Une cour d'appel fédérale
siégeant à La Plata vient de rendre un arrêt qui déclare
imprescriptibles les faits de corruption dans le chef des personnes
exerçant des charges publiques et dans celui de leurs complices. Or
en Argentine, la prescription s'applique lorsque la procédure dure
plus longtemps que la durée de la peine maximale prévue pour les
faits poursuivis sans avoir abouti à un verdict définitif (d'où l'art
consommé des avocats de la défense d'activer tous les artifices de
procédure pour retarder autant que possible la décision définitive
en Cassation ou, plus haut encore, à la Cour suprême de la Nation).
En l'occurrence, le
verdict intervient après la mort du principal accusé, un ancien
juge dont les avocats ont joué à fond sur ces complexités
procédurales. Dans l'arrêt, la corruption est assimilée par l'un
des juges à un attentat contre les institutions démocratiques de
l'Etat et par un autre à un crime contre les droits de l'homme
(crime contre l'humanité). Comme en Argentine, les débats de la
cour ne sont pas secrets, chaque juge rédige sa partie du jugement
et les jugements ainsi formulés se répartissent entre positions
majoritaires et positions minoritaires.
Cet arrêt de la deuxième Chambre de la Cour d'Appel fédérale de La Plata rejoint la
préoccupation de plusieurs parlementaires actuellement actifs. Il
donne raison à une demande formulée dans la procédure par Elisa
Carrió, une députée ultra-anti-kirchneriste aujourd'hui très
active dans la coalition au pouvoir. Cet arrêt pourrait faire
jurisprudence et inquiéter tous ceux qui sont depuis peu dans le
collimateur de la justice pour des affaires liées à la majorité
kirchneriste sortante ou même plus anciennes encore.
Pour en savoir plus :
lire l'article de Clarín
lire l'article de La Nación.
Ajout du 9 octobre 2016 :
lire l'entrefilet de La Prensa sur la réaction catastrophée du ministre de la Justice argentin devant cet arrêt qui renvoie à l'impuissance de la justice devant des procédures qui tendent à l'impunité au lieu d'une organisation efficace qui permettrait d'audiencer les procédures dans des délais raisonnables.
Ajout du 9 octobre 2016 :
lire l'entrefilet de La Prensa sur la réaction catastrophée du ministre de la Justice argentin devant cet arrêt qui renvoie à l'impuissance de la justice devant des procédures qui tendent à l'impunité au lieu d'une organisation efficace qui permettrait d'audiencer les procédures dans des délais raisonnables.