La photo centrale montre le président avec le roi d'Espagne et annonce en titre la nomination de Ricardo Alfonsín Cliquez sur l'image pour obtenir une haute résolution |
Ricardo Alfonsín est un ténor de la UCR (Unión Cíviva Radical), le plus vieux parti argentin, qui s’est fondé en
1891 pour lutter contre la corruption (inimaginable) de la Generación
del Ochenta (le groupe au pouvoir entre 1880 et 1916), pour l’État
de droit et l’élargissement démocratique en Argentine. Ricardo
Alfonsín est aussi le fils de Raúl Alfonsín, le premier président
argentin après la fin de la dernière dictature militaire, en
décembre 1983.
Pendant
tout le mandat de Mauricio Macri (2015-2019), alors que son parti
appartenait à la coalition de gouvernement (1), il a toujours
manifesté une distance vis-à-vis de la politique de la majorité à
laquelle il était censé appartenir : la politique sociale, la
politique industrielle, la politique financière et la politique
étrangère, notamment cette question que Macri a complètement
laissé tomber, la souveraineté argentine sur les îles Malouines,
qui font partie constitutionnellement du territoire national.
Sans
grande surprise, il vient de rallier officiellement la nouvelle
majorité en acceptant la mission d’ambassadeur argentin auprès du
gouvernement espagnol. Cette nomination lui vaut de vertes critiques
de la part de plusieurs de ses compagnons radicaux mais il n’en
tient guère compte. E, janvier, il avait averti tout le monde qu’il
verrait comment il allait évoluer s’il voyait la UCR continuer à
soutenir Macri (avec tous les scandales qui se révèlent à son
sujet les uns derrière les autres). Or Alfredo Cornejo, le président
du parti et ex-gouverneur de Mendoza, reste ancré à droite et
développe des argumentations qui asservissent le parti à l’esprit
néolibéral qui règne sur le monde.
Le
président Alberto Fernández a présenté hier le prochain
ambassadeur au roi Felipe VI, lors de sa visite officielle en
Espagne (2), avec une formule qui fait fi du protocole traditionnel :
« Je t’ai amené un ami », a-t-il déclaré au roi
d’Espagne (3).
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Clarín
(1)
Sous Mauricio Macri, l’ambassadeur argentin auprès de l’UNESCO
était lui aussi un membre de l’UCR : Rodolfo Terragno, un
juriste qui se pique de faire de l’histoire et signé plusieurs
ouvrages quelque peu romancés autour de la figure de José de San
Martín.
(2)
Il est en France depuis ce matin. Il a petit-déjeuné avec des chefs
d’entreprise et déjeuné avec Emmanuel Macron qui lui a promis son
soutien à la renégociation de la dette argentine auprès du FMI (et
des créanciers privés).
(3)
Le protocole veut que le roi d’Espagne tutoie tout le monde mais en
général, les autres le voussoient. Dans ce cas-ci, entre chefs
d’État de langue espagnole et de deux pays où le tutoiement est
de rigueur, on est passé au tu des deux côtés.