Hier matin, le Pape François a visité
la FAO qui tient en ce moment sa deuxième conférence mondiale sur
l'alimentation. Il y a lancé un appel à réviser de fond en comble
les circuits de production et de distribution pour que les denrées alimentaires (qui existent en abondance pour tous) soient équitablement accessibles pour tous, puisque ce ne sont pas des marchandises comme les autres, sur
lesquelles les hommes aient le droit de spéculer comme ils le font aujourd'hui.
Avec l'art des phrases bien tournées
qui est le sien, il a insisté sur le fait que les pauvres exigeaient
la dignité et ne demandaient pas l'aumône. Il a aussi invité la
communauté internationale à prendre soin de la création, dont il a
parlé en bon Argentin qu'il est, laissant transparaître la notion
de Pachamama (1), citant la sagesse d'un vieux monsieur rencontré il
y a plusieurs années et qui lui avait déclaré : "Dieu pardonne
toujours, les hommes pardonnent parfois mais la Terre ne pardonne
jamais."
Les deux phrases ont été chaleureusement applaudies par les
délégations.
Et comme ce premier discours a été
tenu en espagnol, ce matin les journalistes argentins s'en régalent
dans le texte et ne cachent pas la fierté nationale qui les saisit
devant ce discours tenu dans la langue du pays devant une instance
internationale.
Certains quotidiens préfèrent
néanmoins mettre en avant des spéculations tapageuses sur la
sécurité du Pape, la mafia, les méchants drones et les vilains
loups solitaires que redouteraient Garde Suisse et Gendarmerie
pontificale. C'est le cas de La Nación et de Clarín, mes lecteurs
accoutumés l'avaient deviné.
Le second discours, en italien, a été
délivré devant le personnel de la FAO dans une salle adjacente.
Dans quelques jours, le Souverain Pontife s'adressera au Parlement européen. Il sera intéressant de voir comment la presse argentine rapporte ses propos et son déplacement.
Sur le discours du Pape :
lire l'article de Clarín
En français, vous pouvez accéder aux
informations du Vatican qui donnent un résumé des propos du Pape et
renvoie à sa traduction italienne (pour le texte intégral) avec
vidéo (donc en espagnol) (2).
Texte intégral du discours en espagnol
(sources Vatican).
(1) La Pachamama est un terme qui
désigne la terre (presque) déifiée telle qu'on la connaît dans le
Nord de l'Argentine où il s'agit d'une notion aborigène.
(2) La vidéo commence avec la fin du
discours de la reine d'Espagne, doña Letizia.