mardi 25 février 2020

Une lame d’acier au bord de l’eau en hommage à San Martín [Actu]

Le projet tel que son architecte le présente
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Aujourd’hui, 25 février, Yapeyú et toute la province de Corrientes fêtent l’anniversaire de la naissance de José de San Martín, le Père de la Patrie (1778-1850). A cette occasion, un architecte uruguayen de renommée internationale, Rafael Viñoly, présente un projet de monument colossal qui rendrait hommage au héros américain : une lame de sabre en acier s’élevant à 250 mètres au-dessus de la rive argentine du Río Uruguay et s’éclairant de flammes vives les jours de commémoration patriotique (1).

Les ruines de la maison natale de San Martín à Yapeyú (musée national)
La bourgade a été incendiée en 1817 par les Brésiliens
qui tentaient de s'emparer de cette rive de l'Uruguay

Le monument est une allusion gigantesque au sabre avec lequel San Martín a instruit ses soldats et combattu sur les champs de bataille tout au long de ses campagnes émancipatrices à travers le sud du continent de 1812 à 1822 (2). Il a donc du sens. Et en prime de l’élégance, ce qui ne gâche rien. Il s’élèverait tout au bout d’une des rues de Yapeyú, aujourd’hui un village mais en 1778, c’était une ville d’environ 8 000 âmes, une assez grande ville pour l’époque, dans le Nouveau Monde.

A Mendoza, c’est-à-dire à l’autre bout de l’Argentine, le Monument à l’Armée des Andes (3) est aussi l’œuvre d’un artiste uruguayen (en 1917). L’identité de l’homme fait donc sens dans l’histoire de l’art commémoratif en Argentine.

Le vrai sabre de San Martín dans sa vitrine du Museo Histórico Nacional
Il est gardé par deux grenadiers à cheval de chaque côté

Ce colosse aurait l’avantage d’attirer les touristes sur place, ce qui ne serait pas un mal pour autant qu’ils soient accueillis dans des infrastructures économes en énergie et peu polluantes (et ce n’est encore que rarement le cas dans la région).

Rafael Viñoly s’efforce de faire aboutir le projet et le donne, gracieusement, à l’Argentine, où il a fait ses études.

Extrait de San Martín par lui-même et par ses contemporains
Editions du Jasmin
En septembre 1843, à Paris, Juan Bautista Alberdi (1811-1884),
futur auteur de la Constitution argentine,
se trouve dans la maison de campagne de San Martín
et raconte ce qu'il a vu dans son bureau
où il a pu tenir la célèbre arme dans ses mains

Aujourd’hui, Clarín propose à ses lecteurs un article splendidement illustré pour saluer la mémoire du général. A lire ou au moins, si l’on ne parle pas espagnol, à parcourir des yeux !



(1) Si l’on conjugue le calendrier sanmartinien et le calendrier national, on peut aboutir à une quinzaine de jours dans l’année : les 3, 12 et 25 février, les 9 et 16 mars, le 5 avril (San Martín), le 25 mai, le 20 juin, le 9 juillet, le 17 août et le 20 novembre (Nation), pour ne pas citer les dates des victoires de San Martín au Chili et ses grandes dates au Pérou et en Équateur.
(2) Cette arme, à laquelle San Martín tenait comme à la prunelle de ses yeux, est exposée au Museo Historico Nacional, à San Telmo, à Buenos Aires. Il est gardé nuit et jour par des soldats du Régiment des Grenadiers à cheval.
(3) Actuellement, je prépare la communication d’une conférence sur San Martín que je donnerai le 26 mars à Paris en partenariat avec le Souvenir Napoléonien et le CECUPE (centre culturel du Pérou en France). J’ai choisi une photo du monument mendocin pour l’affiche numérique. Peut-être un jour, pourrais-je utiliser cette lame façon Tour Eiffel au bord d’un fleuve au pays de la yerba mate...