"Moi,
je chante le tango aujourd'hui" : c'est ainsi qu'on pourrait traduire
le titre du tout nouveau disque du chanteur Ariel Ardit, désormais
soliste de haut vol depuis qu'il a quitté, il y a quelques
années, l'orchestre El Arranque.
Ariel
Ardit, entouré de son orchestre, présentera donc son
nouvel album, Yo lo canto hoy, samedi 3, novembre 2013, à 21h,
au Teatro Coliseo, Marcelo T. de Alvear 1125 (Recoleta).
Entrée
: 100 $ (il reste encore des places à la location, au guichet
du théâtre ou par le système de réservation
en ligne www.ticketek.com.ar...)
Le
nouveau CD rassemble un répertoire de tangos classiques et de
quelques créations plus récentes.
Ariel
Ardit explique ainsi sa démarche artistique qui reste marketée
dans une communication sans humour ni humilité, au contraire
de ce qu'il déclare et du chemin choisi par ailleurs par tant
d'artistes de la même génération...
"Yo
lo canto hoy es, humildemente, una declaración de vigencia y
actualidad del Tango.
Mi
admiración y referencia constante hacia los grandes cantores y
las míticas orquestas del 40, tal vez me han colocado en una
simpática anacronía de personaje escapado del blanco y
negro. Lo cierto, es que esa mirada evocativa hacia atrás, me
ha servido para comprender.
Mi
verdadero compromiso es cantar Tango hoy, con una orquesta de hoy,
para esta generación y con el sentir de una música que
estaba, esta y estará siempre como rasgo distintivo de nuestra
cultura, sin necesidad de ser rescatado de ningún pasado ya
que nunca se fue.
"No
es de antes, sino de siempre,
El
tango es uno solo y yo
Lo
canto hoy.”
Ariel
Ardit
Yo
lo canto hoy est, humblement, une manière de protester de
l'actualité du Tango.
Mon
admiration et mes références constantes qui vont vers
les grands chanteurs et les orchestres mythiques des années
1940 m'ont sans doute installé dans le sympathique
anachronisme d'un personnage échappé de l'époque
du noir et blanc. Ce qui est sûr, c'est que ce regard vers le
passé a servi ma compréhension.
Mon
authentique engagement, c'est de chanter le Tango aujourd'hui, avec
un orchestre d'aujourd'hui, pour notre génération et
avec la sensibilité d'une musique qui était, qui est et
qui sera toujours comme un trait distinctif de notre culture, sans
qu'il soit besoin de la sauvegarder d'aucun passé puisqu'elle
n'a jamais disparu (1).
Il
n'est pas d'hier mais de toujours
Le
Tango est un et un seul et moi
Je
le chante aujourd'hui
(traduction
Denise Anne Clavilier)
(1)
Cette petite phrase est aussi une prise de position à
l'arrière-goût polémique contre les analyses
développées par les artistes du tango alternatif et
autogéré qui se retrouvent autour du Festival de Tango
Independiente, de Fractura Expuesta, du CCC Floreal Gorini et même
des démarches, pourtant idéologiquement différentes,
de TangoVía, de la Orquesta Escuela de Tango Emilio Balcarce
et de Ignacio Varchausky lui-même, lui aussi membre (toujours
actif) de El Arranque. Mais quel besoin a-t-il de se poser toujours en fonction d'eux au lieu de s'affirmer pour
lui-même ? Son seul talent l'y autoriserait pleinement pourtant, un
talent que tout le monde lui reconnaît et qui s'accompagne de
moyens visiblement considérables vu le théâtre
dans lequel il se produit samedi prochain (alors que les autres
apprécieraient d'en avoir le début du commencement
d'une infime partie).