samedi 23 novembre 2013

Le Roman national argentin – 1er jour [Human Trip]


Le Roman national argentin, voyage culturel, solidaire et humain est le titre du séjour à Buenos Aires, opéré par l'agence Human Trip, que je vous propose du 24 avril au 8 mai 2014 au prix de 2 740 € TTC par personne (1) et pour lequel les inscriptions sont ouvertes jusqu'à la fin janvier.

Le premier jour sur place, le 25 avril 2014, nous arriverons vers 8h du matin (heure locale) (2) à l'aéroport d'Ezeiza, par un vol direct depuis Paris sur Air France (3). Vous découvrirez les mesures de sécurité biométriques ultra-modernes que le contrôle des migrations a mises en place il y a quelques années et qui accélèrent le passage des touristes : iris de l'œil et empreinte du pouce (droit si ma mémoire est bonne). A la douane elle-même, les bagages passent par un scanner. Il est désormais interdit de faire entrer en Argentine de la nourriture fraîche, des fruits frais, des semences, des végétaux vivants, bref toute une panoplie de mesures destinées à protéger l'environnement et la biodiversité nationale.

Après les quelques kilomètres qui nous séparent du cœur de Buenos Aires, nous devrions gagner notre hôtel aux alentours de 10h.

Nous séjournerons pour la durée du voyage au Monserrat Apart Hotel où nous disposerons de chambres équipées d'une kitchenette des plus commodes, de quoi équilibrer nos repas libres, tant du point de vue budgétaire (4) que du point de vue diététique. Vous pouvez prendre connaissance des conditions d'hébergement en consultant le site Internet de l'établissement que j'ai personnellement visité et dont je peux attester que le Web reflète bien la réalité.
* * *
Pour notre prise de contact avec la capitale argentine, nous nous concentrerons sur un événement central de son histoire, la Revolución de Mayo, qui mit fin à l'Ancien Régime le 25 mai 1810 après une semaine d'agitation restée dans l'histoire sous le nom de Semana de Mayo (voir le récit succinct que j'ai fait de cette journée en mai 2010, à l'occasion du Bicentenaire, dans mon article n° 1400 et ceux relatifs à l'ensemble de cette semaine qui a changé la face du continent).

Nous nous rendrons donc à pied (ce n'est pas très loin) à Plaza de Mayo, là où l'Argentine contemporaine est née sous un ciel pluvieux (les parapluies de mai 1810 sont légendaires).

Cette vaste place arbolée, fort bruxellisée comme diraient nos architectes (5), n'est autre que l'ancienne et primordiale Plaza Mayor où Juan de Garay fonda la cité en juin 1580. Si elle a perdu la quasi-totalité de ses traits hispanisants et coloniaux, elle a conservé les principales fonctions de la Plaza Mayor de la vieille Espagne : elle est bordée par le Cabildo, berceau de la Révolution, et qui illustre le dépliant du voyage (première page ci-dessus), devenu un musée, le palais du gouvernement de la Ville (ancienne Mairie) avec ses sentinelles du régiment de Patricios en faction à l'entrée nord, la cathédrale et sa façade néo-classique de 1822 (œuvre d'un architecte français, déjà !), le Banco Nacional (qui exerce les fonctions commerciales de l'autorité monétaire nationale), la Casa Rosada (ou palais présidentiel) imaginée par un architecte italien, les services centraux du Trésor Public (AFIP, d'un moche !) et au centre, au milieu des parterres et des arbres, la place s'orne d'un obélisque qu'on appelle El Piramide (ils sont fous, ces Argentins !) et d'une martiale statue équestre, celle du plus grand héros de cette même Revolución de Mayo, le général Manuel Belgrano. Enfin, en sortant par le sud-est, on accède, sous la Casa Rosada, au musée qui lui est accolé et qui dépend directement de la Présidence, le Museo Nacional del Bicentenario, une pure merveille de muséographie historique.

Le plan de la Buenos Aires de Juan de Garay, dont l'original est conservé au Vatican
(sans doute un cadeau du roi d'Espagne au Souverain Pontife à la fin de la Renaissance)
La Plaza Mayor, actuelle Plaza de Mayo, est tout en bas, le long du fleuve.

Nous prendrons donc le temps de visiter le musée du Cabildo et la cathédrale, où repose le général San Martín, l'autre héros de l'indépendance, et où a longtemps officié un certain pape François dont vous avez peut-être un peu entendu parler depuis quelques mois (6).

Avec nos Louvre, Orsay, Rijksmuseum, British Museum, Offices de Florence, Prado et autres Musei Vaticani, nous sommes habitués à des expositions sans fin sur plusieurs niveaux et avec une multiplicité de collections en tout genre (Antiquités grecques, latines, égyptiennes, beaux-arts, céramiques, Trésor de la Couronne, Manuscrits et Chartes, etc...). En Argentine, le patrimoine muséologique est beaucoup plus modeste (et pour cause ! Ils n'ont pas eu, comme nous, le loisir de piller d'autres pays). Les musées sont donc petits et se visitent en une heure ou une heure et demie, le temps pour nous de nous imprégner d'un passé court mais foisonnant et néanmoins encore largement inconnu.

Une fois les invasions anglaises (1806-1807) et le cours de la révolution (1810) découverts au Cabildo, nous pourrons aller les méditer dans un second temps au pied du Piramide, élevé à la gloire de la Liberté et de la République, et qui symbolise les droits et la dignité du peuple argentin. C'est la raison qui en fait le lieu le plus approprié pour manifester, que ce soit dans le cadre des grandes fêtes patriotiques (25 mai, 20 juin,9 juillet et même 17 août) ou dans celui d'une lutte politique incessante pour des droits politiques ou sociaux, plus ou moins malmenés par les dirigeants en place. Et c'est tout naturellement pour ces raisons que, depuis 1977, chaque jeudi après-midi que Dieu fait, les Mères de la Place de Mai (Madres de Plaza de Mayo) tournent et tournent et tournent encore autour de ce monument, en prenant à témoin du sort de leurs enfants le général Belgrano, tout là-haut sur son piédestal (voir mes articles relatifs à ces deux ONG des droits de l'Homme).

Nous terminerons ces déambulations dans le cœur battant (et parfois transpercé) de l'histoire argentine avec le musée du Bicentenaire, installé dans les fondations de ce que fut le Fort de Buenos Aires, imposante forteresse qui surveillait le Río de la Plata tout en abritant le gouvernement vice-royal depuis son instauration vers 1776 jusqu'à son abolition en 1810 (mais c'est encore de là que, plusieurs années encore, allait être gouverné un pays qui bâtissait son indépendance dans la douleur et la violence civique).
Avant 1776, la région faisait partie du vice-royaume du Pérou et c'était devenu ingérable. En élevant en vice-royaume la zone qui allait du Río de la Plata jusqu'aux Andes, à Mendoza, à laquelle furent joints les territoires des anciennes missions jésuites (7), le roi Carlos III fit passer peu à peu la région de l'économie de contrebande dont avaient toujours vécu ses habitants à un petit nombre d'activités beaucoup plus légales, qui rapportaient bien davantage à la Couronne espagnole jusqu'à ce que les guerres napoléoniennes interrompent de manière presque définitive le trafic maritime entre le Nouveau Monde et la Péninsule. Du fort, il reste les soubassements en briques construits avec des techniques qui ne seront pas sans vous rappeler les réalisations de Vitruve en Italie du nord (c'est normal, elles en viennent), une grande statue de saint Michel Archange, patron en second de la capitale argentine (8) et quelques canons du XVIIIème siècle avec leurs boulets (ça, c'était pour accueillir les Anglais ou les Portugais au cas où ils auraient montré le bout de leurs voiles à l'horizon).
Le reste du musée est aménagé dans ce qui reste d'un fastueux bâtiment de douane du XIXe siècle, la Aduana Taylor, construction monumentale montée sur pilotis et qui s'avançait au-dessus du fleuve. Ce musée, lumineux et ample, est consacré aux deux premiers siècles de la vie politique du pays. Il bénéficie de toutes les trouvailles de la muséographie la plus moderne, avec plusieurs écrans interactifs répartis régulièrement le long de l'exposition permanente, des photos-montages qui révèlent, mieux qu'un long discours, les évolutions urbanistiques du secteur et une bande-son rudement bien fichue. Il est gardé par un minuscule détachement de grenadiers à cheval, dont nous aurons déjà sans doute repéré à la cathédrale l'uniforme tout à la fois sobre et rutilant dessiné par son fondateur en mars 1812 (9). Ce sont eux en effet qui montent la garde devant le mausolée de San Martín, à côté de la chapelle Notre Dame de la Paix. En aût dernier, ce sont eux qui étaient venus rendre les honneurs lors de l'inauguration de la salle San Martín au Museo Histórico Nacional dont je vous avais parlé dans Mes Chroniques de Buenos Aires (voir mon retour sur images du 5 octobre 2013)

Et comme on sera fatigué, on ira se coucher tôt, à moins d'être d'insomniaques danseurs de tango (le vendredi soir, il y a plusieurs milongas un peu partout en ville. Un taxi et vous y êtes). L'hôtel, quant à lui, propose une piscine et un jacuzzi au dernier étage, pour vous délasser avant d'aller vous coucher et dormir d'une traite jusqu'au petit-déjeuner buffet du lendemain, que je vous raconterai au prochain épisode.

Ce jour-là, déjeuner et dîner sont inclus dans le programme pour nous permettre de faire connaissance au sein d'un groupe qui restera de taille humaine (entre 10 et 20 personnes, pas plus).

Human Trip, avec son correspondant sur place, peut vous offrir des extensions vers d'autres destinations, en Argentine ou dans les pays limitrophes, à votre guise, soit dans les dates prévues (si vous voulez faire le séjour buissonier) (10), soit avant l'arrivée du 25 avril ou soit après le départ du groupe. L'agence est à votre service pour vous construire un programme sur mesure, contactez-la par mail (info@humantrip.fr) ou par téléphone (04 86 11 01 71).

Pour aller plus loin :
Voir le site Internet du Monserrat Apart Hotel (l'hôtel dispose aussi d'un profil Facebook)
Voir le site Internet de Human Trip (qui possède aussi une page Facebook)
Se connecter à la page Facebook officielle de la cathédrale (attention : le contenu est essentiellement culturel et très peu historique ou patrimonial).
Sur les images d'Epinal de la Révolution :
régalez-vous avec quelques dessins de Miguel Rep, commentés par mes soins, et notamment publiés autour du 25 mai : 26 mai 201022 mai 20121er février 2013 et 24 mai 2013.

Pour connaître l'ensemble du programme du séjour :
télécharger la version imprimable (pdf) sur mon propre site Internet.


(1) Sur la base d'un groupe minimum de 10 personnes et en chambre double. Pour les autres informations, se reporter aux conditions publiées par Human Trip et disponibles sur son site Internet (à la rubrique Destination Argentine) et sur le descriptif en version imprimable que vous pouvez trouver sur mon site Internet.
(2) Soit 13h à l'heure de Paris.
(3) Pour partir d'un autre aéroport international, informez-vous directement auprès de l'agence par mail (info@humantrip.fr) ou par téléphone (04 86 11 01 71).
(4) C'est la raison pour laquelle seul un certain nombre de repas sont déjà compris dans le prix global : faire réserver longtemps à l'avance les repas via les structures touristiques coûte là-bas les yeux de la tête (environ 30 USD par repas, soit un prix qui ne correspond en aucun cas aux coûts locaux, avec un niveau de prix deux à trois fois plus bas que le nôtre). Qui plus est, ce n'est pas très bon, c'est trop gras et trop sucré et c'est assez peu authentique. Avec quelques fruits et des spécialités locales très bon marché, on peut s'organiser un régime plus souple, plus varié et plus agréable que ce qu'imposent d'ordinaire les voyages organisés dans ce pays aux mains d'un secteur touristique à dominante très cupide.
(5) La seconde guerre mondiale a beaucoup détruit Bruxelles. Par la suite, cette ville a été reconstruite sans respect pour le patrimoine perdu à l'aide de constructions modernes mais sans âme. Depuis on appelle ce genre de politique d'urbanisation la bruxellisation.
(6) L'Archevêché de Buenos Aires avait annoncé assez rapidement après son élection la création d'une pièce-musée en son honneur dans les dépendances de la cathédrale. Il semblerait que ce soit désormais chose faite. Nous pourrons donc y jeter un coup d'œil : quelques vêtements et objets liturgiques dont il se servait fréquemment et des documents relatant les vingt ans d'épiscopat vécus dans cette ville où il est né le 19 décembre 1936.
(7) Aujourd'hui nord de l'Argentine et de l'Uruguay, Paraguay et sud de la Bolivie.
(8) Buenos Aires a une foultitude de saints patrons. La patronne des patronnes, c'est Notre-Dame de Bonaria, Madonne sarde qui a donné son nom à la ville (les "bons airs", les "bons vents", qui, au Moyen-Age, ramenaient en terre latine les chrétiens que les Sarrasins avaient fait prisonniers en Terre Sainte pendant l'une ou l'autre croisades, dans les grandes opérations de rachat d'esclaves conduites par les confréries charitables établies tout au long de la côte méditérranéenne). Buenos Aires a aussi pour patronne secondaire Notre-Dame des Neiges, honorée à Rome depuis une chute de neige en juin dans l'Antiquité (elle avait marqué les esprits, allez savoir pourquoi !). Elle est aussi placée sous l'invocation de l'Archange qui était tout particulièrement le gardien de la Forteresse elle-même. Et la statue est d'une grande beauté.
(9) Nous les retrouverons quelques jours plus tard, dans leur caserne de Palermo, sur un thème connexe. Le Régiment des Grenadiers à cheval est l'équivalent en France de la Garde Républicaine. 
(10) C'est sans risque pour votre porte-monnaie. Le poids financier des visites de musées est quasi nul dans le prix global du voyage. La plupart des musées inscrits au programme sont gratuits ! Et la majorité des musées en Argentine sont soit gratuits soit à prix symbolique (1 ou 2 pesos par personne). Ce qui nous permet de vous proposer un séjour tout compris tout en vous laissant une grande marge de manœuvre pour personnaliser votre voyage. Une option qui n'est guère imaginable sous nos latitudes où l'entrée dans les musées, même publics, est payante (et en plus, c'est assez cher).