"Grâce aux nombreux prix plaqués au sol, en octobre, l'inflation a été de 8,3%" dit le gros titre Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Hier, l’INDEC a publié son rapport sur l’inflation mensuelle, au début de la dernière semaine avant le second tour. Ce qui devrait une fois pour toutes écarter les soupçons de tricherie sur les chiffres qui avantageraient le gouvernement en place. Ce n’est vraiment pas le cas puisque le ministre de l’Économie est candidat et que l’ensemble de la courbe est catastrophique.
Certes, les taux semblent
présenter une très légère amélioration. Enfin, « amélioration »,
c’est vite dit ! Ils ne sont juste pas pires que ceux du mois
dernier où l’on avait atteint pour la seconde fois consécutive un
taux moyen national d’inflation mensuelle à deux chiffres.
Synthèse générale établie par l'INDEC Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
En octobre, on redescend à un
taux à 1 chiffre mais il reste considérable : 8,3 % pour
le seul mois d’octobre ! Ce qui nous donne une inflation sur
douze mois de 142,7 et de 120 % depuis le 1er
janvier. Autrement dit, la catastrophe ralentit un peu le pas. C’est
déjà ça et c’est d’autant mieux que les résultats du premier
tour ont affolé un certain nombre de secteurs économiques il y a
deux semaines. On aurait donc pu craindre pire. Néanmoins, personne
ne peut s’estimer satisfait et le ministre-candidat encore moins
qu’un autre.
Synthèse de l'ensemble des variations dans le temps et l'espace Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Si l’on regarde d’un peu plus près la répartition par postes de dépense au niveau national, on peut voir au-dessus de la moyenne de 8,3 des types de dépense qui sortent du strict nécessaire. La nourriture (hors alcool), la santé, les transports, l’éducation et tout ce qui relève du logement (loyer, eau, gaz, électricité) ont connu une augmentation moyenne située entre 5,1 et 7,8. De l’autre côté, au-dessus de la moyenne, les vêtements et les services de téléphonie et d’Internet présentent des taux dont on ne peut pas imaginer qu’ils sont un tant soit peu supportables pour la majorité des Argentins.
Si l’on regarde maintenant les variations régionales, on observe que la hiérarchie traditionnelle est de retour. La vie est en moyenne plus chère à Buenos Aires et dans son bassin de vie qu’ailleurs mais le nord-ouest nous fait une grosse poussée de fièvre sur les sorties culturelles (20 % d’inflation en un mois). C’est le pire taux par poste de dépense.
Dans l’ensemble, les variations
régionales montrent une certaine disparité sur la répartition de
l’inflation sur les différents postes de dépense.
Synthèse des variations régionales Cliquez sur l'image pour une haute résolution |
Ces chiffres ont été publiés au lendemain du débat télévisé de second tour qui a clairement fait la preuve des insuffisances de l’outsider face au ministre en place, un homme politique madré et expérimenté qui sait très bien mener sa barque et que les outrances et les délires de son contradicteur aident à engranger les appuis qui viennent maintenant de partout, y compris de la droite, comme cette sénatrice du Juntos por el Cambio qui, hier, a annoncé urbi et orbi que dimanche elle allait voter pour Massa et qu’il avait toutes les capacités pour mener le pays sur un chemin raisonnable et surtout un chemin démocratique.
Les journaux de droite ne sont pas encore résolus à jouer cette carte, celle de la sécurité démocratique, d’une diplomatie pacifiée et d’une économie classique autant que faire se peut. Ils aimeraient bien pouvoir encore soutenir la candidature de Mileí mais avant-hier, les rédactions ont compris qu’il s’était carbonisé et qu’il ne le devait qu’à sa propre incurie. Les journalistes de ces quotidiens restent donc encore assis entre deux chaises. Les unes demeurent prudentes sur ce sujet mais nous ne sommes pas au bout des retournements.
Pour aller plus loin :
lire le rapport de l’INDEC (document pdf téléchargeable)