mardi 22 mars 2022

Guerre contre l’inflation : le gouvernement lance un ultimatum [Actu]

"En arrière toute", disent les mots écrasés
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La semaine dernière, devant la perspective d’une politique nationale de lutte contre la hausse des prix, un certain nombre de producteurs, dont plusieurs grandes marques nationales alimentaires, et de distributeurs ont brutalement augmenté leurs prix finaux avec une hausse qui a pu atteindre le taux de 9 %

La une de dimanche
"Serials étiqueteurs", dit le gros titre
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Dimanche, Página/12 a dénoncé la manœuvre à la une. Avec l’inventivité et l’humour graphique qui sont la marque de fabrique de ce quotidien, l’enquête n’est pas passée inaperçue. Même les journaux de droite reconnaissent aujourd’hui l’existence du phénomène.

La Prensa traite l'info en bas, avec photo d'un ministre
qui entre d'un pas résolu dans la salle de conférence
En haut, la guerre en Ukraine qui n'a plus souvent
les honneurs de la une de Página/12 mais reste à celles de la presse de droite
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Alertés par le quotidien de la gauche de gouvernement, les ministres concernés sont passés à la contre-offensive. Le ministre du Développement productif, Matías Kulfas, accompagné de son secrétaire d’État au Commerce intérieur, a convoqué hier les représentants de la grande distribution et de l’industrie agro-alimentaire. Sitôt terminée cette réunion qui semble avoir été houleuse, Kulfas a tenu une conférence de presse. Il y a annoncé qu’il accordait 24 heures aux industriels et aux grandes enseignes pour justifier les hausses de prix qui ont été appliqués dans les rayons des supermarchés.

L'info est traitée dans un titre secondaire
en haut sous le titre, à droite
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Fini de rigoler ! Sans justification valable, les commerçants devront rétrograder les produits aux prix qui était les leurs le 8 mars dernier.

Deux gros titres qui se passent de traduction !
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Pendant ce temps-là, les organisations patronales agricoles se portent en justice contre l’État pour faire lever les limitations à l’exportation que le gouvernement a récemment imposées aux produits dérivés du soja (farine et huile), probablement en vue de les taxer davantage lorsqu’ils sortent du territoire pour rapporter beaucoup de dollars aux exportateurs, dollars qui la plupart du temps (ce n’est un secret pour personne) atterrissent sur des comptes off-shore. Il est donc plus efficace de taxer à la source !


La vignette de Paz et Rudy ce matin en une de Página/12
pastiche le ton martial des experts qui commentent la campagne russe contre l'Ukraine
Le journaliste (hors champs) : Où en est la guerre contre l'inflation ?
L'expert : La situation du régiment des boulangers à cheval est critique (1)
Traduction © Denise Anne Clavilier

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :


Ajouts du 23 mars 2022 :
580 produits auraient subi des hausses « préventives ». Pour ces produits, le gouvernement exige des producteurs et des distributeurs qu’ils remettent en selle les prix qui avaient cours le 10 mars dernier.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación




(1) Allusion au régiment des Grenadiers à cheval, l'un des deux plus prestigieux corps de la République argentine (Regimiento de Granaderos a Caballo ou MGC). Il fut fondé en 1812 par le futur général José de San Martín et participa à son épique campagne continentale, libérant tour à tour le Chili en 1817-1818 puis le Pérou en 1820-1821. Aujourd'hui, le régiment assure les services de sécurité et de protocole auprès du président de la République et des institutions nationales. Pour des raisons métriques, on ne peut pas faire le même calembour avec l'autre régiment historique, el Regimiento de Patricios (régiment d'infanterie n° 1).