samedi 12 mars 2016

Journée de soutien à ECuNHi [à l'affiche]


ECuNHi, le centre culturel de l'association Madres de Plaza de Mayo, sur le campus de l'ex-ESMA, organise une après-midi militante aujourd'hui, samedi 12 mars 2016, contre le Gouvernement en place, qui lui a coupé quelques vivres, en éliminant un bon nombre de contrats de travail dont le montage ne lui semblait pas très catholique.


Depuis, le centre est en difficulté et rouspète en criant très fort, tandis que la présidente de l'association continue à se déclarer en guerre contre le Président, dûment élu, un président qu'elle ne cesse de flétrir et qu'elle estime illégitime, parce qu'il est de droite et elle de gauche (1).


De 16h à 20h30, le centre propose donc différentes activités pour son public habituel : enfants et personnes du troisième âge.

Participation libre. Maintien des activités même par temps pluvieux.

Página/12 a fait de la manifestation à ECuNHi la une de ses pages culturelles
Au centre de la photo, plus grande que ses compagnes de lutte
Hebe de Bonafini, la présidente de Madres de Plaza de Mayo, en guerre ouverte avec Macri
(C'est moi qui ai disposé l'image en format paysage)

Dans le même temps, le gouvernement argentin affirme qu'il négocie actuellement avec les Etats-Unis, en préparation de la visite de Barack Obama, du 23 au 25 mars, l'ouverture des archives secrètes concernant la dictature en Argentine, une réclamation de longue date des organisations argentines des droits de l'homme. Claudio Avruj, le secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, dont les bureaux sont situés sur le site de l'ex-ESMA, espère une visite du président des Etats-Unis dans ces lieux que les militaires putschistes avaient transformés en prison et centre de torture clandestin. Une visite que Estela de Carlotto, la présidente de Abuelas de Plaza de Mayo, a rejetée par avance, avec des arguments très contestables (que j'ai analysés il y a une semaine). Et pourtant, c'est bien Claudio Avruj qui a raison : on ne peut pas en même temps exiger que les activités des centres culturels soient entièrement (ou presque) subventionnées par l'Etat fédéral et interdire à ce même Etat d'y convier les inviter de sa diplomatie. Et cela ne veut pas dire que l'équipe gouvernementale se prend pour la propriétaire du pays. Elle est juste comptable de l'emploi des infrastructures et des finances publiques et le Président a été élu pour cela.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Página/12 sur la demi-journée militante à ECuNHi
lire l'article de La Nación sur les projets de visite de Barack Obama à l'ex-ESMA
lire l'interview de Claudio Avruj dans La Nación : il s'y exprime notamment sur les procès contre les criminels de la dictature qui suivront leur cours. Voir également l'interview de Conversaciones, les vidéos accessibles sur le site Internet du quotidien.
En revanche, l'éditorial de Carlos Pagni dans La Nación est très contestable : il y affirme que les Etats-Unis n'y sont pour rien dans la dictature militaire qui a frappée l'Argentine entre 1976 et 1983 alors que l'implication de la CIA dans le coup d'Etat ne fait plus aucun doute pour personne, pas même pour les citoyens des Etats-Unis raisonnablement informés.

Ajout du 13 mars 2016 :
lire l'article de Página/12 sur le succès de la manifestation


(1) C'est une chose qui me frappait chez certains des militants kirchneristes depuis le mandat de Néstor Kichner. En les écoutant parler, je me disais qu'il ne ferait pas bon leur confier le pays parce qu'ils seraient les premiers à y faire régner une autre dictature, menant une politique opposée à celles des généraux mais guère plus tolérante ni plus pacifique...