mercredi 24 novembre 2021

Attentat contre Clarín, heureusement sans victime [Actu]

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Hier soir, alors que la nuit était déjà tombée depuis longtemps, peu après 23 h, neuf personnes (au moins), cagoulées et vêtues de noir, ont jeté sur le trottoir, devant l’une des entrées (alors fermée) du quotidien Clarín, une huitaine de cocktails Molotov confectionnés dans des bouteilles en verre. Les explosifs n’ont fait ni victime ni dégât important. L’incendie provoqué par les projectiles a été très vite maîtrisé par les pompiers arrivés sur les lieux dix minutes plus tard.

Le gros titre est consacré à un nouvel accord
de gel de prix entre gouvernement et distribution
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Sitôt leur forfait commis, les individus ont pris la fuite en faisant le tour du quartier pour se disperser finalement dans Parque Lezama, à quelques jets de pierre au nord-est des locaux de Clarín. Dans la première rue dans laquelle ils ont bifurqué, ils s’étaient délestés de leurs vêtements de camouflage. Ce faisant, ils ont laissé de nombreux indices de leur identité et la police s’est aussitôt mise à les exploiter. Leurs faits et gestes devant leur cible ont été filmés grâce à diverses caméras de vidéo-suveillance et leur fuite a aussi pu être reconstituée.

Trois des malfaiteurs seraient des femmes et il semblerait que l’un des assaillants soit connu d’Interpol. Pour le moment, la police n’a rien trouvé les concernant dans les données conservées par la police aux frontières.

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L’attentat a fait l’unanimité contre lui : tout le personnel politique, à commencer par le président, a manifesté sa solidarité avec le quotidien. Les organismes professionnels ont fait de même.

Les locaux du journal sont désormais gardés par la police. En l’absence de revendication, on attend les résultats de l’instruction pour comprendre ce qu’il s’est passé, même si bon nombre de politiques font déjà des déclarations plus tonitruantes les unes que les autres, pour servir comme d’habitude leurs intérêts partisans. Le magistrat en charge du dossier se contente d’instruire pour « intimidation publique ».

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Quant aux habitants du quartier de Barracas, où l’incident s’est produit, ils mettront sans doute quelque temps à récupérer un sommeil tranquille.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12, le seul à traiter discrètement l’événement sur sa une (il est probable qu’il en aurait été autrement s’il y avait eu des dégâts)
lire l’article principal de La Prensa
lire l’article de La Prensa relatant les faits
lire l’article principal de Clarín qui consacre plusieurs de ses pages intérieurs à l’événement

Ajouts du 25 novembre 2021 :
L’enquête judiciaire s’oriente vers un groupe anarchiste mais un député péroniste avance la thèse (un chouia complotiste à ce stade des investigations) d’une réaction de vengeance de la police locale de Buenos Aires à la suite de l’arrestation de trois collègues suspects d’avoir causé la mort d’un jeune homme de 17 ans par mauvais usage de leurs armes à feu (trois cas de gâchette facile comme on nomme les « bavures » en Argentine –
gatillo fácil). Mais pourquoi donc s’en prendre à Clarín ? Le journal n’est pas un champion de la lutte contre les violences policières.
Pour en savoir [un peu] plus :
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

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Ajouts du 14 décembre 2021 :
L’Argentine a lancé un mandat d’arrêt international mandat contre deux des personnes, aujourd’hui en fuit, qui ont perpétré l’attentat au cocktail Molotov contre la rédaction de
Clarín (voir une ci-dessus). Ces deux auteurs ont été formellement reconnus grâce aux enregistrements de la vidéo de surveillance dans la rue. L’un de leurs complices est sous les verrous depuis quelques jours.
Pour aller plus loin :
lire l’entrefilet de La Prensa
lire l’article de Clarín