Comme je vous l'annonçais hier, la fête autour du souvenir de l'Assemblée de l'An XIII a rassemblé pas mal de monde sur Plaza de Mayo, à travers une manifestation en deux temps, une première partie de discours politiques, avec la participation de ministres, de parlementaires et de juristes (tous de gauche), et un spectacle avec quelques musiciens populaires fort applaudis. Cette date du 31 janvier 1813 correspond en effet dans la mémoire populaire des Argentins à ce que fut pour la France la Nuit du 4 Août.
C'est
Página/12 qui en rend compte ce matin avec un petit dossier
consacré à ces festivités et ce gros titre, que
vous comprenez si vous avez suivi les épisodes précédents
au mois de janvier.
El
grito sagrado. Vous savez maintenant en quoi consiste cette "sainte
clameur" si vous êtes des lecteurs attentifs. Mais si vous
donnez votre langue au chat, reportez-vous donc à mon article sur le retour de la frégate Libertad, le 9 janvier dernier,
dans le port de Mar del Plata...
Dans
le cas de notre gros titre, el grito sagrado, il fait le lien non pas
avec le nom d'un bâtiment national mais avec l'appel de
l'Assemblée de l'An XIII aux poètes et aux musiciens
pour composer une chanson patriotique qui devait, avec le temps,
devenir l'hymne national argentin et qui parle à un certain
moment d'une clameur sacrée...
C'est
à la même source que j'ai puisé ma propre idée
de titre pour l'article que vous lisez...
Oíd el ruido de rotas
cadenas
ved el trono a la noble igualdad
Ya a su trono dignísimo
abrieron
las provincias unidas del Sur
y los libres del mundo responden
al
gran pueblo argentino salud.
Vicente
López y Planes (paroles) (1)
Blas
Perera (musique)
Oyez
le bruit des chaînes rompues
Voyez
le trône offert à la noble égalité
Déjà
les Provinces-Unies du Sud (2)
ont
inauguré le trône dont elle est très digne
et
les hommes libres du monde répondent
Au
grand peuple argentin, salut.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Pour
aller plus loin :
lire
l'article principal de Página/12 sur le déroulé
de la fête
lire
l'article d'analyse des propos politiques qui y furent tenus (bien
évidemment, une mise en parallèle entre le contenu du
travail législatif de l'Assemblée et les problématiques
auxquelles l'Argentine d'aujourd'hui est confrontée).
(1)
Il s'agit ici de la version actuelle de l'hymne. Le texte original
était légèrement différent car en
abrégeant la version officielle, les autorités du début
du xxe siècle ont dû aussi procéder à
quelques toilettages stylisques
(2)
L'une des premières dénominations du futur pays en
marche vers son indépendance.