Le pape François vient de signer le décret de reconnaissance de la première guérison inexplicable en l’état actuel des connaissances dont la survenue est attribuable à l’intercession d’un cardinal argentin, Eduardo Pironio, qui a terminé sa carrière au Vatican, où il est décédé.
Eduardo Pironio était un grand diffuseur du culte de la Vierge de Luján, le grand sanctuaire de l’Argentine, à environ 70 km à l’ouest de Buenos Aires. Un sanctuaire qui a pour origine le mystérieux arrêt d’une statuette de la Vierge à cet endroit en 1630.
En Argentine, le cardinal Pironio avait beaucoup œuvré au renouveau de la pastorale. Il appartenait à l’une des branches de ce qu’on appelle la théologie de la Libération, une branche pour laquelle le service des pauvres était avant tout un engagement spirituel (et non un engagement politique, à quoi on a un peu trop tendance à réduire ce grand mouvement qui a saisi l’Église latino-américaine, du nord au sud). La piété populaire dont le culte marial de Luján est une des plus vivantes expressions en Argentine était l’une de ses grandes préoccupations d’évêque. C’est ce qui l’a conduit auprès de Jean-Paul II à Rome.
De son travail au Vatican, on retient surtout une idée-phare : le concept des Journées Mondiales de la Jeunesse, dont il fut aussi l’organisateur des premières éditions.
Il est mort à Rome mais a tenu à
se faire enterrer à Luján. C’est donc là qu’il repose et c’est
là qu’il sera déclaré bienheureux avant la fin de l’année,
donc très probablement d’ici à Noël. La ville mariale va revêtir
ses plus beaux atours pour l’occasion et rassembler la foule
colorée des grands pèlerinages qui emplissent la basilique et
l’immense plaza Manuel Belgrano qui a conservé intact son style
colonial.
C’est la neuvième fois que François distingue ainsi l’un de ses compatriotes. Ici, c’est en outre une personnalité qu’il a personnellement connue.
Comme on pouvait s’y attendre, La Prensa a fait paraître la nouvelle sur sa une aujourd’hui (ci-dessus).
Au cœur de cet angoissant et déchirant chaos politique, cela fait deux très bonnes nouvelles en peu de temps pour les catholiques argentins : leur première sainte, bientôt canonisée à Rome, et un nouveau bienheureux.
Pour aller plus loin :
lire l’article en espagnol de Vatican News