Hier, la Chambre
criminelle a résolu d'envoyer à la Justice fédérale l'instruction
sur la mort violente du procureur Alberto Nisman, retrouvé mort dans
sa salle de bain le 18 janvier 2015. Cette décision fait suite au
fait que la juge d'instruction portègne, Fabiana Palmaghini, s'est
jugée incompétente il y a de cela quelques semaines.
La Chambre criminelle a
justifié sa décision par le fait que le procureur bénéficiait
d'une protection rapprochée, ce qui signifie que l'Etat avait conçu
des inquiétudes pour sa sécurité, or il était un magistrat
fédéral. Sa mort est donc du ressort de ce niveau de justice. On
aurait donc pu accéder à la demande de la famille plus tôt
puisqu'il n'y a rien de nouveau.
Página/12 souligne donc
lourdement que la décision de la Chambre correspond comme par hasard
au souhait émis, presque publiquement, par le Président Mauricio
Macri et par l'ex-épouse du défunt, violemment anti-kirchneriste et
qui appartient au même milieu social que la plus grande partie des
membres du nouveau gouvernement... Dès que la juge d'instruction
s'était déclarée incompétente, le soupçon d'une justice aux
ordres avait été soulevé et pas seulement par Página/12, tant le
revirement soudain de la magistrate était voyant et ses arguments
peu crédibles (elle motivait sa décision sur des faits connus de
tous depuis plusieurs mois) et ce ne sont pas les motifs de la Chambre qui vont lever ces hypothèses désagréables.
Les quatre journaux
nationaux se font donc l'écho de cette péripétie de la procédure,
malgré la lourdeur de l'actualité du jour, avec l'arrivée de la
famille Obama à Buenos Aires dans la nuit (le président des
Etats-Unis est arrivé avec sa femme, ses deux filles et sa
belle-mère) et les attentats qui ont frappé Zaventem et Bruxelles
hier.
Pour aller plus loin :
lire l'article de
Página/12 (opposition)
lire l'article de Clarín
(majorité)
lire l'article de La Nación (majorité)
lire l'article de La Prensa (majorité)