samedi 9 novembre 2013

Les listes noires de la Dictature ressortent [Actu]

Les chefs des trois armes pendant la dernière dictature militaire
assimilés au pouvoir nazi du IIIème Reich par Página/12 en Une, hier

Jeudi dernier, on a découvert au sous-sol du Ministère de la Défense à Buenos Aires, des archives secrètes de la dernière dictature militaire. Dans ces papiers, se trouvaient des listes d'artistes mis à l'index par le gouvernement anticonstitutionnel : trois listes distinctes, respectivement des années 1979, 1980 et 1982, où les artistes, journalistes et autres intellectuels sont classés selon des catégories idéologiques supposées et des modalités paranoïaques d'inscription et de désinscription à l'index des personnalités non gratae.

Chose attendue : on trouve sur ces listes les noms du compositeur et pianiste Osvaldo Pugliese (un communiste encarté), de l'auteur-compositeur-interprète de folclore Mercedes Sosa (sympathisante communiste), de l'historien anarchiste Osvaldo Bayer, du groupe folclorista Los Trovadores de Cuyo, du chanteur de folclore Horacio Guarany (une des plus belles voix masculines de la musique de l'intérieur), du cinéaste Pino Solanas, du pianiste classique Miguel Angel Estrella, aujourd'hui Ambassadeur d'Argentine auprès de l'UNESCO, de l'auteur-compositeur interprète de folclore Víctor Heredia. On y trouve bien entendu les noms de Julio Cortázar, un castriste fervent, et celui de l'auteur-compositeur interprète péroniste María Elena Walsh, connue en particulier pour ses très belles et très intelligentes chansons pour les enfants et homosexuelle notoire (ce qui n'arrangeait évidemment pas le cas d'une péroniste à visage découvert).

Une des pages publiées par La Nación


Les documents ont été rendus publics dès le lendemain de leur découverte par les services du Ministère. Tant Página/12 que La Nación en faisaient état dans leurs éditions d'hier et c'est La Nación qui publiait le plus grand nombre de facsimilés...

Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12, qui en faisait sa une avec cette tristement célèbre formule de Goebbels