samedi 26 décembre 2020

L’école maternelle gratuite, à Buenos Aires, désormais, c’est réservé aux pauvres [Actu]

L'éducation qui manque
(jeu de mot sur "vacante" : une place [à l'école])

L’information n’est traitée que par Página/12 et le ministre national de l’Éducation Nicolás Trotta : avant-hier, à la veille de Noël, la cour suprême de la Ville autonome de Buenos Aires a donné raison à la ministre de l’éducation locale, la très droitière Soledad Acuña. Désormais, seuls pourront exiger d’obtenir une place en maternelle publique pour leurs enfants les parents qui pourront prouver qu’ils n’ont pas les moyens de payer une école privée.

Or en Argentine, l’école est obligatoire dès l’âge de 3 ans, depuis mars 2015, l’une des dernières lois nationales passées sous la présidence de Cristina Kirchner pour lutter contre l’inégalité sociale qui se reflète à l’école dans la plus ou moins bonne maîtrise de l’espagnol et des compétences manuelles et intellectuelles qui préparent le terrain à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Dès lors que la scolarisation est obligatoire, les pouvoirs publics doivent proposer des places dans les écoles publiques gratuites et laïques.

Depuis de très longues années (plus de 12 ans d’un gouvernement néolibéral local, d’abord avec Mauricio Macri puis avec Horacio Rodríguez Larreta, à partir de l’élection du premier à la présidence de la République argentine), le système scolaire public se dégrade à Buenos Aires au profit du système privé qui reçoit des subventions du gouvernement municipal pendant que les plafonds des écoles publiques s’effritent sur les élèves, que les radiateurs ne chauffent pas pendant l’hiver et que les enseignants sont paupérisés par des salaires fort peu réévalués tandis que l’inflation galope et de plus en plus privés d’outils de travail efficaces.

Applaudie non sans cynisme par la droite, Soledad Acuña avait déjà déclenché le scandale à gauche il y a quelques semaines en faisant publiquement des commentaires plus que désobligeants sur les enseignants auxquels elle reprochait pêle-mêle leur âge trop élevé lors de leur recrutement, leur profil professionnel (ce serait des ratés) et leur origine sociale (ils ne posséderaient pas la culture de l’élite). Enfin, elle a lourdement insisté sur le fait qu’au lieu d’enseigner, ils feraient de la propagande dans leurs classes alors qu’ils s’efforcent surtout de construire l’esprit critique de leurs élèves. Or dotés d’esprit critiques, les futurs citoyens devraient être capables de décrypter les discours politiques, de droite comme de gauche. Par ailleurs, les syndicats enseignants se font beaucoup entendre, ce qui est fort compréhensible au regard de la détérioration criante des conditions de travail des instituteurs et des professeurs.

Daniel Paz et Rudy ne pouvaient pas manquer l’occasion de se faire ces juges injustes avec la vignette de la une ce matin :

Le type du gouvernement municipal : C’est un plan en trois étapes. Nous avons d’abord réussi à faire qu’il y ait un système de santé privée et un autre public.
Maintenant, nous sommes en train de faire pareil avec l’éducation.
Le journaliste : C’est pas juste, ça !
Le politicien : Exact. La troisième étape, c’est la justice.
Traduction © Denise Anne Clavilier
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12 de ce matin
lire la dépêche de Télam du 24 décembre

Ce soir, récital d’anniversaire de Susana Rinaldi en plein air [à l’affiche]


Hier, la grande chanteuse Susana Rinaldi a fêté ses 85 ans !
Elle fêtera cela ce soir, samedi 26 décembre 2020, à 21h, en donnant un
récital de tango sur la terrasse du Teatro Picadero, situé dans le centre de Buenos Aires (Pasaje Discépolo 1857).
Página/12 en profite pour interviewer la grande artiste dont ce sera les retrouvailles avec le public après le confinement.
© Denise Anne Clavilier
Pour en savoir plus : lire l’article de Página/12

jeudi 17 décembre 2020

Le chamamé est inscrit au Patrimoine culturel de l’Humanité [Actu]

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Le chamamé, musique et danse qui rassemble cinq pays d’Amérique du Sud, vient de passer avec succès le nouveau vote de l’UNESCO qui attribue les inscriptions au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Avec le soutien du Paraguay, de l’Uruguay, du Chili et du Brésil, c’est la délégation argentine qui portait cette candidature. C’est d’ailleurs aussi en Argentine que se tient le festival international du chamamé, lequel ne se produira certainement pas dans les conditions habituelles cet été...

Gros titre optimiste qui a été démenti dans la journée
"Sputnik V arrive" mais on a appris que le vaccin
n'était pas validé pour les plus de 60 ans et que Poutine lui-même n'était pas vacciné
Une sous-secrétaire d'Etat à la Santé est actuellement à Moscou
pour organiser la première livraison d'un vaccin que le gouvernement argentin
destinait en priorité aux aînés... Embrouille commercialo-diplomatique en vue.
En-dessous, le chamamé
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Une première tentative d’inscription avait échoué en 2018.

A Corrientes, la capitale de la province homonyme, qui est la première en Argentine à soutenir et promouvoir le genre, on a attendu le résultat du vote dans le grand théâtre de la ville, gouverneur en tête ! Et sitôt connu ce résultat, la fête a éclaté partout, dans les rues et les institutions. El Litoral, le quotidien provincial, en a fait sa une.

Compte Twitter de la Province de Corrientes

Le site Internet officiel consacré au chamamé par la province a immédiatement donné l’info. Allez y jeter un œil : c’est une encyclopédie en ligne sur le genre. Vous y trouverez en particulier un catalogue très étendu de chansons. Corrientes Chamamé est à ce genre ce que Todo Tango est à l’autre. A découvrir.

Une annonce encore plus discrète : en haut à droite
dans le bandeau gris...
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La nouvelle vient couronner une année très éprouvante pour le monde entier mais encore plus pour le secteur culturel et artistique sous toutes ses formes, lequel a beaucoup souffert en Argentine, et ce à la veille de fêtes de fin d’année en mode mineur, alors que d’ordinaire elles inaugurent l’été et l’insouciance des grandes vacances...

Chango Spasiuk joue Kilometro 11,
un grand classique du répertoire
en janvier dernier sur Nacional Folklórica,
la station spécialisée du groupe Radio Nacional
L'accordéon est l'instrument emblématique du genre


© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

Montevideo annule le carnaval 2021 [Actu]


L’Uruguay a longtemps fait l’envie de ses voisins car il avait pu éviter que l’épidémie fasse des ravages dans la population sans arrêter son économie ni imposer de confinement. Les écoles avaient continué à recevoir les élèves. Pourtant depuis quelques mois, la situation change et la maladie commence à devenir incontrôlable, un peu comme ce qu’il s’est passé en Suède.

Du coup, les mesures strictes arrivent en cascade : les frontières vont être fermées aux touristes pour les fêtes de fin d’année et des restrictions très fortes vont s’imposer pour les jours qui viennent pour tout ce qui est réunion privée et publique.

Photo Gastón Britos (Foco UY)

Dans ce cadre, la mairie de Montevideo vient de se résoudre à annuler le carnaval de la ville, un des temps forts de l’été sur tous les plans : c’est la fête, le tourisme, la consommation à gogo en pleine époque des vacances d’été…

De l’autre côté du fleuve, diverses provinces argentines ont déjà annoncé l’annulation des carnavals notamment le long du fleuve Uruguay, qui sert de frontière entre les deux pays.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

mercredi 16 décembre 2020

Grande fierté uruguayenne : Gonzalo Moratorio à l’honneur dans Nature [Actu]

La photo de la une est pour le docteur Moratorio !
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La revue scientifique Nature a publié hier sa liste des dix personnalités qui ont le plus fait avancer la science au cours de l’année. Parmi ces personnalités, on trouve la première ministre de Nouvelle-Zélande, la travailliste Jacinda Ardern, pour son action contre le covid-19, l’infectiologue états-unien Antony Faucy qui s’est battu pied à pied pour faire triompher les principes scientifiques dans un contexte politique pour le moins hostile et le directeur général de l’OMS.

On y trouve aussi un scientifique latino-américain, le virologue Gonzalo Moratorio, l’un des chercheurs de pointe de l’Institut Pasteur de Montevideo. Le docteur Moratorio est uruguayen et il a choisi de retourner dans son pays après un long séjour scientifique en France, ce qui n’est pas ultra-fréquent.


Sa présence dans la sélection de Nature lui a bien sûr valu les félicitations du président Luis Lacalle Pou et la une de plusieurs quotidiens dont El País et El Observador.

En revanche, il est pour le moins surprenant de ne pas trouver un seul mot sur ce sujet sur le site du quotidien de gauche La República.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

L’inflation de novembre est redescendue à 3,2 % [Actu]

Synthèse générale de l'Indice des prix à la consommation (IPC)
en novembre 2020
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Hier, l’INDEC a publié en même temps à la fois son baromètre des prix à la consommation (IPC) et son panier de base à partir duquel l’institut définit le seuil de pauvreté et celui de l’indigence.

Résultat : l’inflation a été en novembre de 3,2 % en moyenne, ce qui donne une inflation 2020 de 30,9 % depuis le 1er janvier, ce qui montre une relative maîtrise du phénomène, eu égard au fait qu’en 2019, cette inflation annuelle avait crevé le plafond symbolique des 50 %. Pour une année aussi sinistrée par la pandémie, ce n’est pas si mal…

Synthèse IPC paramètre par paramètre
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De décembre 2019 à novembre 2020, l’inflation s’est élevée à 35,8 %. Le progrès est donc très net. Cela rend la critique du gouvernement assez difficile pour l’opposition qui ces jours-ci s’est pourtant déchaînée, pour le premier anniversaire de la prise de fonction du président Alberto Fernández (10 décembre).

Les loisirs et la culture ainsi que l’équipement domestique sont les catégories qui enregistrent les deux plus forts augmentations, tandis que l’éducation et la téléphonie-Internet sont ceux qui ont le moins participé à l’inflation, avec respectivement 0,4 % et -0,6 %.

Synthèse comparative des deux paniers
(alimentaire et général)
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L’autre rapport, construit sur des prix relevés dans le Gran Buenos Aires, la région où vit un quart de la population globale du pays, montre quant à lui qu’il faut toucher 51.775 $ ARG par mois pour qu’un foyer de quatre personnes se situe au-dessus de la ligne de flottaison. C’est beaucoup d’argent. Le phénomène avait déjà été dénoncé par l’Observatoire de la Dette sociale de la UCA il y a quelques jours lorsqu’il avait publié ses chiffres effroyables : aujourd’hui, 44 % des Argentins sont pauvres, à cause d’une combinaison de crise économique héritée de l’hyper-endettement national contracté par le gouvernement précédent et de crise sanitaire qui a atteint l’Argentine en mars, au moment de la rentrée sociale, à la fin de l’été dernier (voir mon article du 5 décembre 2020).

Le panier alimentaire s’élève donc à près de 7.000 $ ARG, soit une augmentation mensuelle de 4,2 %. Comme d’habitude, l’inflation touche davantage les pauvres que les plus aisés. Le panier général, qui comprend aussi les services, accuse une hausse de 3,7 %, là-encore au-dessus de l’inflation moyenne.

A quelques jours d’un Noël qui fait peur et pour lequel le gouvernement national demande aux Argentins des efforts de sobriété et de retenue afin d’éviter que les fêtes ne relancent l’épidémie, ces chiffres apparaissent sur la une des quotidiens parmi les titres secondaires.

© Denise Anne Clavilier

Pour en savoir plus :

sur l’indice des prix à la consommation (IPC)
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación
accéder au rapport de l’INDEC
sur les paniers

samedi 12 décembre 2020

Loi sur l’avortement : la Chambre a adopté ! [Actu]

"Et maintenant, au tour du Sénat !"

Hier, la loi qui légalise l’avortement en Argentine, a obtenu une large majorité au terme de onze heures de session sur deux jours. Le projet de loi, proposé par le gouvernement, a obtenu 131 voix pour, 117 contre et 6 abstentions.

Le tableau lumineux qui donne les résultats du vote dans l'hémicycle
Au-dessous, dans la galerie du public, des représentantes de groupes militants

Il faut maintenant que le même projet soit voté par le Sénat. La présidente de la chambre haute, Cristina Kirchner, a organisé un agenda qui devrait permettre l’adoption définitive avant la fin de l’année civile.

Vignette du jour dans Página/12
Lui : Ceux qui impulsent la légalisation de l'avortement,
pensent-ils seulement aux vies qu'ils sont en train de détruire ?
Elle : Vous parlez des bébés à naître ?
Lui : Non... A nous, qui avons des cliniques clandestines.
Traduction © Denise Anne Clavilier
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Le magistère catholique se déploie déjà auprès des sénateurs pour les convaincre de voter contre, avec des arguments qui sont parfois assez nauséeux (quand ils assimilent le présent projet de loi avec les mesures bolchéviques de 1917). Sous Mauricio Macri, les autorités catholiques avaient obtenu que ces parlementaires renversent le courant et la loi n’était pas passée, d’un cheveu. Cette fois-ci, l’opération paraît encore moins assurée même si le projet divise la population. Il reste en Argentine une importante partie de la population qui affiche son hostilité à cette dépénalisation.

Le gros titre est consacré à une querelle politique
de la majorité contre la Cour suprême
La photo concerne la politique économique de Cuba
La loi sur l'avortement est traitée
avec la petite photo en haut à droite
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Les unes des journaux sont d’ailleurs instructives à ce sujet : Página/12, qui a toujours soutenu l’idée d’une légalisation de l’avortement pour des motifs féministes et sociaux, met l’info en vedette sur sa première page. Clarín et La Nación mettent plutôt en avant des questions économiques. Malgré la part belle que les deux rédactions ont laissée depuis longtemps aux « celestes » (les opposants au projet de loi, autoproclamés « pro-life » ou « pro-vida » qui agitent des bannières bleu-ciel, en hommage à l’Immaculée Conception de la Vierge), le fric reste plus important que cette cause qui semble maintenant perdue. Ils laissent tomber l’affaire !

"La légalisation de l'avortement dispose
d'une légère avance au Sénat"
En-dessous, photo d'un embouteillage
de navires sur le Paraná à cause d'un mouvement social
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Côté sanitaire, cette victoire de militants verts (la couleur des pro-droits [d’autodétermination des femmes]) laisse augurer le pire : juste après le vote, les militantes (très majoritairement des femmes) ont laissé éclaté leur joie, ont hurlé sans masque et se sont étreintes… Pourtant l’épidémie est loin d’être finie en Argentine, même si la campagne de vaccination, avec Spoutnik V, se prépare pour commencer au début de l’année prochaine.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12
lire l’article principal de La Prensa, dont le site Internet est étrangement taciturne ce matin sur ce sujet pourtant essentiel pour ce quotidien catholique affirmé
lire l’article principal de Clarín
lire l’article principal de La Nación
lire le communiqué officiel de l’Honorable Chambre des Députés de la Nation (HCDN) (1)
visionner les 11 heures de débat sur la chaîne Youtube de l’institution.



(1) La constitution argentine s’est beaucoup inspiré de celle des États-Unis. D’où cette dénomination de tradition si britannique. La tradition protocolaire hispanique tourne autour des adjectifs « illustrissime » et « excellentissime » et non de la notion d’honorabilité.

jeudi 10 décembre 2020

Salon du livre à ciel ouvert [à l’affiche]


Ce week-end passé était un long week-end de quatre jours. La Fondación El Libro et la Ville de Buenos Aires en ont profité pour organiser au soleil et en plein air leur Feria del Libro dans le quartier de El Abasto au plus grand plaisir des lecteurs portègnes qui ont pu sortir et flâner dans les allées au milieu des tables des exposants.

Le monde du livre passe un très rude moment en Argentine pendant cette pandémie. De nombreuses librairies ont déjà fermé leurs portes, comme la Librería de las Luces, une boutique de livres anciens et solderie de fonds de catalogue, sur Avenida de Mayo. Une librairie où je m’arrêtais à chaque fois que je passais par cette avenue, en général sur le chemin d’une visite à la Academia Nacional del Tango, surtout si j’avais un quart d’heure devant moi… J'y ai trouvé des merveilles à tout petits prix... Je me demande quelle Buenos Aires je retrouverai lorsqu'il sera possible de refaire le voyage.

Lundi, Página/12 avait mis ce salon à la une de ses pages culturelles quotidiennes.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 sur le salon du livre
lire l’article de Página/12 sur la Librería de las Luces

Caras y Caretas consacre son numéro de décembre à Pino Solanas [Disques & Livres]


Un mois après la disparition à Paris du cinéaste-diplomate, le mensuel Caras y Caretas, du groupe Octubre, consacre la plus grosse partie de son édition de décembre à Pino Solanas (1936-2020).

Beaucoup de points sont abordés et sous des angles différents : les thèmes traités dans ses films, ses engagements politiques (qui vont de l’économie sociale à l’écologie en passant par les droits des femmes et notamment la question au cœur de l’actualité aujourd’hui : l’avortement), sa lutte contre les politiques libérales (de Carlos Menem à Mauricio Macri), sa relation avec Juan Domingo Perón et son souvenir (voire son culte), le tango enfin qu’il a travaillé avec les plus grands, Astor Piazzolla et Roberto Goyeneche, entre autres autour de la figure de Carlos Gardel.

Le mensuel ressort des interviews et sollicite des témoignages exclusifs.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

mercredi 9 décembre 2020

Le football argentin une nouvelle fois en deuil [Actu]


Début d’été décidément bien noir pour le Río de La Plata… Hier, le dernier entraîneur national argentin qui ait emmené l’équipe en finale d’une coupe du monde est mort dans une clinique cardiologique de Buenos Aires. Alejandro Sabella y avait été admis le 25 novembre : il avait fait un accident cardiaque chez lui en apprenant la mort de Diego Maradona.

"Prof dans son pays"
Profeta et profesor en espagnol permettent un jeu de mot
que l'orthographe interdit en français
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Alejandro Sabella avait soixante-six ans. Il souffrait de multiples problèmes cardiovasculaires et il y a plusieurs années, il avait traversé un cancer qu’il l’avait laissé très affaibli.

L'info est traitée à droite
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Après une brillante carrière qui l’avait lui-même conduit à porter le maillot albiceleste au début des années 1980 et à jouer successivement dans les clubs de River Plate à Buenos Aires, de Sheffield United en seconde division britannique avant de passer à Leeds, en première division, il était revenu en 1981 à Estudiantes avant de gagner le Mexique pour une fin de carrière à Irapuato en 1989.

Hommage en bas de page
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Retraité des crampons, il revint à son cher club de Estudiantes qu’il allait conduire en 2009, en tant qu’entraîneur, à la victoire dans la Copa Libertadores où s’affrontent les meilleurs clubs d’Amérique du Sud.

L'info est traitée en bas à droite
Le gros-titre est réservé au nombre de morts du covid dans le pays
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Même l’Université nationale de La Plata, la ville du club Estudiantes, lui avait rendu hommage en août 2018.

Quand Sabella portait le numéro 10 de l'équipe nationale

Ce matin, la presse le salue des titres de maestro et de profe (maître et prof.). Les footballeurs qu’il a coachés ont toujours apprécié son sens de l’humain et le respect qu’il portait à tout le monde.

Sa veillée funèbre se tient dans le domaine officiel de la fédération nationale de football (AFA).

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lundi 7 décembre 2020

Au lendemain des obsèques de Tabaré Vázquez [Actu]

"Merci Tabaré. L'histoire t'inscrira
dans les pages des livres qui parleront
des meilleurs moments du pays"
Une banderole du Frente Amplio le long du parcours
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Poster dans les pages intérieures de La República (édition du matin)
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Ce matin, les journaux uruguayens ont pu rendre compte de l’émotion populaire qui a submergé Montevideo au moment de rendre hommage à cette haute figure de la gauche qu’était et que demeurera Tabaré Vázquez, premier président de gauche du pays, mais aussi ancien maire de la capitale et même ancien président d’un club de foot puis de la fédération universitaire (c’était sous la dictature militaire).

"Il est entré dans l'histoire"

"Ballon en deuil"
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Malgré les recommandations de la famille, les Uruguayens se sont déplacés en masse et rassemblés en grand nombre le long du parcours que devait emprunter le cortège funéraire. Tout au long de la route, impressionnant déploiement de drapeaux aux couleurs du Frente Amplio (bleu, blanc et rouge), la fédération qui rassemble tous les courants de la gauche ou peu s’en faut, et à celles (rouge et jaune) du C.A. Progreso de Montevideo, le club qu’il avait présidé.

"Tabaré Vázquez, la plus importante figure
de l'histoire de la gauche"
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Le quotidien le plus marqué par l’événement est bien entendu le journal de gauche, La República, dont le directeur général se présente comme un ami personnel du défunt et signe un important éditorial ce matin.

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La República a aussi consacré la une de son quotidien sportif, Tribuna, à la disparition d’un grand dirigeant du football national. En signe de deuil, toutes les rencontres sportives et en particulier le championnat national de football ont été annulées

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :