Le président en mode selfie avec une petite fille pendant la présentation officielle de la nouvelle instance Photo Casa Rosada Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
La reprise d’une entreprise par ses salariés quand le patron met la clé sous la porte est une pratique fréquente en Argentine. Très souvent, il s’agit d’une reprise illégale, les salariés occupant les locaux et continuant l’activité contre le droit de propriété mais en fonction de la réalité du marché et du portefeuille de commandes de la société abandonnée ou trahie par son propriétaire.
La création d’un registre de ces entreprises, qui fonctionnent comme des coopératives, est donc une audace juridique de la part du gouvernement. Il n’en constitue pas moins la régularisation d’un fait économique important dans de nombreux secteurs, dans l’industrie comme dans les services.
Le gouvernement actuel soutient
et entend développer l’économie populaire (en ce sens qu’elle
s’oppose à l’économie capitaliste). Cette création est un pas
de plus dans cette direction et entend institutionnaliser ce modèle
alternatif. Pour bien marquer le coup, le gouvernement a donné un
nom à cet outil grâce au sigle RENACER (pour REgistro NACional de
las Empresas Recuperadas). Renacer en espagnol est un verbe qui se
traduit « renaître ».
Visite de l'entreprise Photo Casa Rosada (cliquez sur l'image pour une haute résolution) |
A cette occasion, le président
Alberto Fernández s’est déplacé en banlieue pour en faire
l’annonce au milieu du personnel d’une coopérative qui produit
de l’huile de tournesol à La Matanza, une ville particulièrement
pauvre tout près de Buenos Aires. L’entreprise n’a pas été
choisie au hasard : elle met en valeur une production nationale
agro-alimentaire dotée d’une valeur ajoutée qui grimpe à
l’échelle mondiale sans doute pour plusieurs années,
malheureusement pour les Ukrainiens mais l’Argentine va tâcher de
tirer avantage de cette tragique situation.
Le président posant au milieu des coopérateurs Photo Casa Rosada (Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Malgré ce contexte international qui tend une perche au pays alors qu’il se noie sous la dette et l’inflation, seul Página/12 s’intéresse ce matin à cette information. Pour l’imiter, le reste de la presse est trop hostile à ces pratiques économiques qui conservent leur travail aux salariés mais privent les propriétaires de faire n’importe quoi de leurs biens, y compris au détriment de la collectivité.
Pour aller plus loin :
lire le communiqué officiel de la Casa Rosada