Cliquez sur l'image pour accéder à une haute résolution La photo de une est consacrée à un condor qui vient de quitter le zoo de Palermo pour regagner ses sommets du côté de Salta |
Mauricio Macri a tenté mais c'est raté. Le nouveau président argentin a dû espérer qu'après un pape argentin et une reine argentine (aux Pays-Bas), le pays allait réussir à imposer l'un des siens dans un poste de grande visibilité internationale, le secrétariat général de l'ONU. D'autant que l'on disait beaucoup jusqu'à il y a peu que le poste qu'il était grand temps que le poste échoie à une femme. La ministre des Affaires étrangères argentine, Susana Malcorra, une diplomate très au fait du fonctionnement du secrétariat-général de l'ONU au sein duquel elle a passé de nombreuses années, a donc présenté sa candidature, sur l'impulsion du président. Mais elle n'a jamais réussi qu'à arriver en quatrième position de la liste des candidats retenus. L'actuelle directrice générale de l'UNESCO a raté le coup, elle aussi. Et ce sera finalement un homme qui obtient la fonction si disputée, un Portugais du nom d'Antonio Guterres.
La presse argentine fait
ce matin le lien entre l'échec de la ministre et le pataquès
diplomatique autour des îles Malouines il y a une dizaine de jours,
lorsque Mauricio Macri avait annoncé à la presse avoir obtenir de
Theresa May un accord pour s'asseoir autour de la table de
négociation sur la souveraineté que l'Argentine réclame depuis la
prise de contrôle britannique sur l'archipel en 1833. La Première
ministre britannique avait aussitôt opposé le plus ferme des
démentis, infligeant au Président argentin et à sa chef de la
diplomatie un camouflet des plus humiliants. Certains journalistes
prétendent aussi que le Royaume-Uni aurait mis son veto au choix de
Susana Malcorra. Et de fait, c'est un Portugais qui est retenu, or
l'alliance entre l'Angleterre et le Portugal est un vieil axe de la
diplomatie dans l'hémisphère sud depuis des siècles... Le choix
s'est porté sur un socialiste portugais, spécialisé dans le droit
des réfugiés et l'accueil des migrants. A l'heure du Brexit !
Malgré son échec, Susana
Malcorra a été maintenue dans ses fonctions gouvernementales par
Mauricio Macri mais il est probable que son autorité politique en
sera affectée dans les mois à venir et peut-être plus (même si
elle conservera son crédit sur le corps diplomatique argentin). La
ministre a d'ailleurs dû s'expliquer hier au Sénat sur sa politique
envers le Royaume-Uni et justifier que passer des accords commerciaux
avec la grande île européenne n'entamera pas la revendication sur
l'archipel des Malouines...
Pour aller plus loin :
lire l'article de Página/12 (que l'échec de Malcorra réjouit)
lire l'article de Clarín
La presse argentine
présente aussi différents portraits du futur secrétaire-général
de l'ONU :
lire l'article de Clarín
Ajout du 8 octobre 2016 :
lire cet éditorial de Luis Bruschtein dans Página/12 où le journaliste explique qu'aucun Argentin ne pourra jamais occuper un poste de premier plan aux Nations Unies tant que le pays entretiendra avec l'un des membres du Conseil de Sécurité (la Grande-Bretagne) un conflit non résolution de souveraineté territoriale (à savoir, le statut des îles Malouines que la Grande-Bretagne considère faire partie intégrante de son territoire alors que l'Argentine en revendique la possession, depuis que l'archipel lui a été arraché par la force, sans déclaration de guerre, en 1833, alors qu'une petite garnison argentine et des éleveurs de bétail en avaient fait une escale sur la route du détroit de Magellan et du Cap Horn). Très intéressant.
Ajout du 11 octobre 2016 :
lire l'entrefilet de La Prensa qui reprend les déclarations de l'ambassadeur argentin à Londres (qui dit naturellement tout l'inverse de Luis Bruschtein, et c'est son rôle que d'arrondir les angles)
Ajout du 8 octobre 2016 :
lire cet éditorial de Luis Bruschtein dans Página/12 où le journaliste explique qu'aucun Argentin ne pourra jamais occuper un poste de premier plan aux Nations Unies tant que le pays entretiendra avec l'un des membres du Conseil de Sécurité (la Grande-Bretagne) un conflit non résolution de souveraineté territoriale (à savoir, le statut des îles Malouines que la Grande-Bretagne considère faire partie intégrante de son territoire alors que l'Argentine en revendique la possession, depuis que l'archipel lui a été arraché par la force, sans déclaration de guerre, en 1833, alors qu'une petite garnison argentine et des éleveurs de bétail en avaient fait une escale sur la route du détroit de Magellan et du Cap Horn). Très intéressant.
Ajout du 11 octobre 2016 :
lire l'entrefilet de La Prensa qui reprend les déclarations de l'ambassadeur argentin à Londres (qui dit naturellement tout l'inverse de Luis Bruschtein, et c'est son rôle que d'arrondir les angles)