pas de l'Ikraine La bouteille d'huile s'appelle "La Rien que du Soja" Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution |
C’est l’une des décisions traditionnelles les plus polémiques des péronistes sous l’ère démocratique entamée en 1983 : limiter et taxer fortement certaines productions agricoles. Cristina Kirchner avait visé la viande et soulevé une terrible bronca du côté du grand patronat agraire dont l’exportation est la boussole au détriment du marché intérieur (ça rapporte des dollars et c’est le seul critère qui compte).
Cette fois-ci, le gouvernement de
Alberto Fernández a choisi la farine et l’huile de soja, des
produits indispensables pour l’industrie des aliments
ultra-transformés qui encombrent les rayons de nos supermarchés et
empoissonnent les habitants des pays moins développés que les
nôtres et qui n’ont que ça à se mettre sous la dent.
L'info n'a qu'une place réduite sur cette une : en bas à gauche Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Cette fois-ci, il ne s’agit
donc pas tant d’alimenter les Argentins qui consomment beaucoup
moins ces produits hors de certaines confiseries et autres sauces
industrielles (à moins qu’ils ne soient adeptes du bio, encore que
les produits visés par la décision ministérielle n’appartiennent
pas à ce secteur productif ultra-minoritaire en Amérique du Sud).
Cette suspension temporaire, « jusqu’à nouvel ordre »
selon les termes officiels, vise à collecter un surplus de taxes
afin d’alimenter les caisses de l’État très endetté par un
gouvernement précédent qui jouissait d’ailleurs de toutes les
faveurs de ce grand patronat agraire, à nouveau vent debout depuis
ce matin.
"Le patronat agraire pris en étau : exportations fermées et probable hausse des taxes", dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Selon les bruits qui circulent et
que commentent les journalistes, les taxes à l’exportation de ces
produits devraient passer de 31% aujourd’hui à 33 % demain ou
après-demain. D’ici là, les cargaisons restent à quai et les
exportateurs en sont de leur poche. Ils ont toutefois de quoi voir
venir.
Même photo, même hiérarchie et même vocabulaire que Clarín (et réciproquement) dans les titres principaux Cliquez sur l'image |
Comme on peut l’imaginer, le traitement de l’information est très différent selon qu’on la lit dans Página/12, journal de gauche très opposé à la politique menée par le patronat agraire, ou dans les autres grands quotidiens nationaux généralistes comme Clarín, La Nación ou La Prensa.
Pour aller plus loin :