Página/12 tente de donner le change en présentant côte à côte le président et la vice-présidente mais leur mésentente ne peut plus être dissimulée Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Hier, le président argentin Alberto Fernández inaugurait la nouvelle session du Congrès avec le traditionnel discours qui indique les grands axes de la politique gouvernementale à venir. Cette année, cette allocution était bien entendu dominée par le bilan des deux premières années, sinistrées par la pandémie (avec vaccin russe en prime !), par la restructuration de la dette contractée auprès du FMI dont le Congrès devra ratifier l’accord dans les semaines qui viennent et enfin par les investissements publics que cette restructuration permet encore. Un très long discours d’une heure et demie.
Le gouvernement fera porter
l’effort sur la jeunesse, les travailleurs de l’économie
populaire et l’environnement et le président s’est engagé à
lutter contre l’inflation qui détruit l’économie nationale.
Une minute de silence a été
respectée en solidarité avec l’Ukraine en présence de tous les
parlementaires. Pendant ce temps de recueillement, la vice-présidente
Cristina Kirchner s’est distinguée par la désinvolture étonnante
de son attitude : elle a réajusté ses cheveux à deux reprises
un coup à gauche, un coup à droite, et osé un sourire. Après ses
commentaires contestables sur la guerre en cours où, non contente de
gêner la position officielle du pays, elle a rabâché ses
obsessions sur le droit international appliqué aux Malouines, ce
comportement a l’art de mettre de l’huile sur le feu de la
division entre majorité et opposition mais aussi au sein de la
majorité elle-même.
"Fernández a admis que les factures [énergie, transports] vont monter beaucoup plus que ce qui avait été annoncé" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Cette double division a été exposée au grand jour. Son fils, le député Máximo Kirchner, qui a démissionné il y a peu de la présidence du groupe majoritaire à la Chambre basse, a boycotté cette séance solennelle. Il a avancé pour prétexte qu’il devait accompagner ses enfants qui faisaient leur rentrée scolaire (comme l’immense majorité des enfants d’âge scolaire dans le pays).
Quant à l’opposition, elle a
quitté l’hémicycle lorsque le président a abordé la dette
publique. Elle entendait ainsi protester contre le fait que Alberto
Fernández en fait porter la responsabilité à son prédécesseur,
Mauricio Macri. Celui-ci semble garder sa place de leader de la
droite, malgré toutes les affaires judiciaires qui s’accumulent
sur sa tête et où son innocence est assez difficile à soutenir.
"Le président a réclamé un appui vis-à-vis du FMI mais il a brûlé ses vaisseaux avec l'opposition" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Bref, l’année politique s’annonce mouvementée et dans l’ensemble assez peu efficace puisque la droite va sans doute faire de l’opposition systématique pour paralyser la majorité.
Pour aller plus loin :
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communiqué officiel de la présidence argentine