mercredi 19 février 2020

La gauche et la droite à couteaux tirés pour la présidence d’un club de football [Actu]


Le syndicaliste Hugo Moyano, l’un des ténors de la CGT, le syndicat lié au péronisme historique, un camionneur au verbe haut et très agressif envers la droite, malgré son étrange tentative de rapprochement avec Mauricio Macri qui n’a pas fait long feu dans les premiers mois du mandat présidentiel de celui-ci en 2016, et Patricia Bullrich, l’ancienne ministre de la Sécurité de Macri, haïe par la gauche (et l’adjectif est faible) et elle aussi violente dans ses propos comme dans ses actes politiques, se disputent actuellement la présidence du Club Atlético Independiente, dont les joueurs sont surnommés les Diablos Rojos (les diables rouges), à cause du maillot (rien à voir avec l’équipe nationale belge), l’un des très nombreux clubs professionnels de Buenos Aires, qui jouent à l’ombre des deux géants, Boca Juniors au sud et River Plate au nord.

La lutte de ces deux personnalités hors normes, chacune dans sa catégorie, nous paraît, à nous en Europe, assez surréaliste. Elle n’en montre pas moins à quel point le football est pour la société argentine un lieu où se rencontrent ses grands enjeux, d’une manière symbolique tant qu’on est sur la pelouse.

Ce qui éclaire d’un autre jour la très récente et très décriée nomination de Mauricio Macri à la tête de la Fondation de la FIFA (1), autre singularité assez mystérieuse pour les Européens, où un ancien chef d’État cherche à continuer d’exister à travers ce sport emblématique.

Ceci dit, si Patricia Bullrich se fait élire, son élection va féminiser le monde footeux et sérieusement chahuter le Landerneau du ballon rond.

Pour en savoir plus :
lire l’article de Página/12 (pas tendre pour l’ancienne ministre, sa bête noire)
lire l’article de Olé, un quotidien sportif, où le vice-président du club, Pablo Moyano, le fils de Hugo, dans le même style que son père, dézingue la candidature de l’ex-ministre dont il doute même qu’elle ait payé sa cotisation, qu’elle soit jamais venu voir un match, qu’elle sache où se trouve le stade du club, tant il est vrai que dans sa carrière politique de parlementaire puis de ministre, elle n’a jamais montré le moindre intérêt public pour le foot.



(1) après que son équipe dirigeante du Boca Juniors ait été remplacée par une autre liste, inscrite nettement plus à gauche. Et n’oublions pas le ministre des sports, au niveau fédéral, qui n’est autre que l’ancien président du San Lorenzo de Almagro, le fameux club dont le Pape François est sociétaire depuis sa jeunesse.