Susana Mirassou à son bureau de l'INTA |
L’Institut national de technologie agricole
reçoit de son ministre de tutelle une présidente. Comme en France,
dans le monde agricole argentin, l’introduction des femmes à des
postes à haute responsabilité ne va pas de soi mais c’est la
volonté de ce nouveau gouvernement de promouvoir l’égalité
femme-homme en l’appliquant dès les premiers mois aux nominations
auxquelles il procède.
En
l’occurrence, le ministre a choisi une ingénieur agronome, Susana
Mirassou. Personne ne devrait pouvoir contester sa compétence mais
elle va sans aucun doute rencontrer des manifestations de machisme en
cumulant à ce poste les qualités de femme et de militante de
gauche, le grand patronat rural ne penchant pas vraiment de ce
côté-là, même si ce même patronat n’a rien à dire dans les
activités de cet organisme de recherche. On peut espérer que les
chercheurs et les ingénieurs auront plus de respect pour leur
présidente.
L’INTA
est compétent dans tous les domaines du secteur : culture,
élevage et pêche. Avec la nouvelle majorité, l’organisme devrait
à nouveau s’intéresser à l’agriculture familiale, aux petits
producteurs indépendants, aux coopératives, toutes formes
d’exploitation qui avaient été laissées de côté par le
gouvernement Macri au détriment de la qualité artisanale des
produits agro-alimentaires et de la montée en valeur de la notion de
terroir, qui naît tout doucement dans quelques exploitations un peu
partout dans le pays. Il y a fort à parier aussi que le secteur bio
sera techniquement soutenu pour la lutte contre la pollution et en
faveur de la diversification alimentaire (dans une agriculture qui
s’enfonce chaque jour davantage dans la monoculture). L’agriculture
biologique correspond de surcroît à une demande croissante mais
encore timide des consommateurs. Comme l’INRA en France, l’INTA
développe des semences innovantes, des technologies de culture, des
innovations vétérinaires.
Pour
aller plus loin :
lire
l’article de Página/12 qui insiste sur la nomination d’une femme
lire
l’article de Clarín qui préfère parler d’autre chose
consulter
le site Internet de l’INTA et sa page Facebook
Ajout du 11 février 2020 :
lire dans Página/12
cette interview de Susana Mirassou qui veut promouvoir l’agriculture
à échelle humaine et familiale