Samedi 26 juillet, au Velma Café, salle de tango (authentique) très réputée, située à Palermo, dans le nord boisé de Buenos Aires, Tangoloco (Tangofou) présente son second CD, Tangos de Liverpool, sortie sous le label Lucio Alfiz, en 2003.
Tangoloco est un jeune groupe formé par Daniel García, pianiste, arrangeur, compositeur et chef d’orchestre du quintette, Walter Castro, bandonéoniste, Horacio Montesano, guitariste (guitare électrique et sèche), Eduardo Hurtado (dite Mono) à la contrebasse et Cristian Colaizzo à la batterie. Dans Tangos de Liverpool, Daniel García a tanguisé les Beattles... La démarche était périlleuse mais le résultat vaut le coup... Il y en a pourtant qui n’aiment pas et ils ont bien le droit...
La grande tentation des musiciens de tango : cuisiner à leur sauce des musiques à succès, que ce soit les tubes des susdits Scarabées ou ceux de leurs concurrents et néanmoins amis Pierres Qui Roulent, les indémodables des compositeurs classiques européens (avec Mozart, Bach et Beethoven en trio de tête), les grands classiques de la variété états-unienne (jazz-bands, crooners, christmas songs, etc.) et même la musique de film (il existe un générique de Pink Panther qui vaut son pesant de dulce de leche, mais bien que l’ayant entendu souvent sur les ondes de La 2x4, je n’ai pas encore pu identifier l’album...).
Cela marche aussi en sens inverse, et je ne parle pas là des massacres du tango standard réorchestrant les classiques du répertoire portègne, genre La Cumparsita en tango international quand l’accordéon remplace le bandoneón (quelle infâmie !)
Sous le titre Kiss of Fire, il existe en particulier un El Choclo d’Angel Villoldo revu et corrigé par Louis Amstrong, un vrai régal... A écouter aussi : Roberto Fats Fernández, un jazzman argentin qui a repris de grands classiques à la trompette dans une maison de disques dont la politique est à l'inverse de l'électro-tango cultivé par Daniel Garcia (Tangos & Standards, Ed. Melopea, 1995)