Le Consejo del Salario (Comité des revenus du travail), composé de représentants du Gouvernement d'une part et des partenaires sociaux d'autre part, est parvenu aujourd'hui, 29 juillet, à un accord pour une augmentation, importante mais échelonnée, du salaire minimum en Argentine, pour les salariés du secteur privé et du secteur public. Pour la partie ouvrière, seule la GCT, syndicat péroniste, historique et largement majoritaire, a signé. La CTA, Central de los Trabajadores de la Argentina, s'est abstenue. La CTA est une centrale minoritaire, plutôt récente au regard de l'histoire du mouvement ouvrier en Argentine, puisqu'elle a été fondée en novembre 1992, par des militants dissidents d'organisations traditionnelles, dans un esprit qui rappelle la naissance du syndicat Sud en France.
Dans le contexte d'inflation générale qui touche l'Argentine depuis la catastrophe bancaire de 2001, cette augmentation va faire souffrir la minorité de travailleurs qui n'en bénéficieront pas, ceux du secteur textile et tous ceux qui ne sont pas couverts par l'accord (environ 300 000 travailleurs, sur une population argentine d'un peu moins de 40 millions aujourd'hui).
Les fonctionnaires territoriaux, provinciaux et municipaux, pour leur part, ne sont pas concernés parce qu'ils ont un système de rémunération indépendant du Consejo del Salario. Restent aussi en dehors du système certains travailleurs ruraux (les indépendants ou ceux dont l'employeur n'est pas soumis à l'accord), les personnels de maison et tous ceux qui travaillent sans être déclarés, soit, selon les estimations de Clarín, environ 2 millions de personnes.
Le salaire minimum s'élève aujourd'hui à 980 $ (1 € = ± 4,85 $, peso argentin). Il passera à 1200 $ au 1er août et à 1240 au 1er décembre prochain.
Ce qui équivaut à une augmentation totale de 26,5%. L'inflation est là-bas d'environ 25% par an.
La CTA a refusé de signer parce que l'accord final était trop éloigné de sa revendication (1550 $).
A noter que toutes les organisations patronales ont participé à ces négociations et accepté cette réévaluation, y compris celles du secteur agricole, toujours en contentieux avec le Gouvernement sur les conditions fiscales d'exportation des matières premières (viandes, céréales, soja) que veulent imposer les pouvoirs publics.
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