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L'affaire Juan Viroche est
cette instruction en cours depuis une semaine au sujet de la mort
suspecte d'un prêtre de l'archidiocèse de Tucumán. Tandis que le
procureur qui dirige l'enquête suit toutes les pistes, y compris
celles de l'homicide qui n'est pas la plus apparente, un
parlementaire, Gustavo Vera, qui se présente toujours à la presse
comme porte-parole officieux du Pape François (1), et un avocat,
sont arrivés dans la province où ils ont rencontré les autorités
politiques et judiciaires. Les deux hommes ont prétendu être
mandatés par la nonciature de Buenos Aires et l'avocat a même
obtenu d'être entendu par le juge auquel il a déclaré sa
conviction que la mort de Juan Viroche était un assassinat.
Monseigneur Zecca, l'archevêque de Tucumán, a donc
consulté le nonce, qui est son relais institutionnel auprès du
Pape, son supérieur immédiat (comme pour tous les évêques
catholiques du monde entier). Le nonce a appelé Rome pour savoir si
François avait délégué ces gens, dont il est bien placé pour
savoir qu'il ne les avait chargé d'aucune mission. Et Monseigneur Zecca a par la suite émis un communiqué officiel pour dénoncer la supercherie des
deux individus, qui ne sont pourtant pas de simples escrocs à la petite
semaine, puisque l'un d'entre eux est un parlementaire national et l'autre un auxiliaire de justice de haut niveau.
Les deux hommes ont
aussitôt changé leur discours : ils ne seraient plus les
représentants du Nonce mais bel et bien ceux, personnels, du Pape.
Et qu'est-ce que le Souverain Pontife viendrait faire dans cette
histoire, même à titre privé ? Juan Viroche ne lui était
rien. Si le défunt avait eu un lien quelconque avec l'ancien
archevêque de Buenos Aires, vous imaginez bien que la chose serait
déjà connue et aurait été surexploitée tant par la presse que
par la paroisse et peut-être même par la famille.
L'incident invraisemblable
ne s'explique peut-être que par le désir de ces deux hommes de se
faire un peu de publicité malgré le caractère tragique de
l'affaire, au prix d'un billet d'avion et d'un petit voyage dans le
très beau nord-ouest argentin ! Il faudrait d'ailleurs savoir
avec quel argent ils ont financé ce déplacement entre Buenos Aires
et Tucumán. Argent privé personnel ou argent public (crédits
parlementaires par exemple).
Peut-être l'incident
est-il un symptôme de quelque chose qui fait que cette mort ne se
réduirait pas à un suicide induit par la peur d'un curé de
campagne devant la perspective d'un scandale de mœurs dans son petit
village...
Pour en savoir plus :
lire l'article de Clarín
lire l'article de La Gaceta de Tucumán sur les avancées de l'enquête et cette mauvaise plaisanterie
lire la dépêche de l'agence de presse catholique AICA qui relaie le démenti de
Monseigneur Zecca, archevêque de Tucumán, supérieur (ordinaire
dit-on dans l'Eglise) du père Viroche.
Ajouts du 14 octobre 2016 :
La Gaceta de Tucumán, en une, jette de l'huile sur le feu en rapportant des témoignages d'une femme qui se présente comme l'une des trois maîtresses du prêtre décédé (il n'en avait que deux jusqu'à présent) et en mentionnant les deux tristes sires d'avant-hier comme des porte-paroles de François (ce qu'ils ne sont pas).
Clarín y fait échho complaisamment dans cet article de son édition du 14 octobre.
Ajouts du 14 octobre 2016 :
La Gaceta de Tucumán, en une, jette de l'huile sur le feu en rapportant des témoignages d'une femme qui se présente comme l'une des trois maîtresses du prêtre décédé (il n'en avait que deux jusqu'à présent) et en mentionnant les deux tristes sires d'avant-hier comme des porte-paroles de François (ce qu'ils ne sont pas).
Clarín y fait échho complaisamment dans cet article de son édition du 14 octobre.
(1) qui ne l'a jamais
démenti nominativement mais a déclaré à plusieurs reprises qu'il
n'avait aucun autre porte-parole que la salle de presse du
Saint-Siège. Gustavo Vera n'est donc pas porteur de messages du
Saint Père vis-à-vis du public argentin comme il aime le faire
croire à chaque occasion qui se présente à lui.