Sous la photo : "La vague de foulards verts, encore une fois au Congrès" Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Hier, les mouvements féministes argentins
favorables à la
légalisation de l’avortement, toujours officiellement considéré
comme un crime (1),
ont organisé de très grands rassemblements sur les places centrales
de toutes les capitales du pays. Dans la Ville de Buenos Aires, la
manifestation s’est tenue sur Plaza del Congreso, face au palais
parlementaire où la loi fédérale sera bientôt débattue. La
place était donc couverte de personnes agitant les foulards verts
qui symbolisent la cause depuis quelques années.
Force
est de constater que partout, la manifestation a été imposante.
"L'avortement sera légal", dit le gros titre sur cette vue de la place la nuit dernière |
Le
mot d’ordre des militants de la légalisation a devancé le
rendez-vous donné par l’Église pour une grand-messe de
célébration de la vie à Luján, dans le grand sanctuaire marial national. Il faudra alors compter les
foulards bleus, si l’épiscopat choisit
d’autoriser d’arborer ce symbole devenu
ces derniers temps beaucoup plus
politique, voire
partisan que spirituel.
Pour
en savoir plus :
lire
l’article de Página/12, très favorable à un changement de la loi
de très longue date
lire
l’article de Clarín, qui sera sans doute de l’avis de celui qui
gagnera (c’est un tabloïd classique)
lire
l’article de La Nación, de moins en moins hostile à un
changement.
(1) Depuis l'arrivée aux affaires de la nouvelle majorité de gauche, l’avortement est de fait rendu accessible à n’importe
quelle femme par le biais d’une modification du protocole médical
destiné aux praticiens : il suffit que la femme voulant avorté
déclare sur l’honneur au médecin avoir été violée puisque
depuis un siècle, dans ce cas, ni le médecin ni la femme ne peuvent
être poursuivis devant les tribunaux, à condition toutefois que le
viol ait été reconnu par un juge. Actuellement, si les médecins
acceptent d’appliquer le protocole, le femme n’a même pas besoin
de produire une plainte en justice. Sa parole suffit. Le
problème, c’est qu’il s’agit d’une déclaration sur
l’honneur et que la femme ment, puisque la plupart des avortements ne relèvent pas d'une décision après un crime. Par conséquent, cette
disposition ne peut être que transitoire et le président a annoncé
il y a peu qu’il enverrait bientôt un prochain de loi au Congrès.