vendredi 6 mai 2022

Création d’un registre des scop en Argentine [Actu]

Le président en mode selfie avec une petite fille
pendant la présentation officielle de la nouvelle instance
Photo Casa Rosada
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La reprise d’une entreprise par ses salariés quand le patron met la clé sous la porte est une pratique fréquente en Argentine. Très souvent, il s’agit d’une reprise illégale, les salariés occupant les locaux et continuant l’activité contre le droit de propriété mais en fonction de la réalité du marché et du portefeuille de commandes de la société abandonnée ou trahie par son propriétaire.

La création d’un registre de ces entreprises, qui fonctionnent comme des coopératives, est donc une audace juridique de la part du gouvernement. Il n’en constitue pas moins la régularisation d’un fait économique important dans de nombreux secteurs, dans l’industrie comme dans les services.

Le gouvernement actuel soutient et entend développer l’économie populaire (en ce sens qu’elle s’oppose à l’économie capitaliste). Cette création est un pas de plus dans cette direction et entend institutionnaliser ce modèle alternatif. Pour bien marquer le coup, le gouvernement a donné un nom à cet outil grâce au sigle RENACER (pour REgistro NACional de las Empresas Recuperadas). Renacer en espagnol est un verbe qui se traduit « renaître ».

Visite de l'entreprise
Photo Casa Rosada (cliquez sur l'image pour une haute résolution)

A cette occasion, le président Alberto Fernández s’est déplacé en banlieue pour en faire l’annonce au milieu du personnel d’une coopérative qui produit de l’huile de tournesol à La Matanza, une ville particulièrement pauvre tout près de Buenos Aires. L’entreprise n’a pas été choisie au hasard : elle met en valeur une production nationale agro-alimentaire dotée d’une valeur ajoutée qui grimpe à l’échelle mondiale sans doute pour plusieurs années, malheureusement pour les Ukrainiens mais l’Argentine va tâcher de tirer avantage de cette tragique situation.

Le président posant au milieu des coopérateurs
Photo Casa Rosada (Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Malgré ce contexte international qui tend une perche au pays alors qu’il se noie sous la dette et l’inflation, seul Página/12 s’intéresse ce matin à cette information. Pour l’imiter, le reste de la presse est trop hostile à ces pratiques économiques qui conservent leur travail aux salariés mais privent les propriétaires de faire n’importe quoi de leurs biens, y compris au détriment de la collectivité.

© Denise Anne Clavilier

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