Dimanche dernier, 25 septembre 2011, la Junta de Estudios Históricos de Villa Urquiza remettait à l'acteur et comédien Roberto Carnaghi le titre de Vecino ilustre de Villa Urquiza. Il rejoint ainsi une liste où l'on trouve, entre autres, les noms du Maestro Emilio Balcarce (bandonéoniste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre disparu au début de cette année), la danseuse Carmencita Calderón, le chanteur Jorge Casal et le Maestro Fileteador Carlos Carboni.
La 3ème Visitante Ilustre de Villa Urquiza, que j'ai l'honneur d'être, après Antonio Beláustegui (Espagne) et Mamoru Yamagata (Japon), ne pouvait que s'associer en pensée à cette belle cérémonie qui met à nouveau à l'honneur ce quartier que le 13 août, la Legislatura Porteña déclarait Capital del Tango bailado (capitale du tango-danse), couronnant ainsi le fameux estilo Villa Urquiza qui est l'un des plus célèbres styles d'interprétation chorégraphique du tango argentin.
"Villa Urquiza es un barrio considerado un verdadero punto geográfico tanguero de nuestra Ciudad; aún conserva la costumbre de bailar el tango y la milonga en su estilo tradicional, tal como lo bailaban los tangueros de antaño en sus comienzos, podría decirse que bailan el auténtico tango, además de reunir varios centros culturales, tiene vecinos que son verdaderas personalidades como Dr. Luis Alposta, Miembro de la Academia Nacional del Lunfardo y autor de más de 30 tangos y milongas, el poeta Francisco Petraglia, y el recordado interprete Jorge Casal"
Rubén Campos, député portègne (UCR), rapporteur de la loi accordant ce titre à Villa Urquiza
Villa Urquiza est un quartier considéré comme une véritable référence géographique en matière de tango dans notre ville. Il conserve toujours l'habitude de danser le tango et la milonga dans son propre style traditionnel, comme le dansaient les tangueros d'autrefois au tout-début. On pourrait dire qu'on y danse le tango authentique et qu'en plus il compte plusieurs centres culturels et a parmi ses habitants de véritables personnalités comme le Docteur Luis Alposta, Membre de la Academia Nacional del Lunfardo (1) et auteur de plus de 30 tangos et milongas (2), le poète Francisco Petraglia et l'interprète d'heureuse mémoire Jorge Casal.
(Traduction Denise Anne Clavilier)
Dans Villa Urquiza, vous trouverez trois milongas particulièrement authentiques, Sin Rumbo (Dans l'impasse), Club Sunderland et Milonga de mis Amores (d'après la célèbre milonga de Pedro Laurenz, avec ou sans son texte de José María Contursi) (3). Le Complejo teatral 25 de Mayo, qui appartient aujourd'hui au réseau des théâtres publics portègnes, fut d'abord un cinéma qui s'honore d'avoir abrité au moins une fois un récital de Carlos Gardel (du temps où il chantait encore dans les cinémas, dans les années 1920) et qui fut l'un des théâtres choisis pour accueillir quelques spectacles pendant le dernier Festival de Tango de Buenos Aires.
Pour aller plus loin :
lire l'article publié sur le site Internet de la Comuna 12, dont fait partie le quartier de Villa Urquiza.
(1) Le député, ou le journaliste qui rapporte ses propos, s'emmêle les pinceaux ici. Le poète Luis Alposta, qui est docteur en médecine, un titre doctoral toujours très prestigieux en Argentine, beaucoup plus qu'en Europe, où il est plus commun, est membre de la Academia Nacional del Tango et de la Academia Porteña del Lunfardo. C'est lui qui a signé la postface de ma première anthologie, Barrio de Tango, recueil bilingue de tangos argentins, que j'ai fait paraître en mai 2010 aux Editions du Jasmin. C'est aussi lui qui m'a remis, l'année dernière, le titre de Visitante Ilustre de Villa Urquiza, à l'issue de la première conférence que j'ai donnée à Buenos Aires, au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini (CCC). Voir mon article de Retour sur Images du 17 septembre 2010 à ce propos.
(2) Une dizaine de ces oeuvres, dont deux inédites qui appartiennent au prochain disque de Daniel Melingo, De hueso y corazón (en coeur et en os), sont présentées en format bilingue espagnol-français et traduites par mes soins dans ma seconde anthologie, mon broli comme il s'amuse à l'appeler (c'est du verlan d'espagnol), Deux cents ans après, le Bicentenaire de l'Argentine à travers le patrimoine littéraire du tango, publié en janvier 2011, comme numéro spécial 2010 de la revue Triages, éditée par Tarabuste Editions (commande chez les bons libraires ou directement chez l'éditeur, rue du Fort, 36170 Saint-Benoît-du-Sault - France).
(3) Milonga de mis amores fait partie du corpus présenté dans Barrio de Tango, à la page 31, ouvrage déjà cité.