Le projet tel que son architecte le présente Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Aujourd’hui, 25 février, Yapeyú et toute la province de
Corrientes fêtent l’anniversaire de la naissance de José de
San Martín, le Père de la Patrie (1778-1850). A cette
occasion, un architecte uruguayen de renommée internationale, Rafael
Viñoly, présente un projet de monument colossal qui rendrait
hommage au héros américain : une lame de sabre en acier
s’élevant à 250 mètres au-dessus de la rive argentine du Río
Uruguay et s’éclairant de flammes vives les jours de commémoration
patriotique (1).
Les ruines de la maison natale de San Martín à Yapeyú (musée national) La bourgade a été incendiée en 1817 par les Brésiliens qui tentaient de s'emparer de cette rive de l'Uruguay |
Le monument est une
allusion gigantesque au sabre avec lequel San Martín a instruit
ses soldats et combattu sur les champs de bataille tout au long de
ses campagnes émancipatrices à travers le sud du continent de 1812
à 1822 (2). Il a donc du sens. Et en prime de l’élégance, ce qui
ne gâche rien. Il s’élèverait tout au bout d’une des rues de
Yapeyú, aujourd’hui un village mais en 1778, c’était une ville
d’environ 8 000 âmes, une assez grande ville pour l’époque,
dans le Nouveau Monde.
A Mendoza, c’est-à-dire
à l’autre bout de l’Argentine, le Monument à l’Armée des
Andes (3) est aussi l’œuvre d’un artiste uruguayen (en 1917). L’identité
de l’homme fait donc sens dans l’histoire de l’art commémoratif
en Argentine.
Le vrai sabre de San Martín dans sa vitrine du Museo Histórico Nacional Il est gardé par deux grenadiers à cheval de chaque côté |
Ce colosse aurait
l’avantage d’attirer les touristes sur place, ce qui ne serait
pas un mal pour autant qu’ils soient accueillis dans des
infrastructures économes en énergie et peu polluantes (et ce n’est
encore que rarement le cas dans la région).
Rafael Viñoly
s’efforce de faire aboutir le projet et le donne, gracieusement, à
l’Argentine, où il a fait ses études.
Extrait de San Martín par lui-même et par ses contemporains Editions du Jasmin En septembre 1843, à Paris, Juan Bautista Alberdi (1811-1884), futur auteur de la Constitution argentine, se trouve dans la maison de campagne de San Martín et raconte ce qu'il a vu dans son bureau où il a pu tenir la célèbre arme dans ses mains |
Aujourd’hui, Clarín
propose à ses lecteurs un article splendidement illustré pour saluer la
mémoire du général. A lire ou au moins, si l’on ne parle pas
espagnol, à parcourir des yeux !
(1) Si l’on conjugue
le calendrier sanmartinien et le calendrier national, on peut aboutir
à une quinzaine de jours dans l’année : les 3, 12 et 25
février, les 9 et 16 mars, le 5 avril (San Martín), le 25 mai, le
20 juin, le 9 juillet, le 17 août et le 20 novembre (Nation), pour
ne pas citer les dates des victoires de San Martín au Chili et ses
grandes dates au Pérou et en Équateur.
(2) Cette arme, à
laquelle San Martín tenait comme à la prunelle de ses
yeux, est exposée au Museo Historico Nacional, à San Telmo, à
Buenos Aires. Il est gardé nuit et jour par des soldats du Régiment
des Grenadiers à cheval.
(3) Actuellement, je
prépare la communication d’une conférence sur San Martín
que je donnerai le 26 mars à Paris en partenariat avec le Souvenir
Napoléonien et le CECUPE (centre culturel du Pérou en France). J’ai
choisi une photo du monument mendocin pour l’affiche numérique.
Peut-être un jour, pourrais-je utiliser cette lame façon Tour
Eiffel au bord d’un fleuve au pays de la yerba mate...