vendredi 3 novembre 2023

Le candidat démocratique est allé à la pêche à Mar del Plata [Actu]

"Comme au cinéma" dit le gros titre
avec l'image de Massa posant avec le collectif
Cinéma argentin uni pour la démocratie
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Lourde journée hier pour Sergio Massa qui a d’abord assisté à la séance solennelle du Congrès qui a confirmé les noms des deux candidats admis au second tour avant de partir pour Mar del Plata, à plus de 300 km au sud de Buenos Aires pour assister à l’ouverture du festival, rencontrer le collectif des gens de cinéma qui militent pour maintenir et développer l’investissement public dans le 7e Art puis dîner avec des chefs de petites et moyennes entreprises dans un grand hôtel pour des échanges sur les réformes dont a besoin le secteur.

La photo montre l'hémicycle hier pendant le vote
Massa est dans la galerie, très digne, déjà présidentiel
Mileí est juste en-dessous, près de la porte, adossé au mur
A droite, un titre secondaire annonce qu'il persiste dans son
idée d'abandonner le peso au profit du dollar et que des tensions
se font jour entre lui et Macri
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Il a ainsi récolté de nouveaux soutiens publics à sa candidature tandis que son adversaire continue à s’enferrer dans ce qui semble bien être ses éternelles impasses comme la disparition de la Banque centrale et le passage au dollar au détriment de la devise nationale. Par ailleurs, l’association des professeurs de droit pénal des universités nationales d’Argentine vient de publier un communiqué où ces juristes appellent à voter pour lui et à écarter Mileí et son programme de recul social et politique.

"Avec Mileí, il n'y aura plus une seule PME en vie",
dit ce gros titre, citant le président de la Confédération
Générale Economique de la province de Buenos Aires
qui a reçu hier à dîner le candidat-ministre de l'Economie
Une de l'édition de Página/12 à La Plata
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Fait notable : sous le titre L’espérance l’a emporté sur la rage, La Prensa, qui d’ordinaire ne relaie pas la parole des candidats de ce côté-là du spectre politique, publie l’interview que Sergio Massa lui a accordée hier à Mar del Plata.

"Massa promet aux entrepreneurs de travailler
toujours avec du bon sens", dit le gros titre
sur une photo du candidat au Festival de Cinéma
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De l’autre côté, Mileí vient de recevoir un autre appui ignoble : celui de Sandoval, ce criminel de la dictature qui s’était fait oublier en France où il a fait une belle carrière universitaire et obtenu la nationalité avant d’être extradé en Argentine et d’y être condamné à une lourde peine de prison qu’il purge actuellement. C’est de sa cellule qu’il a lancé son appel à voter pour le candidat libertaire et néofasciste. Lire à ce propos l’article de Página/12.

© Denise Anne Clavilier


Pour aller plus loin :

lire l’article de une de Página/12 intitulé : L’attaque contre la culture est un tir contre l’âme des Argentins
lire l’article de Página/12 sur le message de Massa aux patrons de PME
lire l’article de Página/12 sur la prise de position des pénalistes universitaires
lire l’interview de Sergio Massa dans La Prensa
lire l’article de La Nación sur la visite de Massa au Festival international de cinéma de Mar del Plata

Ajouts du 8 novembre 2023 :
Un collectif de musiciens appelle à voter contre Mileí. Lire à ce sujet l’article de Página/12
Finalement, Mileí a décidé de déserter la rencontre prévue avec les industriels : la UIA, l’union des industriels d’Argentine, qui ont déjà fait savoir les craintes que leur inspirait le programme frappa-dingue du libertaire, avait invité les deux candidats à deux dîners successifs au Cercle Rouge, leur siège. Seul Massa s’y rendra, comme il le fait avec tous les secteurs de la société quand Mileí ne va que là où il est à peu près sûr d’être bien reçu. Une tactique qui pue la lâcheté et conduit rarement à la victoire électorale, sauf aux États-Unis quand c’est celle de Trump.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12


Mileí a aussi renoncé à son déplacement d’hier à Bahía Blanca, une station balnéaire du sud de la province de Buenos Aires, où trop peu de ses partisans avaient annoncé leur présence. La plupart d’entre eux sont en effet des élus (et ils ne sont pas nombreux dans ce cas) et il y a du travail parlementaire à Buenos Aires.
Lire à ce sujet
l’article de Página/12.


Au même moment, un scandale éclate dans la presse de droite : il pourrait éclabousser l’actuel gouvernement, notamment le président, la vice-présidente et plusieurs parlementaires de leur majorité : il y aurait en effet existé un programme d’écoutes illégales et clandestines au détriment de juges chargés des dossiers dans lesquels Cristina Kirchner est inculpée. Il faut toutefois se montrer très prudent avec cette information d’abord parce qu’elle sort à un moment un peu trop opportun pur être honnête alors que la droite a déjà perdu l’élection en s’en faisant éjecter dès le premier tour (pour la première fois de son histoire) et en ayant bien du mal à imposer son accord bancal avec Mileí et parce que ce genre de manœuvre frauduleuse a bel et bien été pratiquée par Mauricio Macri qui devrait avoir à en répondre devant la justice (il a fait espionner des journalistes, des avocats et des ayant-droit des sous-mariniers morts en mission à bord du San Juan, façon écoutes de l’Elysée).

Ajout du 11 novembre 2023 :

Quarante-cinq personnalités politiques, morales et culturelles du monde principalement hispanophe viennent d’appeler les Argentins à voter pour Sergio Massa pour «poner un freno a las posturas antidemocráticas de Milei y a sus propuestas neoliberales que en el pasado han resultado letales para la sociedad argentina y toda la región» : pour freiner les postures antidémocratiques de Mileí et ses propositions néolibérales qui par le pasé ont donné des résultats mortels pour la société argentine et toute la région (traduction © Denise Anne Clavilier).
Enrico Letta, ancien président du Conseil de la République italienne, Anne Hidalgo, maire de Paris d’origine espagnole, Yanis Varoufakis, économiste et ancien ministre de l’Économie de la République hellène, ont également signé cette lettre ouverte ainsi que deux personnalités brésiliennes, dont le théologien Léonardo Boff (notons que Mileí a d'ores et déjà annoncé, entre autres folies furieuses, que s'il était élu, il romprait les relations diplomatiques avec le Brésil, dont il estime qu'il est tombé dans le communisme avec le retour de Lula au pouvoir).
Pour en savoir plus loin :
lire l’article de Página/12

Ajout du 13 novembre 2023 :
Une poignée d’anciens chefs d’État ou de gouvernement de droite appuie la candidature de Mileí. Lire à ce propos l’article de La Prensa