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samedi 7 juin 2025

La doctrine Chocobar fait sa première victime : un enfant de 7 ans est décédé [Actu]

"La pire gâchette", dit le gros titre
sur cette photo tirée d'une caméra de surveillance
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Il s’appelait Thiago Correa Medina, il était supporter du Boca Juniors et, à sept ans, dans une ville de la banlieue sud de Buenos Aires, La Matanza (la bien-nommée : ce nom signifie « la tuerie », allusion probable au massacre d’un grand nombre d’Amérindiens à l'époque coloniale), il attendait le bus, avec son papa, pour rentrer à la maison. A deux cent mètres de l’arrêt de bus, des cambrioleurs profitaient de la nuit de ce début d’hiver pour commettre leur forfait. Encouragé par la complaisance criminelle et de longue haleine de la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, un fonctionnaire de la police fédérale a sorti son arme, mis en fuite la petite bande de délinquants puis il a tiré dans le tas. Il a atteint, en pleine tête, le petit garçon qui est mort de ses blessures cette nuit, après deux jours d’hospitalisation.

Et, une fois encore, la ministre ose défendre le policier impliqué et prétendre qu’il a agi en situation de légitime défense.

L'info est perdue sur cette Une de Clarín
Sous la photo du gamin : "Un assaut, 11 tirs
de la part d'un policier et un gamin de 7 mort"
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C’est elle et l’ex-président Macri, il y a donc un paquet d’années, qui ont inventé cette horrible doctrine de sécurité publique selon laquelle un policier qui sort son arme et tire est présumé en situation légitime pour le faire. Cette doctrine assassine porte le nom d’un autre policier qui avait tué un homme qui venait de poignarder un passant, sans doute en vue de le dépouiller, sur un carrefour de La Boca, un quartier sud de la ville de Buenos Aires mais, au moment où le policier a tiré, sans aucune sommation, l’homme, sans doute effrayé par le sang qu’il venait de répandre, était déjà en fuite. Il lui tournait le dos ! Ce policier, Luis Chocobar, appartenait aux forces de l’ordre de la Province (et non de la Ville) de Buenos Aires. Il n’était pas en service aux moment des faits. Pire encore, il n’était même pas dans sa juridiction. Malgré l’inculpation sous laquelle il était déjà placé pour cet homicide, Mauricio Macri et sa ministre d’alors l’avaient reçu, avec tous les honneurs, dans un des beaux salons de la Casa Rosada, et, sans attendre que la justice se prononce, ils avaient déclaré qu’il avait fait son devoir en agissant comme il avait agi. Aujourd’hui, Macri est politiquement dans les choux, pour un bon moment semble-t-il, mais, depuis un an et demi, Bullrich, qui vient de le trahir en quittant le PRO, leur parti, pour rejoindre LLA, celui de Mileí, a retrouvé son chouette portefeuille ministériel sous l’autorité d’un autre président qui est en train de détricoter l’État argentin et l’État de droit. Et elle défend cet autre policier qui a du sang sur les mains.

A peu près la même politique éditoriale
à La Nación, en plus superficiel encore :
ici, la Une s'intéresse à Roland Garos !
Quant au titre pour Thiago, c'est une honte !
"Thiago : encore une mort à cause de la folie
que vit la banlieue"
La responsabilité du policier est aux abonnés absents !
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Entre eux, cette fois-ci, l’ignoble ministre et le flic à la gâchette chatouilleuse, il n’y a pas le corps d’un petit voyou à quelques semaines de sa majorité, qui aurait pourtant dû avoir un juste procès et qui n’a pas trouvé beaucoup de voix dans l’opinion publique pour le dire haut et fort tant son parcours était peu reluisant.

Cette fois, il y a le corps encore chaud d’un petit garçon de 7 ans ! Et une famille, ordinaire et modeste, en deuil.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación

vendredi 28 mars 2025

Serrat en version tango [à l’affiche]


Joan Manuel Serrat est un grand de la chanson populaire espagnole. Il a très souvent fait des tournées en Argentine jusqu’à ses adieux à la scène il y a quelques années. Serrat a entretenu un véritable partenariat artistique avec de nombreux musiciens de tango à Buenos Aires et ailleurs.

Ce soir, vendredi 28 mars 2025, à 20h30, au Teatro Roma, la Orquesta de Tango municipal de Avellaneda, une ville de la banlieue sud (populaire) limitrophe de Buenos Aires, reprendra une sélection de son répertoire en compagnie de deux artistes invités, le guitariste Hernán Reinaudo et la chanteuse Gabriela Novarro.

Prix des places : 8 000 pesos argentins.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12

Une émission de télé demain au bénéfice des musiciens âgés et démunis [à l’affiche]

Quelque chose de plus qu'une chanson, tel est le titre de cette émission


Demain, le 28 mars 2025, la chaîne Canal 9, qui penche à gauche, diffusera demain après-midi à 14h, heure de Buenos Aires, une longue émission avec de très nombreuses vedettes de la musique populaire nationale : tous les genres seront représentés, tango (ça c’est pour la ville), folklore (ça, c’est pour les champs), jazz, rock nacional, etc.

Cette émission spéciale a pour but de recueillir de l’argent pour un foyer qui accueille à Avellaneda, dans la banlieue de Buenos Aires, des musiciens âgés et démunis à l’initiative d’un collectif professionnel, la Casa de la Música.


Les artistes fondateurs du foyer sur le toit de l'immeuble qui l'abrite


Clarín et Diario Popular donnent même les coordonnées bancaires pour que leurs lecteurs puissent faire un don sur un compte du Banco de la Nación, qui est en cours de privatisation.

Clip promotionnel de l'émission spéciale

Canal 9 dispose d’un site internet où la diffusion est géographiquement limitée (ce n’est donc pas accessible en Europe) et plusieurs chaînes Youtube qui se feront peut-être l’écho de l’événement.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de Clarín
lire l’article de Diario Popular
visiter le site de El Nueve

jeudi 13 février 2025

Samedi, la centième à Banfield avec Cucuza [à l’affiche]

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Ce samedi 15 février 2025, le chanteur Cucuza Castiello sera l’invité d’honneur de la Bordona Oscura (le bourdon obscur), une réunion de chanteurs (peña de cantores), qui se tient tous les lundis soirs, à Conurbania, un espace culturel de la ville de Banfield dans la banlieue populaire de Buenos Aires, à quelques pas de l’Université nationale de Lanús.

Pour la centième édition de la manifestation musicale, le rendez-vous est reporté à un samedi.

Les fondateurs du rendez-vous sont issus du Conservatoire de musique populaire de Avellaneda, autre ville du secteur.

Le prix d’entrée est à la discrétion des participants.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

dimanche 2 juin 2024

L’Argentine a désormais son propre vaccin anti-covid [Actu]

Photo institutionnelle


Dès le début de la pandémie, les chercheurs du CONICET ont travaillé à sortir un vaccin national pour que l’Argentine ne dépende plus des laboratoires internationaux qui profitent de leur monopole pour vendre à prix d’or leurs produits. On se souvient du cauchemar qu’a été en Amérique latine la recherche de doses à des prix raisonnables et en quantités suffisantes et l’obligation dans laquelle se sont trouvés les Etats d’accepter la diplomatie vaccinale de la Russie et de la Chine dont les sérums se sont révélés inefficaces et inadaptables dès les premières mutations du virus.

L'équipe Arvac, chercheurs du CONICET et l'UNSAM
(Universidad nacional San Martín, dans la banlieue de Buenos Aires)

Depuis hier, les pharmacies argentines disposent toutes du vaccin Arvac que les patients peuvent se procurer sur ordonnance de leur médecin. Plus besoin de dollars pour protéger la population do covid et de ses mutations les plus récentes.

Aujourd’hui la recherche scientifique argentine est menacée par le retrait du financement public aux universités et au CONICET (le centre national de recherche scientifique et technologique).

© Denise Anne Clavilier


Pour en savoir plus :

vendredi 17 novembre 2023

Le seuil de pauvreté monte un peu moins que l’inflation, celui de l’indigence un peu plus [Actu]

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Mercredi après-midi, pendant la dernière semaine de campagne électorale, l’INDEC a publié l’autre grand rapport relatif au niveau de vie des Argentins. Après le taux mensuel d’inflation, c’est le seuil de pauvreté et d’indigence que mesure l’institut mois après mois grâce à deux paniers standards dont les prix sont relevés à Buenos Aires et dans sa région, là où généralement ils sont les plus élevés.

Avec une inflation moyenne nationale à 8,3 % au mois d’octobre, nous avons un seuil de pauvreté qui a monté au cours du même mois de 8,1 % (panier de produits alimentaires et de services de base) tandis que celui de l’indigence, mesuré par un panier de produits alimentaires sans service, a grimpé de 8,6 %.

Le rapport de l’INDEC donne en détail les prix relevés pour chaque produit et chaque service.

Cette fois-ci la presse n’a pas mis l’info en une mais tous les journaux l’ont commentée.

Le deuxième tour se tient dimanche.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

vendredi 27 octobre 2023

Festival de la Fraise à Florencio Varela [à l’affiche]

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Ce week-end se tiendra sur deux jours la Fiesta de la Frutilla à Florencio Varela, une commune située au sud de Buenos Aires.

Les différents fraisiculteurs des environs y ont rendez-vous pour proposer leurs fruits au public, au milieu de toutes sortes d’activités en plein air.

La manifestation serait reportée à une autre date s’il devait pleuvoir ! C’est le printemps de l’autre côté de l’équateur.

A la mi-novembre, une foire similaire se tiendra dans une petite bourgade rurale de la province de Santa Fe, au nord de celle de Buenos Aires.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Info Cielo (info locale)
lire l’article de Viví el Oeste (info locale)

mardi 10 octobre 2023

La UNla se lance dans la fabrication de bandonéons [Actu]

L'information est traitée en une
de cette édition platense de Página/12
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La Universidad Nacional de Lanús, située dans la banlieue sud de Buenos Aires, vient de mettre en place un département qui étudiera et améliorera la fabrication du bandonéon, cet instrument emblématique du tango, tout en contribuant à en produire. Solution offerte aux musiciens qui subissent de plein fouet la pénurie d’instruments neufs.

La fabrique historique des meilleurs bandonéons, qui a rouvert ses portes il y a vingt ans dans l’ex-RDA, après la confiscation des locaux pendant les quarante ans qu’a vécu ce pays inféodé à l’Union soviétique, n’est pas en mesure de répondre au marché argentin en quantité et en qualité. Les processus artisanaux du facteur original allemand se sont définitivement perdus avec sa mort, pendant la Guerre froide, et la disparition de ses ouvriers les uns derrière les autres.

Les quelques tentatives qui se sont déjà montées en Argentine et singulièrement à Buenos Aires n’ont pas bénéficié de l’appui dont elles auraient eu besoin de la part des pouvoirs publics. Mauricio Macri, alors chef du Gouvernement de la Ville Autonome de Buenos Aires, s’est même arrangé pour flinguer un projet artisanal de grande qualité au profit d’un prétendu « Polo Bandoneón » dont on attend toujours qu’il fonctionne.

Le gouvernement national a pris des mesures pour interdire la sortie du territoire des instruments de plus de quarante ans mais il n’est pas sûr que la loi soit toujours correctement appliquée. Quant aux collectionneurs, ils font le reste en conservant par devers eux des bandonéons anciens, ce qui entrave le fonctionnement du marché de seconde main au détriment des instrumentistes, en activité ou en formation.

L’université de Lanús lance donc son propre chantier pour produire des instruments baptisés Pichuco, le surnom du bandonéoniste le plus illustre de Buenos Aires, Aníbal Troilo. Ils ont trouvé des solutions pour se procurer des matériaux capables de remplacer ce qu’utilisaient originellement les ateliers historiques de Saxe, là où l’instrument est né au milieu du 19e siècle avant d’entamer un long voyage vers le Río de la Plata, sans doute dans les bagages d’un immigrant musicien.

Souhaitons à ces courageux universitaires beaucoup de chance pour faire prospérer leur entreprise.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 (édition de La Plata), qui oppose dans son titre cette démarche de l’université à la violence d’un des candidats à la présidence, Javier Mileí, qui parle en permanence d’« y aller à la tronçonneuse ». S’il gagne, cette université a de gros risques de disparaître.

mercredi 22 juin 2022

Le seuil de pauvreté flirte avec les 100 000 pesos pour un foyer de quatre personnes [Actu]

En jaune, le seuil d'indigence
en ocre, le seuil de pauvreté
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Les chiffres des seuils de pauvreté et d’indigence viennent d’être publiés par l’INDEC, l’institut national de statistiques argentins. Comme on pouvait s’y attendre, l’inflation touche aussi ces seuils, calculés à partir de paniers de produits et services de première nécessité dont les prix sont relevés à Buenos Aires et dans sa région : alimentaires pour le seuil d’indigence, à quoi s’ajoute un bouquet de services élémentaires pour celui de la pauvreté.

En mai, les deux paniers ont augmenté de la même manière : 4,6 % de plus qu’en avril, alors que l’inflation moyenne du mois dernier était de 5,1 %. Ces seuils socio-économiques continuent à monter moins vite que l’inflation mais dans les deux cas, en douze mois, on dépasse largement les 50 % de hausse annuelle.

Aujourd’hui, l’info n’a guère fait florès dans la presse. Seuls Página/12 en parle (brièvement) sur son site comme dans sa version imprimée tandis que Clarín n’aborde le sujet qu’en ligne. Pas un mot dans l’édition papier.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Clarín, illustré par quelques graphiques maison très parlants

vendredi 6 mai 2022

Création d’un registre des scop en Argentine [Actu]

Le président en mode selfie avec une petite fille
pendant la présentation officielle de la nouvelle instance
Photo Casa Rosada
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La reprise d’une entreprise par ses salariés quand le patron met la clé sous la porte est une pratique fréquente en Argentine. Très souvent, il s’agit d’une reprise illégale, les salariés occupant les locaux et continuant l’activité contre le droit de propriété mais en fonction de la réalité du marché et du portefeuille de commandes de la société abandonnée ou trahie par son propriétaire.

La création d’un registre de ces entreprises, qui fonctionnent comme des coopératives, est donc une audace juridique de la part du gouvernement. Il n’en constitue pas moins la régularisation d’un fait économique important dans de nombreux secteurs, dans l’industrie comme dans les services.

Le gouvernement actuel soutient et entend développer l’économie populaire (en ce sens qu’elle s’oppose à l’économie capitaliste). Cette création est un pas de plus dans cette direction et entend institutionnaliser ce modèle alternatif. Pour bien marquer le coup, le gouvernement a donné un nom à cet outil grâce au sigle RENACER (pour REgistro NACional de las Empresas Recuperadas). Renacer en espagnol est un verbe qui se traduit « renaître ».

Visite de l'entreprise
Photo Casa Rosada (cliquez sur l'image pour une haute résolution)

A cette occasion, le président Alberto Fernández s’est déplacé en banlieue pour en faire l’annonce au milieu du personnel d’une coopérative qui produit de l’huile de tournesol à La Matanza, une ville particulièrement pauvre tout près de Buenos Aires. L’entreprise n’a pas été choisie au hasard : elle met en valeur une production nationale agro-alimentaire dotée d’une valeur ajoutée qui grimpe à l’échelle mondiale sans doute pour plusieurs années, malheureusement pour les Ukrainiens mais l’Argentine va tâcher de tirer avantage de cette tragique situation.

Le président posant au milieu des coopérateurs
Photo Casa Rosada (Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Malgré ce contexte international qui tend une perche au pays alors qu’il se noie sous la dette et l’inflation, seul Página/12 s’intéresse ce matin à cette information. Pour l’imiter, le reste de la presse est trop hostile à ces pratiques économiques qui conservent leur travail aux salariés mais privent les propriétaires de faire n’importe quoi de leurs biens, y compris au détriment de la collectivité.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

jeudi 16 décembre 2021

FETEM, un festival de tango en banlieue sud [à l’affiche]

L'ensemble du programme pour les trois jours
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C’est un petit festival sans prétention mais avec un fort engagement social et politique qui commence ce soir, jeudi 16 décembre 2021, à 21 h, à Lanús, dans la banlieue sud de Buenos Aires : le Festival de Tango en Movimiento, ou FETEM.

Dans une salle unique, El Cultural, située rue 9 de Julio, au numéro 1558, la manifestation propose jusqu’à samedi soir inclus, un panorama du tango contemporain, underground et militant avec des formations déjà bien installées, comme Quinteto Negro La Boca, Astillero ou Quiero 24, et d’autres nettement moins connues.

Quelques rares artistes solistes confirmés sont aussi attendus. C’est le cas de Juan Seren.

Le programme de ce soir
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Il s’agit de la deuxième édition de ce festival, dont la première se tint en 2019, juste avant la pandémie, à Temperley, autre cité de banlieue.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

samedi 20 novembre 2021

Après Charly, c’est León qui souffle ses 70 bougies au CCK ce week-end [à l’affiche]

León Gieco et sa guitare fileteada
(photo Laura Domínguez)


León Gieco est un musicien inclassable. Auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste d’abord. Multi-genre ensuite : il navigue d’une manière qui n’appartient qu’à lui entre le folklore, le rock et le jazz au point que le journaliste Victor Hugo Morales l’a baptisé Nuestro León Nacional, « notre lion national », avec un jeu de mots entre le prénom et l’animal cité, qui plus est, dans l’hymne national, sans oublier une petite allusion à l’événement historique ultr-patriotique dont le pays célèbre le souvenir en ce jour férié, déclaré depuis peu Día de la Soberanía Nacional, pour la résistance des Argentins face à la stratégie impérialiste de la France et de la Grande-Bretagne (1).

"Le cœur de Léon", titre le supplément culturel de Página/12 ce matin

Comme Charly García il y a quelques semaines, León Gieco souffle ce soir ses 70 bougies. Et les espaces culturels nationaux se mettent en quatre pour le fêter dignement : ce week-end, le CCK et Tecnópolis proposent des activités et des spectacles, dont le point culminant sera le concert de ce soir, samedi 20 novembre 2021, à 20 h (minuit en Europe atlantique), avec retransmission en direct sur TV Pública et Radio Nacional, ainsi que la chaîne Youtube du CCK et celle de Cont.ar.

Página/12 est le seul quotidien
dont la une fasse référence à l'anniversaire de Gieco
En gros titre, les suites d'un fait divers sanglant :
un ado de 17 ans a été tué cette semaine par des policiers
actuellement suspendus
alors qu'un autre fait divers, ultra-exploité par la droite,
a influencé le résultat des élections
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Demain, les festivités déménagent à Tecnópolis, dans la banlieue ouest de Buenos Aires, un parc d’attraction pédagogique consacré à la vulgarisation des sciences et des technologies et qui a la place d’accueillir en plein air toutes sortes de manifestations d’envergure.

Photo Fernando de la Orden

Toutes ces activités seront gratuites.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article principal de Página/12 (et il y en a beaucoup d’autres dans les page de ce journal)

Ajout du 21 novembre 2021 :
lire cet article de Página/12, qui remet Gieco à sa une générale et à celle de Cultura y Espectaculos ce matin et qui est le seul quotidien à revenir sur le concert du CCK hier.

León Gieco en couleurs au micro hier
et au début de sa carrière en noir et blanc en arrière-plan
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Ajout du 22 novembre 2021 :
lire cet article de Página/12 sur les festivités de Tecnópolis, dimanche (hier encore, le journal en a fait la une de son supplément culturel quotidien). Página/12 semble vouloir compenser par son insistance la discrétion du reste de la presse sur cet événement.

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(1) Dans les années 1840, les deux principales puissances européennes s’appuyaient sur l’embryon de droit international établi par le Congrès de Vienne après la chute de Napoléon. Les coalisés et la délégation française avaient en effet décidé que la navigation fluviale serait désormais libre, alors que Napoléon avait tout verrouillé sur l’ensemble du territoire surdimensionné de l’Empire français. La Grande-Bretagne victorienne et la France de la Monarchie de Juillet prétendirent à leur tour étendre à l’Amérique du Sud cette liberté, tentant de mettre à profit la désunion qui régnait alors en Argentine, en guerre civile depuis 1820. Mauvais calcul car la jeune Confédération argentine ne se laissa pas imposer un droit européen qui avait été négocié sans elle. Elle refit temporairement son unité et réduisit une expédition militaro-commerciale française à un échec cuisant. Cela s’est traduit par une bataille fluviale sur le Paraná, au lieu-dit Vuelta de Obligado, le 20 novembre 1845. Bataille techniquement remportée par l’escadre française qui passa malgré le barrage argentin mais politiquement perdue par elle puisque ses bâtiments endommagés furent rejetés partout où ils abordèrent en vue de réparer les avaries et qu’elle ne put pas écouler sa marchandise, boycottée de tout côté. Et c’est à plein que l’expédition dut entreprendre le retour vers la France.

mardi 17 août 2021

Le vaccin argentin bientôt en phase 1 d’expérimentation [Actu]


En ce jour patriotique mais non férié (1), Página/12 et La Prensa donnent des nouvelles du candidat-vaccin argentin contre le covid-19, baptisé Arvac Cecilia Grierson (2), que développe une équipe mixte formée de chercheurs de la Universidad Nacional San Martín (UNSAM), dans la banlieue ouest de Buenos Aires, et du CONICET, l’équivalent argentin du CNRS français.

Il manque encore quelques sous pour que les scientifiques puissent entamer cette phase 1 de l’expérimentation sur l’homme, sans doute dans un pays encore très peu vacciné, peut-être sur le continent africain, car en Argentine, la couverture vaccinale de première dose a désormais dépassé les 50 %.

S’il parvient à faire ses preuves, ce vaccin devrait être utilisé comme rappel annuel puisque la phase ne pourra pas intervenir avant décembre ou janvier, c’est-à-dire trop tard dans tous les cas de figure pour que le produit entre dans le schéma vaccinal initial, en tout cas dans son pays. Si l’entreprise est couronnée de succès, Arvac devrait apporter un certain soulagement au moins en Argentine dont les finances publiques peinent à satisfaire le besoin de vaccination de 45 millions d’habitants.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :



(1) En Argentine, on commémore aujourd’hui l’anniversaire de la mort de José de San Martín (1778-1850), décédé en exil volontaire à Boulogne-sur-Mer. Sous la présidence de Cristina Kirchner, le caractère férié de ce jour a été déplacé au lundi le plus proche afin de développer le tourisme intérieur grâce à un nouveau long week-end. Les institutions sanmartiniennes rendent toutefois leur hommage aujourd’hui, en général à 15 h (heure locale), celle de l’événement historique lui-même. Le président Alberto Fernández, quant à lui, doit participer aux célébrations à 11 h 30 dans la ville de San Martín, non loin de sa résidence officielle de Olivos, un lieu beaucoup moins traditionnel que Plaza San Martín dans le quartier de Retiro à Buenos Aires, mais où il a sans doute un peu moins de risques d’être pris à partie par des manifestants de droite, remontés comme des pendules en cette période de campagne électorale, surtout depuis qu’a surgi la polémique de l’anniversaire de la Première dame. Il faut espérer que la dignité restera de mise sur place et que les participants sauront faire ainsi honneur au héros en laissant de côté (pour une fois) les querelles politiciennes.

(2) Du nom de la première Argentine à avoir décroché son diplôme de médecine. C’était à la UBA et son nom figurait parmi les 200 personnalités historiques issues de cette université, la première fondée à Buenos Aires, il y a tout juste deux cents ans.

lundi 9 août 2021

Manifestation nautique pour une loi sur les zones humides [Actu]

"La loi (se) fait eau", dit le gros titre
avec un jeu de mot pour une fois transférable en français
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Un collectif écologiste, La Multisectorial para los Humedales, vient de lancer une initiative originale, surtout en plein hiver, pour exiger du Congrès national le vote d’une loi de protection des zones humides : ils ont invité tous les activistes sachant kayaker (et autres modes de transport fluvial) à participer à un défilé sur le Paraná, de Rosario, dans la province de Santa Fe, jusqu’à Tigre, dans le delta du Paraná, là où la rivière se jette dans le Río de la Plata, pour rejoindre ensuite le Congrès, qui se trouve au centre de Buenos Aires, assez loin de tout cours d’eau…

Le Paraná souffre depuis plusieurs semaines d’une spectaculaire baisse de son débit, au point qu’un peu plus au nord de Buenos Aires, les voûtes du tunnel sub-fluvial qui relie depuis cinquante ans les capitales provinciales de Santa Fe et Paraná (Entre Ríos) sont devenues visibles ! De plus, cette gigantesque rivière est l’un des axes historiques de la région : depuis l’époque coloniale, il est tout ensemble une voie de navigation et de commerce, une ressource en eaux douces, un milieu de biodiversité exceptionnelle et actuellement il fournit aussi des spots touristiques de toute valeur… Son triste état actuel, en lien avec le réchauffement climatique, est un signal d’alerte qui n’a échappé à personne. En revanche, la démarche des écologistes, toute spectaculaire qu’elle soit, ne semble guère intéresser la presse.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 (édition de Rosario)

Qui connaît un peu le fleuve voit que le niveau
est très bas.
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Ajout du 12 août 2021 :
Le parcours à la rame pour réclamer une loi protégeant les zones humides vient de partir de Rosario. L’édition locale de Página/12 en fait à nouveau sa une.
Pour en savoir plus :
lire l’article de Rosario/12

En haut, au centre :
"Maintenant, il faut ramer au milieu des sièges parlementaires"
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Ajout du 19 août 2021 :

Les kayakistes du Paraná sont arrivés à Buenos Aires et vont s’adresser aux parlementaires.
Pour en savoir plus :
lire l’article de Rosario/12

vendredi 23 avril 2021

Les chiffres de l’INDEC se suivent et se ressemblent [Actu]

Infographie synthèse INDEC
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Tous les mois, l’institut national des statistiques, INDEC, publie une étude sur le pouvoir d’achat à Buenos Aires et dans sa région à partir de deux paniers de produits, l’un strictement alimentaire, l’autre enrichi d’autres produits et de services de base. Ces deux sélections permettent d’évaluer les seuils de pauvreté et d’indigence dans la région la plus peuplée et généralement la plus chère du pays.

Pour le mois de mars, le panier alimentaire marque une augmentation de 4;5 % sur la moyenne du mois de février et l’autre de 5 %.

Le seuil de pauvreté est donc fixé actuellement à 60 800 pesos argentins de revenus mensuels pour une famille de 4 personnes et celui de l’indigence à 25 685 pour ce même foyer composé de deux adultes et deux enfants.

Cela confirme le taux d’inflation relevé dans un autre rapport de l’institution, publié le 15 avril dernier et dont mes lecteurs ont pu consulter les tableaux synthétiques.

© Denise Anne Clavilier

Pour aller plus loin :

accéder au rapport de l’INDEC (téléchargeable en pdf)
La Nación n’a pas traité le sujet. Elle a préféré commenter un autre document de l’INDEC (sur le commerce).
La presse argentine dans son ensemble est davantage mobilisée aujourd’hui par les chiffres tragiques de l’épidémie et à la guerre acharnée que le gouvernement de la Ville de Buenos Aires mène contre le gouvernement fédéral à l’heure où les hôpitaux de la capitale sont au bord de la rupture et où l’on découvre des doses de vaccins qui étaient jusqu’à présent stockées au lieu d’être mise à la disposition des centres de vaccination.