lundi 27 octobre 2025

Ainsi donc, l’Argentine a basculé peut-être sans remède [Actu]

"Le péril violet", dit le gros titre
du seul quotidien de gauche à l'échelle nationale
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Il y a 79 ans, l’ambassadeur des États-Unis en Argentine, un homme d’affaires que n’étouffaient pas les scrupules, un certain Braden, osait ouvertement fédérer tout l’arc politique qui n’adhérait pas aux positions de Perón sur une seule candidature à l’élection présidentielle et Perón a été triomphalement élu avec 56 % des voix dès le premier tour puisque l’élection se résumait, comme disait le slogan de ses partisans, à « Braden ou Perón ». En 1946, les Argentins ont choisi l’indépendance et la souveraineté nationale et ils ont pu les conserver au moins jusqu’en septembre 1955 et le coup d’État contre Perón réélu, organisé par la Marine avec l’aide et le soutien de la CIA.

Cette année, en toute connaissance de cause, avec près de deux ans d’expérience de la dérégulation à la sauce Mileí, avec la dépression qui s’annonce à l’horizon et des pertes d’emplois abyssales dans la fonction publique, les services et l’industrie, les Argentins viennent de choisir la soumission aux États-Unis de Donald Trump. Ils viennent de renoncer à leur souveraineté proclamée en 1816 et à la solidarité envers les plus vulnérables, au premier chef les malades et les handicapés, au plus grand profit des plus grosses fortunes du pays et des investisseurs/prédateurs étrangers. Ce triomphe de Mileí surprend tout le monde y compris dans son propre camp. Lui-même n’y croyait pas. La presse argentine, y compris celle de droite, reste bouche bée.

"La Libertad Avanza a fait un carton", dit le gros titre
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Il n’y a pas grand-chose à dire de plus devant ces résultats que sur place, mes amis argentins eux-mêmes ont bien du mal à comprendre. Malgré les scandales qui ont éclaté tout au long des deux ans et singulièrement depuis juin dernier, Mileí et sa clique emportent au moins un tiers des sièges à pourvoir au Congrès, ce qui aura pour effet de bloquer systématiquement toutes les tentatives de rejet des veto présidentiels, empêchera de toutes manières le vote de quelque loi que ce soit qui redistribue un tant soit peu les richesses du pays et financent la culture et l’économie du savoir ou, enfin, consacre le refus du président de mettre en œuvre les lois récemment votées pour maintenir en fonctionnement l’hôpital des enfants malades, le Garrahan, un établissement de pointe que toute l’Amérique du Sud enviait jusqu’à présent à Buenos Aires, ainsi que les universités nationales, à bout de souffle à cause du manque de budget.

"Mileí fait un carton, laisse le peronisme KO et appelle
les gouverneurs à faire un accord", dit le gros titre
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Avec 99,3 % des bureaux de vote dépouillés, vers 4h du matin heure locale, à l’heure où la plupart des quotidiens de presse écrite bouclaient leurs éditions d’aujourd’hui, on obtenait les résultats provisoires suivants :

A la Chambre des députés, qui devait être renouvelée de moitié, LLA (Mileí) remporte 40,7 % des voix et Fuerza Patria (courage, Patrie, ou vas-y, Patrie), regroupant tous les courants du peronisme de gauche unis pour présenter des candidatures communes, 34,9 %.
Au Sénat, dont un tiers des sièges était en jeu, LLA remporte 42 % et Fuerza Patria 36,9 %.
Dans un pays où le vote est obligatoire, seuls 68,4 % des électeurs se sont déplacés, un des chiffres les plus bas depuis le retour à la démocratie en décembre 1983.

Dans certaines provinces, les deux partis arrivent au coude à coude.

Pour les élections à la chambre basse, tel est le cas de la province de Buenos Aires (qui ne comprend pas la ville homonyme qui a largement plébiscité LLA), la province de Chubut en Patagonie, la province viticole et andine de La Rioja (où Fuerza Patria arrive en tête pour quelques décimales), La Pampa, au sud de la Province de Buenos Aires, et enfin Santa Cruz, le fief des Kirchner dans le sud de la Patagonie, où une étiquette locale, Fuerza Santacruceña, arrive en tête. Là aussi, quelques décimales la séparent de LLA (32,1 contre 31,7).
A Corrientes, dans le nord-est du pays, la province des agrumes et de la yerba mate, c’est un parti local qui obtient la première place, devant les mileistes puis Fuerza Patria.
A Formoza, dans l’extrême-nord argentin, les péronistes l’emportent très largement sous une étiquette locale, Frente para la Victoria (une étiquette peroniste qui date d’élections précédentes).
A San Juan, dans les Andes, la gauche de gouvernement, sous l’étiquette locale Fuerza San Juan, arrivent en tête avec un peu plus de 2 points d’avance sur le second, un parti local, tandis que LLA enregistre un peu plus de 8 points de retard sur les péronistes de Fuerza San Juan.
Dans la province de Tucumán où fut proclamée l’indépendance en 1816 et où est né le père de la Constitution, Juan Bautista Alberdi, une formation locale, Frente Tucumán Primero, devance de loin LLA, par 50,6 % contre 35,1.

"Mileí obtient un incontestable succès
et appelle à chercher des accords", dit le gros titre
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L’actuel ministre de la Défense, Luis Petri, est élu député avec une marge de presque 28 points sur les suivants. Il faudra donc le remplacer à la tête des armées. Ce pour quoi Mileí vient d’annoncer qu’il prendrait son temps pour remanier son gouvernement et d’ailleurs, le ministre de la Justice, qui avait annoncé son départ jeudi sur les réseaux sociaux, est tout près de se raviser : il se dit ce matin « indéfectiblement lié à l’aventure politique » de LLA.

Dans les mois qui viennent, il est à craindre que Mileí, encouragé par ce succès et par le soutien de son ami Trump, accorde une amnistie complète à tous les bourreaux de la dictature militaire de 1976-1983, qu’il fasse libérer ceux des condamnés qui restent incarcérés, qu’il détruise les outils de recherche des survivants, les enfants volés sous cette même dictature et que recherche l’association Abuelas de Plaza de Mayo, ces outils qui ont montré la voie à tant d’autres pays où des phénomènes similaires ont existé avec la population autochtone comme en Irlande ou en Espagne ou avec la population des colonies ou ex-colonies (la France est d’ailleurs concernée avec le cas de très nombreux enfants réunionnais) et qu’il fasse fermer les lieux de mémoire dédiés aux victimes de cette terrible Junte ou qu’il les vende au plus offrant comme du foncier ou de l’immobilier quelconque.

Voyons aussi comment se développera, si elle se poursuit, l’instruction concernant le député mileiste José Luis Espert, impliqué dans un immense scandale de trafic de drogue et de financement de sa campagne par un criminel que la justice du Texas veut juger pour ce type de trafic ainsi que l’enquête internationale (Argentine - États-Unis) sur le scandale de la crypto-monnaie $ Libra dans lequel Mileí et sa sœur sont tous deux fortement impliqués.

Leur pays, sa réputation sur la scène internationale et leur propre vie personnelle s’en vont à vau-l’eau mais les Argentins s’en moquent ! Ils ne se mobilisent même pas pour voter.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

vendredi 24 octobre 2025

Atelier d’improvisation de Noelia Sinkunas [à l’affiche]


Ce soir, vendredi 24 octobre 2025, la pianiste et compositrice Noelia Sinkunas propose un atelier d’improvisation musicale appliquée aux genres de la musique populaire argentine, à commencer par le tango et le chamamé.

Elle animera cet atelier à l’École des Arts de Berisso, dans la province de Buenos Aires.

La musicienne est à la Une de l'édition platense
de Página/12, en haut (photo à sa fenêtre)

L’activité est proposée à tout le monde pour le prix d’une modeste participation.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article que Página/12 lui consacre dans son édition de La Plata
consulter lesite Internet de la EAB

La banque JP. Morgan débarque au Palacio San Martín [Actu]

"Voilà le prestigieux J.P. (Morgan)", dit le gros titre
sur une photo du nouveau ministre
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Aussitôt Werthein sorti, voilà qu’arrive au Palacio San Martín, le siège protocolaire et cérémoniel du ministère des Affaires étrangères argentin, dans le quartier de Retiro, un certain Pablo Quirno, qui était jusqu’à présent le plus proche collaborateur du ministre de l’Économie, Toto Caputo. Voilà qui en dit long sur la diplomatie qu’entend mener Javier Mileí dans sa fuite en avant !

Caputo content d'un dollar à 1500 pesos, dit le gros titre
La Une fait la part belle à la fin des campagnes électorales
On entre dans la phase de silence pré-électoral
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Quirno fait partie de l’équipe, très nourrie, d’anciens de la JP. Morgan Bank (dont le ministre lui-même) qui, avec fort peu de succès comme on le voit avec les prévisions actuelles de récession et la consommation en berne, a investi le ministère de l’Économie argentin et en occupe tous les postes-clé depuis l’arrivée au pouvoir de Mileí, il y a près de deux ans.

Dessin d'Alfredo Sabat ce matin dans La Nación

Quirno a été l’un des dirigeants de cet établissement états-unien pendant 17 ans, jusqu’en 2016, date à laquelle il a rejoint, à un poste discret, le gouvernement de Mauricio Macri. C’est dire s’il s’y connaît en endettement de l’Argentine et en reddition du pays aux intérêts d’une puissance étrangère. Aux États-Unis, le nouveau ministre dirigeait les activités en Amérique latine de cette banque systémique, symbole du capitalisme financier de Wall Street.

Le nouveau chef de la diplomatie argentine ne connaît donc rien aux dossiers dont il a désormais la charge. Il va mener une diplomatie des grands capitaux. Sa nomination ne peut en effet n’avoir qu’un but : celui de conserver l’aide financière de Trump et l’indulgence de la Bourse dans l’espoir d’éviter, si tant est que ce soit encore possible, que l’Argentine boive définitivement la tasse. La diplomatie se fera désormais à la Corbeille, comme à Washington. On a les modèles qu’on peut !

"Le ministre Caputo se trouve conforté
par la nomination de Quirno au ministère
des Affaires étrangères", dit le gros titre
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Si, avec tous ces rebondissements, les uns sordides, les autres pitoyables, qui se sont produits depuis plus d’un mois, Mileí arrive encore à maintenir une position politique soutenable dimanche soir au Congrès, après le dépouillement des élections de mi-mandat, ce sera à désespérer de l’Argentine !

Quant au ministre de la Justice, dégoûté de l’exercice du pouvoir, supplanté au vu et au su de tous par son bras droit et en conflit ouvert avec sa collègue de la Sécurité, Patricia Bullrich, qui semble la plus puissante dans l’entourage de Mileí après la frangine de celui-ci et Toto Caputo, il a confirmé dès hier, à travers les réseaux sociaux, qu’il abandonnerait son maroquin lundi prochain, au lendemain du scrutin, quels que soient les résultats et bien content de le faire !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

L’article en ligne de Clarín est réservé aux abonnés mais l’événement paraît si insignifiant à la rédaction qu’il ne figure par sur la Une de ce matin.

jeudi 23 octobre 2025

« Mon ministre m’a tuer », dit Mileí avant les élections de mi-mandat [Actu]

"Au suivant !", dit le gros titre
sur cette photo du ministre remettant sa veste
en sortant de sa voiture !
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Avant de raconter l’histoire aux francophones, je dois une explication historico-grammaticale à mes lecteurs allophones : « m’a tuer », c’est une faute d’orthographe (on écrit « m’a tué », vous avez raison) et c’est aussi une citation, celle d’une dame qui, avant de mourir, a dénoncé en lettres de sang son meurtrier avec cette orthographe. L’homme accusé d’avoir commis le crime et qui porte le prénom, très commun, inscrit dans cette terrible accusation a été défendu par un avocat célèbre qui aimait les scandales. Il a toujours nié les faits et il continue, plusieurs décennies après le procès et sa condamnation, à proclamer son innocence avec des arguments qui ne sont pas négligeables.

Revenons maintenant à nos moutons :

Le ministre argentin des Affaires étrangères, que des rumeurs insistantes disaient sur le départ depuis quelques jours, a mis le président Javier Mileí devant le fait accompli en rendant publique sa démission avant même les élections de mi-mandat qui se tiennent dimanche prochain et alors que Mileí se réservait la possibilité de remanier son gouvernement en fonction du résultat du scrutin, histoire de montrer que c’est bien lui qui domine la situation, un point important s’il veut garder l’attention de Trump à son égard.


"Werthein claque la porte" dit le gros titre
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Cette démission couronne donc une campagne électorale désastreuse pour LLA, le parti de Mileí, noyé désormais sous les scandales les plus scabreux : trafic de drogue et corruptions en tout genre se bousculent au portillon de la Casa Rosada ! Ce départ fracassant vient clore la présence au gouvernement d’un ministre qui n’y avait lui-même accédé qu’après une rupture retentissante de Mileí avec sa première ministre des Affaires étrangères, Diana Mondino, dont les critiques sont de plus en plus acerbes contre lui.

Sur Clarín, pas de photo mais un titre secondaire
en haut de la colonne de droite
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Ajoutez à cela qu’un vloggeur états-unien, activiste de l’état de droit, vient de publier aux États-Unis, sur Youtube et en anglais (avec doublage automatique dans certaines configurations), une explication gravissime de l’aide économique apportée récemment par Trump à l’Argentine de Mileí pour des milliards de dollars alors que le budget des États-Unis est en plein shutdown et que cette sortie d’argent est donc illégale : Michaël Fanone est un ancien policier du District de Columbia (Washington DC) qui est intervenu le 6 janvier 2021 lorsqu’il a entendu sur la radio que la police du Capitole demandait de l’aide pour faire face à des émeutiers. Il a été pris à parti par la foule, c’est lui qu’on entend hurler lorsqu’il manque d’être étranglé, la tête coincée entre deux portes à l’intérieur du bâtiment. Fanone a subi des traumatismes sévères et s’est rendu célèbre en témoignant avec une dignité impressionnante, sanglé dans son uniforme, devant la commission d’enquête du Congrès plus tard et notamment lorsqu’il a manifesté sa colère d’entendre des élus trumpistes prétendre qu’il ne s’était rien passé le 6 janvier ou que c’était des touristes qui avaient envahi le Capitole. Emporté par sa juste colère, il avait même tapé sur la table en disant que ces propos constituait une insulte à la démocratie et au dévouement des policiers qui avaient risqué leur vie pour sauver celles des élus. Fanone est maintenant retiré du service et il a lancé il y a quelques mois une chaîne vidéo du groupe militant Occupy Democrats où il dénonce les atteintes à l’état de droit et toutes les magouilles de l’administration Trump. Lundi, il a publié une vidéo où il explique que la famille du président a beaucoup d’intérêts en Argentine, dans l’exploitation du lithium et dans l’agriculture industrielle. Cet argent ne sert donc, selon lui, qu’à soutenir les investissements familiaux dans ce pays dirigé par Mileí. Et la boucle est bouclée puisque Mileí lui-même ne gouverne semble-t-il que pour s’enrichir, enrichir sa sœur et quelques uns de leurs copains.


Ce poste de ministre des Affaires étrangères est des plus prestigieux, le plus prestigieux peut-être dans l’organigramme argentin après le chef de l’État et le vice-président. Il faut espérer que le ministre en aura eu assez de tout ce cirque si éloigné, par ailleurs, des intérêts du pays… Le ministre de la Justice est lui aussi sur le départ mais il ne démissionnera que lundi prochain, après le scrutin.

"Le remaniement du gouvernement a commencé :
Cuneo Libarona et Werthein abandonnent leurs fonctions",
dit le gros titre en laissant la place de la photo
à Kharkiv et au nouveau crime de guerre russe :
le bombardement d'une école maternelle
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Concert gratuit ce soir à la Academia Nacional del Tango [à l’affiche]


Ce soir, jeudi 23 octobre 2025, à 18h, à la Academia Nacional del Tango, avenida de Mayo 833, au premier étage, un ensemble composé de musiciens qui vivent aux États-Unis et au Mexique, le Camarada Tango Quartet, qui jouera des classiques du répertoire.

Entrée libre et gratuite.

© Denise Anne Clavilier

mercredi 22 octobre 2025

Sarko à la Santé, dans la presse rioplatense [ici]

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La presse quotidienne tant en Argentine qu’en Uruguay a repris la mise en scène proposée hier par Nicolas Sarkozy sans beaucoup de recul.

Sobriété pour La Prensa qui se contente
d'un titre secondaire et d'une petite photo
en haut à gauche
En-dessous : le gros titre est consacré
au prochain remaniement (reset) du gouvernement
en Argentine, à quelques jours des élections de mi-mandat
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Originalité du choix de Clarín
Une photo difficile à comprendre toutefois pour qui
ne connaît pas l'urbanisme de ce coin du 16e arrondissement de Paris !
Le gros titre porte quant à lui sur la dernière astuce de
l'Administration Trump pour revenir sur ses promesses
envers l'Argentine.
Trump avait promis d'acheter de la viande bovine
à cause d'une pénurie sur le marché états-unien
et voilà que sa ministre de l'Agriculture accuse les troupeaux
argentins d'être porteurs de la fièvre aphteuse,
un gros mensonge puisque tous les bovins sont vaccinés depuis 2001
dans tout le pays, indemne donc de cette maladie
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L’incarcération de l’ancien président de la République française fait la Une de plusieurs journaux, quelques jours seulement après le scandale du cambriolage au Louvre.

"De l'Elysée à la prison, le trajet inédit de Sarkozy",
dit le titre au-dessus de la photo
Le gros titre fait allusion au fait que Mileí
empêche les deux lois confirmés par le Congrès
malgré son veto d'entrer en vigueur
en violation des principes démocratiques
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Dans l’ensemble, comme dans le paysage médiatique français, on fait peu de part des motifs de la condamnation, qui sont pourtant très graves, pour focaliser l’attention sur le vécu individuel du condamné, sur les aspects people de l’affaire. Autrement dit, la justice française n’apparaît pas dans sa dignité, qui est de juger tout le monde de la même manière, sachant que des condamnés qui font de la prison alors qu’ils ont interjeté appel, il y en a beaucoup en France comme ailleurs.

Non sans raison, Página/12 n'accorde aucune place en Une
à un scandale de corruption en France
La rédaction préfère travailler sur la corruption
au sein de la présidence nationale :
le scandale de la cripto-monnaie £ Libre
connaît de nouveaux développements judiciaires
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Il faut toutefois être attentif aux clichés choisis pour la Une. Ils montrent un Sarkozy fermé et non pas triomphant comme on l’a très souvent montré hier dans les médias français.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

en Argentine :


lundi 20 octobre 2025

Le Louvre à la Une sur les bords du Río de la Plata [ici]

En gros titre : la victoire de Rodrigo Paz en Bolivie
En photo : l'angle du Louvre et la fameuse nacelle
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Les quotidiens de Buenos Aires et de Montevideo n’ont pas résisté à la tentation de faire apparaître sur leur Une le cambriolage hollywoodien qui a eu lieu hier matin au Louvre dans la galerie d’Apollon !


En haut, à droite : Vol de cinéma dans le plus
célèbre des musées
En gros titre : les menaces du trafiquant de drogue
ami et financier de José Luis Espert : Si je parle,
le pays s'écroule
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Photo principale pour le vainqueur des
élections en Bolivie
En haut à gauche : un titre secondaire
sur le vol au Louvre
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La même photo du monte-charge collé à l’angle du pavillon sud-est du plus grand musée du monde apparaît un peu partout, non seulement en Argentine et en Uruguay mais aussi dans bien d’autres pays. Il est vrai que la vue est photogénique ! Et puis elle fait bien rigoler dans le monde entier, il faut le reconnaître aussi.

Gros titre pour Rodrigo Paz en Bolivie
et en dessous, photos du Louvre
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Pour ma part, j’ai appris la nouvelle en regardant le journal télévisé sur une chaîne ukrainienne !


La Prensa a préféré montrer
la couronne de l'impératrice Eugénie
dans sa vitrine avant le cambriolage
Le seul des joyaux volés qui ait été retrouvé
à cette heure
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© Denise Anne Clavilier

Double hommage ce soir à la Academia Nacional del Tango [à l’affiche]

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Ce soir, lundi 20 octobre 2025, à 18h, à la Academia Nacional del Tango, avenida de Mayo 833, se tiendra le nouveau Plenario de l’institution, une soirée gratuite, ouverte à tous, autour d’un thème particulier.

En l’occurrence ce soir, ce sera autour de deux artistes et d’un collectionneur.

D’une part, un hommage à Osvaldo Fresedo, l’un des grands créateurs du tango de l’âge d’or, avant la rupture des années 1950, grâce au collectionneur Roberto González qui fera profiter à l’assistance de quelques unes des petites de sa collection, notamment des enregistrements que l’on pourra écouter sur une authentique Victrola, le phonographe de la maison Victor qui est lié à l’histoire du tango.

D’autre part, un tour de chant que réalisera le chanteur Alfredo Sáez qui fête en ce moment ses 45 ans de carrière.

Entrée libre et gratuite, 1er étage.

© Denise Anne Clavilier

vendredi 17 octobre 2025

A dix jours du scrutin, Mileí et les siens trumpisent à mort [Actu]

"T'es viré", en rouge sous le photo-montage
En haut : la rédaction reprend le slogan de 1946 :
Brandsen o Perón, Brandsen étant l'ambassadeur
des Etats-Unis, qui avait ouvertement rassemblé
toute l'opposition à Perón sous une seule candidature
Le 17 octobre est une fête importante du péronisme
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Alors que les élections de mi-mandat auront lieu le 26 octobre prochain, Javier Mileí, sous pression de Trump et des États-Unis qui viennent de le renflouer en pure perte, annonce que s’il gagne les élections, il mettra fin à tout ce qu’il reste de la politique sociale argentine : il promet une loi qui facilite les licenciements et la fin des conventions collectives et des commissions paritaires qui définissent les salaires secteur par secteur.

Il semblerait qu’aucun secteur économique significatif ne demande de telles réformes du marché du travail, malgré l’abondance du tout petit patronat en Argentine, notamment dans le secteur des services et du commerce de proximité.

Les chefs d'entreprise réclament au gouvernement
des mesures plus dures contre l'évasion [fiscale], dit le gros titre
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De son côté, Clarín, dont la ligne est nettement à droite, titre sur la demande des chefs d’entreprise d’une action résolue du gouvernement contre l’évasion fiscale. Rien à voir avec la réforme du marché du travail !

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 sur l’une des candidates de Mileí dans la Province de Buenos Aires qui, comme Trump avec les démocrates, prétend que voter pour les kirchneristes relève d’une maladie mentale
lire l’entrefilet de Página/12 sur les pressions qui s’exercent, dans le camp Mileí, sur la nouvelle tête de liste libertarienne dans la Province de Buenos Aires pour qu’il se rase les cheveux à cause du slogan de la campagne (Si tu veux voter pour Mileí, coche la case de la boule-à-zéro), la tête de liste qui vient de renoncer à sa candidature, José Luis Espert, est en effet connu pour ne pas avoir un poil sur le caillou
lire l’article de Clarín sur la lutte contre l’évasion fiscale.

jeudi 16 octobre 2025

Cucuza fête ses cinquante ans de tango à guichets fermés [à l’affiche]

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Hernán Cucuza Castiello, le chauve le plus populaire du tango à Buenos Aires, fêtera ce soir à la Trastienda, à San Telmo, ses cinquante ans dans le tango et tout le reste de son parcours, dont plusieurs années comme footballeur professionnel avant qu’une blessure mette fait à cette étape de sa vie.

Comme Cucuza n’a que 56 ans, je vous laisse calculer l’âge de ses débuts, la photo de l’affiche pouvant vous aider un peu. Cucuza est une des plus belles voix masculines du tango contemporain et il s’est tourné vers des interprétations rugueuses et rockeuses plus en phase avec le monde d’aujourd’hui que les imitations un peu trop fréquentes des styles antérieurs, ceux des années 1940 et 1950.

Le spectacle se donnera à guichets fermés, ce qui est une excellente nouvelle dans l’Argentine d’aujourd’hui.

Il se produira dans sa formation emblématique, son Trio Inestable qu’il forme avec son fils Mateo Castiello à la guitare et la pianiste Noelia Sinkunas.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 auquel Cucuza a accordé une interview.

Une députée condamnée pour trafic de drogue et escroquerie ! [Actu]

Mileí et Villaverde dans une photo de la campagne électorale 2023


Fondatrice de La Libertad Avanza (LLA), le parti de Javier Mileí, dans la province de Río Negro, l’actuelle députée Lorena Villaverde est actuellement candidate comme sénatrice sous le slogan électoral "En Río Negro, Lore es Mileí" (A Río Negro, Lore, c’est Mileí).

Or on découvre en ce moment que la dame a un lourd casier judiciaire (et ce n’est pas la première fois que cela arrive dans ce parti). Aux États-Unis, elle a été condamnée à de la prison ferme pour détention de 15 kg de cocaïne et de 50 000 dollars dont elle ne pouvait pas justifier la provenance auprès des douanes. De plus, en Argentine, elle est mêlée à une escroquerie de type pyramide de Ponzi qui a convaincu son mari de demander le divorce quand il a pris conscience que la comptabilité de l’entreprise de son épouse présentait des irrégularités graves.

Le président Javier Mileí est déjà mouillé, avec sa sœur d’ailleurs, dans un autre narco-scandale, celui dans lequel est impliqué jusqu’aux yeux l’un de ses tous premiers soutiens, le député José Luis Espert, qui vient d’être inculpé dans ce cadre et qui a dû retirer sa candidature en tête de liste des députés pour la province de Buenos Aires. Mileí est aussi impliqué dans une escroquerie, celle de la crypto-monnaie $-Libra, dont il a vanté le système cet été austral sur ses réseaux sociaux et qui s’est effondrée quelques heures après, entraînant la ruine de très nombreux épargnants hispanophones sur tout le continent ainsi qu’en Europe. Dans le deux cas, les trafiquants et les escrocs ont utilisé le territoire, la devise et les systèmes des États-Unis pour commettre leurs méfaits.

En plus, il est trop tard pour réimprimer le matériel de campagne et de vote. C’est donc la tête de José Luis Espert que les électeurs verront, en Province de Buenos Aires, largement la plus peuplée du pays, sur leur bulletin de vote (à cocher) et sur l’affiche légale posée dans l’isoloir… Ajoutez encore à ce cocktail peu ragoûtant une bonne rasade de consigne de vote de la part de Trump...

Cela fait peut-être un peu beaucoup à dix jours d’un scrutin national, non ?

Demain, c’est le 17 octobre, la fête de la Loyauté dans la tradition péroniste. On peut s’attendre à des manifestations importantes de soutien à Cristina Kirchner et des huées contre Mileí dans toutes les rues du pays...

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
Curieusement, les autres journaux ne reprennent cette information ce matin.

L’Uruguay dépénalise l’euthanasie [Actu]

Une du grand quotidien de Montevideo
ce matin
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Premier pays d’Amérique latine et troisième au monde à le faire, l’Uruguay vient de légaliser l’euthanasie par un vote définitif et ample du Sénat hier, tard dans la soirée.

Le projet de loi sur la mort digne vient d’être approuvé par 20 voix pour sur un total de 31 exprimées. C’était un projet porté par l’actuelle majorité de gauche qui a pris ses fonctions en mars dernier, lors de la prestation de serment du président Orsi du Frente Amplio.

La Nación, son homologue de l'autre
côté du Río de la Plata, à Buenos Aires
a consacré un petit espace de sa Une
à l'événement, en bas à droite
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La nouvelle ne fait pas autant de bruit médiatique qu’on pourrait l’imaginer. Il est vrai que les Uruguayens ont l’habitude maintenant de tracer la voie de ces changements sociétaux sur leur continent, après l’avortement, le mariage pour les couples de même sexe et maintenant la fin de vie.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

Lidia Borda et son « assortiment de bonbons » au CC Torcuato Tasso demain soir [à l’affiche]


La chanteuse Lidia Borda et son guitariste attitré, Daniel Godfrid, offriront demain soir, vendredi 17 octobre 2025, à 22h, leur tour de chant qu’ils ont conçu comme un assortiment de bonbons. C’est ainsi qu’ils l’ont intitulé : Caramelos surtidos. Ils veulent entendre par là que la chanteuse puisera dans le répertoire du tango comme on plonge la main dans un bol de friandises, en choisissant ou sans choisir…

Ce sera au Centro Cultural Torcuato Tasso, Defensa 1575, dans le quartier de San Telmo. Les portes ouvriront à 20h pour le dîner et le spectacle commencera à 22h, comme d’habitude.

Prix des places : 25 000 pesos argentins.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :