Raúl Castro en scène (photo Página/12) |
Raúl
Castro, l'auteur et compositeur du groupe de murga Falta y Resto
(rien à voir avec l'homonyme cubain), a une belle formule pour
résumer le nouveau spectacle de la troupe qu'il dirige depuis
des dizaines d'années maintenant : La murga de todos los
tiempos. Il a déclaré à Cristian Vitale, de
Página/12, qu'il s'agissait d'un "graffiti de rue qui
prend vie et qui chante".
Falta
y Resto a été fondée en Uruguay, pendant la
dictature, pendant l'hiver 1980. Son répertoire rend compte
des luttes pour les droits de l'homme, la démocratie et la
justice sociale comme il convient au genre qu'il cultive, la murga,
une musique développée la plupart du temps pour ces
quelques jours de liberté de parole et de satyre qu'est le
carnaval, juste avant l'entrée en carême (et qui
aujourd'hui s'étend en maints endroits bien au-delà).
Falta
y Resto présente donc ce nouveau spectacle complet, avec
danse, acrobatie, clowneries, musique et chansons, à 23h, ce
soir, 9 novembre 2013, au ND Teatro, Paraguay 918, dans le quartier
de Retiro.
“Considero
que éste es el espectáculo más jugado de la
historia de la murga, porque con la simpleza de la imaginación,
y algunos trucos teatrales, paseamos a los espectadores por treinta
años de historia pasada, por las profundidades del presente y
por las incertidumbres de un futuro indescifrable.”
–La
despedida de 2031, por ejemplo.
–(Risas.)
Sí, es un simple juego de imaginación, en que no
hacemos futurología sino que inducimos al futuro. ¡Uruguay
Campeón del Mundo! Esperemos ganarle a Jordania. Vamos paso a
paso...
Página/12
- Je
considère que ce spectacle est le plus engagé de
l'histoire de la murga, parce qu'avec la simplicité
d'imagination et quelques trucs de théâtre, nous
emmenons les spectateurs en balade à travers trente ans
d'histoire passée, les abîmes du présent et les
incertitudes d'un futur indéchiffrable.
- Les
adieux de 2031 par exemple.
- (rires)
Oui, c'est un simple jeu d'imagination, nous n'y faisons pas de la
futurologie mais nous conduisons vers le futur. Uruguay champion du
Monde. Nous espérons l'emporter sur la Jordanie. Allons-y pas à
pas...
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
“Me
conformo con haber aportado algo a los cientos y miles de murgas que
se están formando en todo el sur de América, en un
proceso que entiendo como la explosión cultural más
rica y fermental de los últimos cien años en el
continente. Que no se enoje nadie, pero dentro de unos años
los que no lo quieren creer se van a dar cuenta y se dirán:
¿dónde estaba yo cuando esto sucedía?”,
sostiene Castro que, además de capo murguero, fue jugador de
básquet, obrero, perseguido político, acompañante
de literas y publicista. “Muchos años, muchas cosas... me
voy retirando, y de hecho el responsable general de este espectáculo
es mi hijo Felipe y el director escénico es Leandro, que es un
poco menor, pero igual de talentoso”.
–Dinastía
murguera...
–(Risas.)
Es un orgullo muy grande que mis hijos tomen la bandera y guíen
a la murga por los caminos que entiendan que tienen que venir, porque
lo más importante que tiene el hombre es la libertad.
Página/12
- "Je
suis content d'avoir apporté quelque chose aux centaines et
aux miliers de murgas qui se forment au fil du temps dans tout le sud
de l'Amérique, dans un processus que je comprends comme
l'explosion culturelle la plus riche et la plus féconde des
cent dernières années sur le continent. Sans vouloir
fâcher personne, d'ici quelques années, ceux qui ne
veulent pas y croire vont se rendre compte et ils se diront : Où
étais-je, moi, quand ça se passait ?" soutient Castro
qui, en plus de chef murguero, a été joueur de basket,
ouvrier, politique persécuté, steward et publiciste. " Bien des années, bien des choses... Je me retire peu à
peu et de fait, le responsable général de ce spectacle,
c'est mon fils, Felipe, et le régisseur, c'est Leandro, qui
est un peu plus jeune mais qui a autant de talent".
- Une
dynastie murguera
- (rires)
C'est une très grande fierté que mes enfants reprennent
l'étendard et guident la murga dans les chemins qu'ils pensent
être à venir parce que le plus important des biens d'un
homme, c'est la liberté.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Pour
aller plus loin :
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