Le
Festival Populaire de Tango de Barracas investit dès ce soir
et jusqu'à dimanche ce quartier du sud de Buenos Aires, qui
fait l'objet de toutes les convoitises des promoteurs immobiliers
emmenés par le Gouvernement de la Ville autonome de Buenos
Aires, dont le chef est un homme d'affaires actif dans les travaux
publics (tiens donc !).
Ce
festival revendique sadimension politique dans un quartier très
pauvre, qui compte une villa de emergencia (ou villa miseria), en bon
français un bidonville important, immatriculé Villa
21-24. Il y a quelques semaines, le ministère national de la
Culture s'y est installé et y a établi une Casa de la
Cultura, dont les propositions se situent à l'opposé de
celles de la Casa de Cultura du Gouvernement
portègne.
Le
programme va donc être marqué par des enjeux locaux
importants et des participations engagées, comme celle de
Radio Gráfica, une radio associative installée dans des
locaux industriels abandonnés et squattés par
différents chantiers culturels comme c'est très fréquent
dans tout le sud et l'ouest de la capitale argentine. Parmi les lieux
significatifs, il faut parler de l'hôpital Borda, grand hôpital
psychiatrique fondé en 1864 (et que vient de toucher un
scandale médical qui laisse tout le monde bouche-bée),
et le Bar Los Laureles, qui fête cette année les 120 ans
de sa fondation (autrement dit, ça remonte au Moyen-Age, à
l'échelle du temps argentin)...
De
nombreux artistes vont se succéder dans tout le quartier, en
salle et en plein air. Les festivités se concluront à
la Casa de la Cultura, dimanche soir, et ce sera la première
fois qu'un festival se terminera dans une villa miseria, un lieu où
la culture a tant de mal à pénétrer (1).
Entrée
au chapeau partout (a la gorra, en argentin dans le texte).
Página/12
a consacré un article à l'événement dans
son édition de ce matin avec des interviews croisés de
divers acteurs du festival.
Pour
aller plus loin :
connectez-vous
à la Page Facebook du Festival.
(1)
C'est une des raisons pour lesquelles lorsque Human Trip
(www.humantrip.fr)
m'a demandé quelle action solidaire nous pouvions associer au
voyage que nous proposons à Buenos Aires après Pâques
prochain, j'ai très vite pensé au Proyecto de Orquestas
Infantiles, vaste chantier d'enseignement collectif de la musique
initié et dirigé par le Maestro Claudio Espector au
bénéfice des enfants de ces zones de pauvreté de
la capitale argentine. Voir mon Retour sur images du 4 octobre 2013.