Comptes noirs dans le viseur En Argentine, el blanco, c'est le centre de la cible D'où le sens de cible. |
Depuis un mois, l'administration fiscale fédérale argentine débusque les évadés fiscaux de toute espèce, particuliers et personnes morales. Le dernier fraudeur dont le nom ait été jeté en pâture à la presse n'est autre que la banque HSBC, dont les circuits d'évasion financière ont été révélés à l'AFIP par le fisc français, lui-même en guerre ouverte contre les filiales de certaines banques suisses qui ont accueilli complaisamment des comptes clandestines de contribuables hexagonaux.
Hier,
le journal de gauche Página/12 faisait sa une sur l'importance de la
fraude mise à jour dans la filiale argentine de la banque
internationale. Aujourd'hui, la rédaction enfonce le clou en
révélant des trucs et astuces employées par la société
financière pour escamoter les profits de quelques citoyens et
entreprises du Cône Bleu et faire disparaître de la masse monétaire
nationale argentine, puisque la devise du pays n'est pas convertible.
Ce
qui nous vaut deux unes ornées de calembours de potaches, comme
Página/12 sait les concocter pour réveiller ses lecteurs tous les
matins, sauf le 1er mai (la fête du travail, c'est
sacré).
Quant
aux faits de corruption dont un juge tâche de faire inculper la
Présidente en fonction, le quotidien s'est fait une religion :
c'est une machination des suppôts de la droite dans la magistrature.
Explication qui peut paraître simpliste dans un premier temps (et
très commode) mais qui n'est pas sans vraisemblance, même s'il sera
très difficile d'avoir le fin de l'histoire, dans un sens ou dans un
autre, car du fait des responsabilités politiques assumées par
Cristina Kirchner, les soupçons continueront de peser sur elle,
quand bien même on prouverait son innocence, et réciproquement (un
certain nombre de ses partisans continueront à croire en son
innocence quand bien même sa culpabilité serait prouvée par ce
juge ou un autre).
"Les petits bâtons qui se sont fait la belle" Palo, comme en français, c'est d'abord un bâton. Et comme en argot parisien, c'est aussi un million en devise nationale. |
Pour en savoir plus sur les dimensions
financières de l'affaire :
lire l'article d'hier sur les montants incriminés (3000 millions de pesos sur plus de 4000 comptes
distincts)
lire l'article d'hier sur le lanceur
d'alerte, Hervé Falciani, qui a déclenché le scandale en France
lire l'article de ce matin sur les
techniques employées pour tromper le fisc argentin.