dimanche 28 août 2022

Victoire des Pumas : les journaux du lendemain [Actu]

En gros titre, les affrontements d'hier soir
entre les soutiens de Cristina et la police de la Ville de Buenos Aires
Cliquez sur l'image pour une haute résolution


Alors qu’une forte mobilisation militante, bruyante et agitée, en soutien à Cristina Kirchner et contre le magistrat du ministère public qui a demandé à son encontre une peine de 12 ans de réclusion pour corruption en bande organisée, a secoué cette nuit le très élégant quartier (de droite) de Palermo, où elle habite, la victoire de l’équipe nationale de rugby contre les All Blacks hier, en Nouvelle-Zélande, occupe une belle place ce matin à la une des quotidiens et dans leurs pages intérieures.

Même thème pour le gros titre
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Clarín lui consacre les trois premières de ses pages sportives et le groupe médiatique homonyme met cette victoire à la une de son quotidien spécialisé, Olé.

"Pumas : un truc comme ça, c'est du jamais vu !"
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

C’est toutefois La Nación qui surpasse tout : la victoire des Pumas n’y occupe pas moins de huit pages !

Historiquement et sociologiquement, il n’y a pourtant rien qui surprenne vraiment dans ce traitement démesuré. A sa fondation, à la fin du 19e siècle et pendant très longtemps, La Nación a été le quotidien quasiment exclusif d’une droite libérale issue de l’oligarchie d’affaire bon teint, laquelle a toujours été très anglophile (avant même l’indépendance). Elle reste donc très portée sur le rugby et sur le polo !

Double page intérieure de La Nacion
Cliquez sur l'image pour une haute résolution

Sans surprise, l’information n’a en revanche pas trouvé sa place à la une de Página/12, le journal de gauche, pro-péroniste, obnubilé par le danger d’incarcération qui menace sa championne à très long terme (après l’appel, le recours devant la Cour de Cassation puis devant la Cour suprême). Le sport des riches et des beaux quartiers (du côté de Palermo, justement), ce n’est pas pour son lectorat !

© Denise Anne Clavilier


En haut, l'apparition de Cristina à son balcon dans la nuit
façon Evita mourante (elle a pleuré devant "l'amour"
que le peuple lui exprimait)
C'est peu dire que ça énerve la droite !
Cliquez sur l'image pour une haute résolution