vendredi 25 mars 2016

Il y a deux cents ans aujourd'hui s'ouvrait le Congrès de Tucumán [Actu]

Alors que l'Argentine avait hier les yeux fixés sur le quarantième anniversaire du coup d'Etat de Videla et consorts, le 24 mars 1976, qui installait un gouvernement dictatorial sanglant pour sept longues années, et que pour la première fois droite et gauche commémorent l'événement (1), c'est aujourd'hui le bicentenaire d'un autre acte important dans l'histoire du pays qui va dans le sens opposé.

Il y a deux cents aujourd'hui en effet s'ouvrait la session du Congrès de Tucumán, l'assemblée constituante qui allait aboutir en juin à l'élection de Juan Martín de Pueyrredón au Directorat Suprême des Provinces Unies du Sud puis le 9 juillet 1816 à la Déclaration d'indépendance de ces mêmes provinces qui prendraient près de quarante ans plus tard le nom définitif de République Argentine.


Edition spéciale de la Gaceta de Buenos Aires
le journal officiel révolutionnaire
le 6 avril 1816
Cliquez sur l'image pour lire ce récit de la séance inaugurale

La maison où se tenait l'Assemblée est devenue un musée national, situé à San Miguel de Tucumán, la capitale de la province du même nom, dans le nord-ouest argentin. Une très belle maison qui finit de se refaire une beauté pour le mois de juillet : les doreurs et autres restaurations sont au travail.

Les honneurs militaires devant la maison
un jour de fête nationale

Pour aller plus loin :
lire l'article de La Nación d'avant-hier sur ce bicentenaire que le journal avance d'un jour et que l'actualité a fait disparaître des préoccupations nationales (entre 40ème anniversaire, visite d'Obama et terrorisme en Europe)
lire l'article de La Nación sur sa sélection d'ouvrages se rapportant à la dictature : une bibliographie de vingt titres (je n'avais encore jamais vu ce quotidien faire cet effort de vulgarisation sur ce thème)
lire l'article de La Nación sur la présidence de Jimmy Carter à propos de la dictature : un autre président démocrate qui prenait ses distances avec ce régime mis en place avec l'aide de la CIA
consulter le site Internet du Museo Casa Histórica de San Miguel de Tucumán
consulter la page Facebook du musée.



(1) Pas tout à fait à l'unisson mais c'est déjà un très grand progrès que l'événement soit reconnu pour ce qu'il fut, un crime contre la démocratie, par les deux secteurs politiques opposés. Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu auparavant ces mots dans la presse patricienne (La Nación, La Prensa, Clarín...). Jusqu'à présent, la commémoration était uniquement le fait de la gauche et des ONG des droits de l'homme. Or avant-hier, même la Gouverneure macriste de la Province de Buenos Aires a tenu à recevoir Estela de Carlotto et lui a promis de mettre tout en œuvre pour que les archives provinciales soient ouvertes aux recherches concernant les disparus et surtout les bébés volés à leurs familles pendant cette période de sinistre mémoire.